La pression n'est pas trop lourde de reprendre la franchise et de la faire évoluer ?
M.D. : Quand on travaille sur un projet Superman, on se doit de respecter tout ce qui a été fait auparavant. Des Comics au films de Donner en passant par Smallville, on ne peut pas négliger tout ça et prétendre que ça n'a jamais existé. C'est la même chose pour Lois & Clark et mêmes les aventures de Superboy j'imagine/ Nous ne sommes juste qu'un nouveau chapitre.
D.H. : Nous croisons les doigts, mais, Dieu merci, au fur et à mesure que le tournage avance nous avons accès à la salle de montage et nous voyons le film évoluer dans un sens qui nous plait. Sinon nous aurions été bien trop nerveux.
Faut-il avoir vu les deux premiers "Superman" pour comprendre celui-ci ?D.H. : Non.
M.D. : Ca aide...
D.H. : Ca aide c'est vrai. Je recommande à quiconque de voir le premier film pour mieux apprécier celui-ci.
M.D. : Nous avons quand même tenu à résumer les choses simplement et rapidement.
D.H. : Pendant les 20 premières minutes, le film se dévoile de manière vraiment intéressante et surprenante. Je ne peux pas en dire plus !
Quelles leçons avez vous retenues des autres films de super-héros comme "Spider-Man" ou "Les 4 fantastiques" ?M.D. : Il y a un public pour chaque type de super-héros. Quand j'étais jeune, j'étais honnêtement bien plus fan des X-Men que de Superman. J'adorais l'histoire sous-jacente des minorités oppressées obligées de grandir dans l'exclusion. Quel petit garçon n'est pas sensible à ça ?! En même temps, j'ai toujours aimé Superman. Quand on regarde des films comme Spider-Man ou Les 4 Fantastiques, l'important est de pouvoir s'identifier aux super-héros, même si chaque film est différent.
D.H. : Dans ce film, il faut regarder ce qu'il y a d'original et de particulier, de spécifique, et en tirer profit un maximum. Superman est invulnérable à tout sauf à la Kryptonite, il peut voler, et il a une longue histoire qui lui est propre, sa relation avec Lois, Perry White, Jimmy Olsen etc... Tout cela appartient à la mythologie de Superman exclusivement. Nous essayons de prolonger, sans aller trop loin.
M.D. : Il y aussi quelque chose qui n'appartient qu'à Superman. Il est le seul à pouvoir se prendre des milliers de balles sont la moindre égratignure. Spider-man serait retrouvé lamentablement mort si jamais cela devait arriver. Idem pour les X-Men.
Y a t il une différence entre Marvel et DC Comics ?D.H. : Je ne crois pas, je ne l'ai jamais ressentie.
M.D. : On dit souvent que les personnages Marvel existent dans le monde réel. Et comme DC a Metropolis ou Gotham City, on a tendance à dire que leurs super-héros évoluent dans un monde parallèle. Les personnages de Marvel sont aussi plus réalistes. Ce sont des super-héros mais ils restent vulnérables comme de simples humains. Je pense DC Comics a adopté cette même attitude récemment avec ses propres super-héros, Batman et Superman. Donc je ne pense pas qu'il y ait de différence fondamentale entre DC et Marvel.
Dans quelle mesure DC Comics s'est impliqué dans le film ?M.D. : Ils nous ont bien épaulés.
D.H. : Nous avons entretenu un dialogue constant avec eux. Ils ont été très bons du début à la fin.
Voyez-vous Superman comme une sorte de Dieu ? un Messie ? M.D. : On ne peut pas s'empêcher d'établir une comparaison c'est évident. L'histoire que nous racontons se rapproche effectivement de celle d'un Messie dont tout le monde attend le retour.
D.H. : Nous nous sommes posés plusieurs questions à ce sujet : Est ce une bonne chose que de faire reposer ses espoirs sur un Messie ? Faut il abandonner sa capacité à régler les problèmes par soi même ? N'est ce pas mieux d'avoir aucun Messie au final ? D'un point de vue religieux, nous abordons plusieurs problématiques effectivement.
