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    "Big Fucking Guns" : les armes de "Doom"...

    Armurier sur "Sleepy Hollow" et "Alexandre", le Britannique Richard Hooper a participé à l'élaboration de l'arsenal des Marines de "Doom". Il revient pour AlloCiné sur les impressionnantes armes du film...

    AlloCiné : En tant que spécialiste des armes à feu, j'imagine que vous devez être un mordu de FPS (First-Person-Shooter, jeux vidéo en vue subjective) et que cette adaptation relevait du projet rêvé pour vous...

    Richard Hooper : Je trouve que les FPS relèvent d'une très bonne idée... Après, je ne suis pas vraiment un joueur, mais j'ai un fils de 14 ans qui est un adepte des jeux vidéos et qui m'a permis de tout comprendre à l'univers de Doom, qui est un bon jeu je trouve. Après, comme vous dites, c'était clairement le projet parfait pour moi ! Les producteurs souhaitaient mettre en scène les armes les plus impressionnantes possibles... Nous avons dû toutefois les rendre un peu plus réalistes que dans le jeu, car sinon c'est impossible pour les acteurs de les utiliser sur le plateau, d'autant que nous tournions principalement dans des couloirs, des pièces exiguës, des escaliers... Nous avons donc fabriqué les plus grosses armes possibles à partir de ces contraintes.

    Quel est le processus de fabrication de ces armes, depuis le jeu vidéo jusqu'au film ?

    Tout commence du côté du département artistique, qui recense toutes les armes présentes dans le jeu. Il donne ensuite des lignes directrices aux artistes conceptuels pour développer des idées qui mêlent les images du jeu et celle de véritables armes. Ils élaborent ensuite ces armes en trois dimensions sur papier, puis on se penche sur la taille des armes et leur fonctionnement et on décide enfin de quelles armes de base on part pour construire le modèle. Une fois qu'on a construit une première version de l'arme, on la fait passer aux designers pour qu'ils la mesurent et adaptent les concepts retenus aux impératifs de la fabrication, afin de déterminer où placer les chargeurs, la gâchette, le viseur... Nous élaborons ensuite les prototypes, on détermine la couleur, on les fait approuver par le réalisateur et on lance la production. On les assemble, on les essaye, on les peint et on les livre.

    Dans le film, les armes jouent un rôle très important. Ce sont presque des personnages à part entière, à l'image du Bio-Force Gun...

    Oui, c'est quelque chose sur lequel nous avons travaillé dès le début avec le chef-décorateur Stephen Scott. Quand nous développé les premiers designs, nous avons essayé de faire en sorte que chaque personnage ait une arme caractéristique et personnalisée, et que cette arme renvoie quelque part à son propriétaire. The Rock, par exemple, a dès le départ l'une des armes les plus impressionnantes du peloton.

    Parlez-nous du BFG, le “Big Fucking Gun” comme l'appelle The Rock...

    (Rires) Oui, le Big Fucking Gun... Pour le Bio-Force Gun, nous sommes partis de l'arme que l'on trouve dans le jeu vidéo, et comme elle ne renvoie à rien de réaliste ou d'existant, nous avons laissé les designers s'amuser un peu et partir dans différentes directions. Nous nous sommes arrêtés au final sur cette arme en forme de "Y", dont le design renvoie au chromosome Y et au fait que dans les scientifiques du film tentent de dénicher un vingt-quatrième chromosome chez l'être humain. On trouve au-dessus de ce "Y" la source d'énergie, et juste en dessous le canon d'où sortent ces boules d'énergie. L'idée était intéressante : après il s'agissait de rendre cette arme réaliste et surtout pratique dans une situation de combat. Le réalisateur ne voulait pas d'une arme trop futuriste, mais quelque chose de vraiment réaliste.

    C'est le cas pour toutes les armes du film en fait. Elles paraissent plus réalistes que dans le jeu...

    Comme je le disais, dans un souci de praticité pour les comédiens, nous ne pouvions pas fabriquer d'armes trop imposantes. Nous avons donc opté, en accord avec le réalisateur Andrzej Bartkowiak, pour des armes plus réalistes, plus grosses que la normale mais qui renvoient tout de même à des concepts réalistes afin de ne pas être disproportionnées par rapport aux acteurs.

    En même temps, le BFG a l'air de peser lourd. Même très lourd !

    Le modèle complet, avec l'animatronique, les batteries, les lumières et tout le reste était assez lourd effectivement. Mais nous avions des versions plus légères, dont une en mousse, pour les scènes où The Rock le porte en bandoulière.

    Durant le tournage, chaque acteur semble avoir adopté son arme. Ce doit être gratifiant pour vous, en tant qu'armurier...

    Nous avons eu deux semaines d'entraînement en amont du tournage pour que les comédiens apprennent à manier leurs armes et à agir en soldats. Et c'est vrai que chacun s'est approprié son arme, en la portant d'une certaine façon, en la décorant. C'était devenu leurs armes en fait.

    Vous avez quand même réussi à leur reprendre à la fin du tournage ? Parce que ce sont de sacrés colosses !

    (Rires) Non, j'ai réussi à récupérer mes armes, et j'en ai certaines avec moi en Grande-Bretagne. Par contre, le BFG est bien gardé chez Universal...

    Propos recueillis par Yoann Sardet le 10 octobre 2005

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