Le Prix Michel Simon, qui récompense chaque année une jeune comédienne et un jeune comédien remarqués dans un film français sorti dans l'année, a été décerné, pour 2003, à Dinara Droukarova pour Depuis qu'Otar est parti, et Thiago Teles pour Tiresia. Les noms des lauréats ont été dévoilés ce vendredi 12 décembre par le jury présidé, pour cette quinzième édition, par l'actrice Marilyne Canto. Anouk Grinberg, Benoît Magimel, Sylvie Testud ou encore Yvan Attal figurent parmi les acteurs distingués dans le passé par ce prix créé en 1989 dans le cadre du Festival Les Acteurs à l'écran de Saint-Denis.
Révélée à 14 ans
Malgré son jeune âge, Dinara Droukarova, née à Saint-Petersbourg (Russie) en 1976, n'est pas une débutante. Elle est révelée par le long-métrage de Vitali Kanevski, Bouge pas, meurs, ressuscite, Caméra d'or à Cannes en 1990, puis tourne en 1995 son premier film français, Le Fils de Gascogne. En 2003, on l'a vue dans Petites coupures de Pascal Bonitzer et dans Depuis qu'Otar est parti de Julie Bertuccelli, le film qui lui vaut aujourd'hui son prix. Cette chronique qui navigue entre la France et la Georgie et fait le portrait de trois générations de femmes, a été très remarquée au Festival de Cannes où elle a été présentée dans le cadre de la Semaine de la Critique.
Un premier rôle délicat
C'est aussi à Cannes qu'on a découvert Thiago Teles, l'autre lauréat de cette cuvée 2003. Pour sa première apparition au cinéma, ce comédien d'origine brésilienne était en effet à l'affiche de Tiresia qui représentait cette année la France en compétition sur la Croisette. Dans ce film exigeant de Bertrand Bonello, il joue le rôle-titre, celui d'un transsexuel séquestré par un esthète. Ce rôle délicat présente la particularité d'être interprété dans le film successivement par deux comédiens, un homme, Thiago Teles, et une femme, Clara Choveaux, qui faisait partie des autres "nominées" du Prix Michel Simon cette année.
Julien Dokhan avec AFP