Dans le premier film, Jor-El envoie son fils sur la Terre... D.H. : Cela fait aussi partie du coeur émotionnel du film...
M.D. : Un de mes parties préférées du film Incassable est quand Samuel L. Jackson dit qu'en gros les super-héros des comics-books sont des nouveaux dieux. Tout comme Zeus et Hercules l'étaient pour les civilisations grecques et romaines.
Le premier "Superman" pose les bases de "Superman II"... Est ce que vous avez déjà pensé à la suite de "Superman Returns" de la même manière ? D.H. : Oh oui ! Nous avons effectivement introduit quelques éléments dans ce film qui pourront être développés dans plusieurs suites, en espérant que la franchise perdure !
Des nouveaux méchants ?M.D. : Il y a des méchants très intéressants dans la mythologie de Superman, mais ils restent difficiles à placer dans un film. Lex Luthor nous permet surtout d'introduire à nouveau la franchise.
D.H. : Et après... qui sait ?!
Quels éléments des comics souhaiteriez vous voir dans autre film sur Superman ?M.D. : Personnellement j'adore l'idée selon laquelle il y aurait d'autres survivants de Krypton. Je ne dis pas que l'histoire va évoluer dans ce sens mais ça m'a toujours intrigué... Je ne parle pas non plus de méchants comme dans Superman 2 qui viendraient sur terre habillés en noir pour détruire le monde. Mais, tomber nez à nez avec d'autres membres de son espèce alors qu'on pensait en être le dernier spécimen, ça pourrait être très intéressant.
Que représente Krypton aujourd'hui ?D.H. : Pour moi c'est la voix dans la tête de Superman. Son héritage Kryptonien est très important... Les leçons dispensés par Jor-El à Kal-El sont la base même du film
Vous vous êtes penchés sur la solitude de Superman ?D.H. : Plus on a de pouvoir plus on est seul... Je crois que c'est un concept très contemporain. Un Dieu dont la civilisation – Krypton – a été détruite et qui n'a personne d'autre comme lui, doit se sentir bien seul...
M.D. : On ne veut pas qu'il passe son temps à broyer du noir non plus !
Est-ce que nous allons savoir d'où vient son costume ?M.D. : Non, son origine reste un mystère. Même dans le premier film ce n'est pas expliqué. On n'y voit pas Phyllis Thaxter derrière une machine à coudre.
D.H. : C'est vrai que dans Batman Begins, il y a toute une partie qui explique d'où vient son costume. Ca doit être à la mode. Mais dans notre film, le costume fait déjà partie intégrante de l'histoire.
M.D. : Nous avons eu accès aux rushes de Marlon Brando. Et parmi eux, il y a un long monologue où il explique à Kal-El qu'il trouvera dans sa navette trois éléments rouge, bleu et jaune qui, combinés, lui permettront de créer un costume qui le protégera.
Comment avez vous aborder la relation avec la série Smallville ?D.H. : Nous sommes devenus de véritables amis avec Alfred Gough et Miles Millar (nldr : les créateurs de la série), et quand le projet s'est mis en place nous tenions vraiment à que tout reste cohérent. Nous ne voulions pas que chacun se marche sur les pieds comme Bryan disait. Smallville évoque une période de la vie de Superman que l'on explore que partiellement. La série et le film s'intègrent bien ensemble.
M.D. : Nous ne voulions aucune tension entre les deux projets.
D.H. : En même temps nous souhaitions quand même conserver un univers visuel cohérent. Si jamais ils souhaitaient aller dans une direction particulière, on cherchait à obtenir des informations de manière à faire du monde de Superman un gigantesque tout, tout en conservant nos interprétations différentes.
M.D. : Ils nous tenaient informer de ce qu'ils faisaient. C'était plutôt amusant car cela me permettait de savoir à l'avance où allait la série (Rires).
Comment avez-vous abordé le double rôle Superman / Clark Kent ?M.D. : Ce n'était pas si difficile. Superman n'est pas Dr. Jekyll et Mr Hyde. C'est le même homme mais avec des aspects de sa personnalité légèrement différents.
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