Le palmarès complet des César 2006 sur AlloCiné
Regarde les César tomber... Comme on pouvait s'y attendre, De battre, mon coeur s'est arrêté, succès critique et public (plus d'un million d'entrées), déjà couvert de distinctions (Bafta du Meilleur film étranger, prix Lumière, prix des auditeurs du Masque et la plume...), est, avec 8 trophées (sur dix nominations), le grand vainqueur de la 31e édition des César, qui s'est tenue ce samedi 25 février au Théâtre du Châtelet. Succédant à L'Esquive, lauréat surprise de l'an dernier, ce film noir, qui brosse le portrait d'un agent immobilier véreux sauvé par le piano, décroche notamment les César du Meilleur film et du Meilleur réalisateur pour Jacques Audiard, cinéaste âgé de 53 ans, dont les trois premiers longs métrages avaient déjà été été récompensés : 3 César en 1995 pour Regarde les hommes tomber, 1 pour Un héros très discret en 1997 et 3 pour Sur mes lèvres en 2002.
"De battre..." : un héros pas très discret
Film phare de cette édition présidée par Carole Bouquet et présentée par la fantasque Valérie Lemercier, De battre, mon coeur s'est arrêté vaut également à Niels Arestrup le César du Meilleur second rôle et à
Linh Dan Pham celui du Meilleur espoir féminin -à noter que la comédienne d'origine vietnamienne avait déjà été nommée dans cette catégorie en... 1993 pour son rôle dans Indochine. Remake du méconnu Fingers de James Toback (1978), le film obtient aussi le César de la Meilleure adaptation (pour Audiard et le romancier Tonino Benacquista, le tandem gagnant de Sur mes lèvres), mais aussi ceux de la Meilleure photo, du Meilleur décor et enfin de la Meilleure musique pour Alexandre Desplat, déjà primé pour cette même partition au Festival de Berlin en 2005.
Bouquet garni, Baye saluée
En revanche, Romain Duris, dont la prestation fébrile et habitée fit l'unanimité lors de la sortie du film, a vu le César du Meilleur acteur lui échapper, au profit de Michel Bouquet,
récompensé pour sa troublante composition dans Le Promeneur du champ de Mars, évocation des derniers jours de François Mitterrand par Guédiguian. Agé de 80 ans, cette légende du cinéma et du théâtre français avait déjà été sacrée Meilleur acteur il y a trois ans pour Comment j'ai tué mon père. Autre "récidiviste", Nathalie Baye, émouvante femme flic dans Le Petit lieutenant, est couronnée Meilleure actrice, 23 ans après son premier trophée pour La Balance. La comédienne permet au polar de Xavier Beauvois (produit, comme De battre... par Why Not), de ne pas repartir bredouille, contrairement à Caché, L'Enfant, Joyeux Noël ou à l'outsider Je ne suis pas là pour être aimé. Chéreau doit se contenter de deux César secondaires (décor et costumes) pour son huis clos Gabrielle, tandis que Va, vis et deviens du Roumain Radu Mihaileanu, décroche un joli lot de consolation : le César du Meilleur scénario original.
Le Cauchemar de Darwin, le rêve de Cécile De France
Signalons encore, au sein d'un palmarès sans grande surprise (à la différence de l'édition précédente et de son audacieux tiercé L'Esquive-Rois et reine-Quand la mer monte), le César du Meilleur premier film remis à un documentaire réalisé par un cinéaste autrichien, Le Cauchemar de Darwin, film-choc de Hubert Sauper, mais aussi le César du meilleur second rôle décerné, non pas à Catherine Deneuve ou Charlotte Rampling, mais à Cécile de France pour sa composition de lesbienne délurée dans Les Poupées russes de Klapisch -ce même personnage, dans L'Auberge Espagnole, avait valu à la comédienne le César du Meilleur espoir en 2003 !
Louis Garrel enfant roi
A propos de jeunesse, c'est Louis Garrel qui a été élu cette année Meilleur espoir masculin pour son rôle d'insurgé romantique dans Les Amants réguliers. A travers son fils, l'éternel marginal Philippe Garrel est donc pour la première fois distingué lors de cette grand-messe du cinéma français. Celle-ci a par ailleurs de nouveau célébré Clint Eastwood, avec l'attribution du César du Meilleur film étranger à Million dollar baby, deux ans après Mystic river. L'Anglais Hugh Grant a quant à lui reçu un César d'honneur, tout comme le grand blond Pierre Richard. Ajoutons pour finir que celui dont le coeur a bien failli s'arrêter de battre au cours de cette soirée, c'est le Ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres : la cérémonie, qui a commencé avec plus de vingt minutes de retard, a été une nouvelle fois marquée par les interventions des intermittents du spectacle.
Le palmarès complet des César 2006 sur AlloCiné
Julien Dokhan