Deauville 2004 : "Palindromes"

Avec "Palindromes", présenté dans la section Panorama du 30e Festival de Deauville, Todd Solondz poursuit sa décapante critique sociale des Etats-Unis, mais peine à se renouveller.

C'ETAIT QUAND ?

Le vendredi 10 septembre à 17h30, hors-compétition.

QUI ETAIT LA ?

Le réalisateur Todd Solondz était à Deauville pour présenter son long-métrage.

DE QUOI CA PARLE ?

Aviva Victor veut à tout prix être maman. Agée de douze ans, elle parvient presque à ses fins. Mais ses projets sont contrecarrés par ses parents. Bien décidée à être enceinte, elle fugue et se perd dans un monde à l'opposé du sien, moins raisonnable mais plus fertile en opportunités.

QU'EN A PENSE MON VOISIN ?

Réception moyenne réservée au nouveau long-métrage de Todd Solondz. Si une partie du public adhérait au ton décalé et dérangeant de Palindromes, beaucoup de spectateurs ont quitté la projection avant son terme.

QUE RETENIR ?

Todd Solondz se devait bien d'avertir l'assistance quelques minutes avant le début de son Palindromes : ce qui allait suivre était, selon ses propres termes, "un film assez dérangeant, une sorte de comédie". Et ceux qui ne connaissait pas l'oeuvre du cinéaste allaient bien vite se rendre compte que la nature de cette "comédie" était bien loin de celle des frères Farrelly ! Corrosif, dérangeant, cruel, malsain, le cinéma de Solondz fait rire très jaune et s'est petit à petit transformé en un genre à part entière, de Bienvenue dans l'age ingrat à Storytelling, en passant par Happiness. Avec son nouvel opus, le cinéaste persiste et signe dans la veine d'une critique sociale des Etats-Unis à base d'humour acide et de scènes provocantes. Cette fois, pour orchestrer son petit jeu de massacre, il prend comme toile de fond le parcours d'une adolescente mal dans sa peau décidée à avoir un enfant. De ce point de départ, il prend un malin plaisir à donner de grands coups de pieds dans les valeurs américaines. La religion est notamment dans le collimateur du cinéaste, mais, au fil de petites saynètes qui voient l'héroïne être interprétée par plusieurs actrices différentes, le cinéaste filme tous les défauts du monde de manière exacerbée. Avec Palindromes, il réussit à nouveau le tour de force de créer un vrai malaise chez le spectateur mais son cinéma, qui tourne toujours autour des mêmes procédés, semble ici s'essouffler et devenir peu à peu une caricature de lui-même. La vraie question est de savoir si, au-delà de ce dernier opus, Todd Solondz parviendra à exprimer d'une autre manière son intérêt pour la laideur du monde.

L'ESSENTIEL

Fiche-film

Galerie photo

Todd Solondz (réalisateur)

Ellen Barkin

Shayna Levine

Richard Masur

John Gemberling

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