De quoi ça parle ?
C’est un été en apparence ordinaire au Danemark, quand une décision politique fait tout basculer : pour éviter une catastrophe naturelle irréversible, le pays doit être évacué avant d'être entièrement inondé. Le peuple danois se disperse et laisse derrière lui maisons, écoles et rues désertes.
Alors que familles et amis sont séparés, en un instant, plus rien n’a de valeur, les destins changent et la chance sourit seulement à quelques exilés. Laura, une lycéenne bientôt bachelière, va voir sa vie changer pour toujours.
Ça vaut le coup d'œil ?
Réalisateur danois de renom qui brille autant en Europe que dans le reste du monde, Thomas Vinterberg est connu pour des œuvres implacables et marquantes, souvent tournées vers l'intime, la famille et les amis face au drame, l'horreur et le désespoir.
Le grand public connaît son travail à travers des films comme La Chasse, Festen, La Communauté ou encore Drunk, pour lequel il a reçu de nombreux prix dont l'Oscar de la meilleure réalisation et l'Oscar du meilleur film étranger.
Sa collaboration avec CANAL+ pour une coproduction était donc naturelle pour ce qui est la toute première série de Thomas Vinterberg, après que la chaîne cryptée a travaillé avec d'autres cinéastes réputés comme Xavier Dolan pour La Nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé et Xavier Giannoli pour D'argent et de sang.
De la catastrophe supposée... Et si ?
Families like ours est un projet de longue date pour Thomas Vinterberg, né lorsqu'il a passé du temps à Paris il y a sept ans, bien avant la pandémie mondiale et la résurgence de conflits géopolitiques. Si l'idée paraissait "folle" à l'époque selon celles et ceux qu'il avait consultés, elle apparaît plus actuelle que jamais aujourd'hui.
Per Arnesen / Zentropa Entertainments / StudioCanal / CANAL+ / TV 2
Le scénariste et réalisateur imagine une catastrophe écologique aussi probable que dévastatrice dans un futur proche : une montée des eaux qui viendrait engloutir le Danemark et rayer le pays de la carte du monde.
Cette crise va impacter toute la population qui n'a d'autres choix que de suivre la directive du gouvernement. Il faut évacuer, fuir et laisser sa vie derrière soi pour émigrer.
Avec cette série, Thomas Vinterberg nous confronte à une éventualité à laquelle on ne pense pas malgré les tragédies humaines que les journaux télévisés, les réseaux sociaux et les médias nous montrent chaque jour. Il nous pousse à nous poser cette question : "Et si ça m'arrivait ?"
Sans ton moralisateur ou agenda politique, le scénariste et réalisateur danois bouscule les idées préconçues de pays privilégiés sur la crise des migrants et nous force à faire face à une réalité lointaine pour nous mais bien palpable pour des milliers de familles du monde avec une grande pertinence et une authenticité poignante.
Un drame intimiste tragique avec une lueur d'espoir
Si le contexte catastrophique pose un cadre réaliste et un contexte clair, Families like ours s'intéresse plus à son impact qu'à son fonctionnement, comme l'indique sa tagline : "Un pays s'efface, les sentiments demeurent".
La série nous fait suivre plusieurs personnages, membres ou liés à une famille distincte, qui essaient tant bien que mal de s'en sortir, malgré les formalités administratives, les fuites clandestines, les séparations, les agressions, les rejets politiques et le danger.
Per Arnesen / Zentropa Entertainments / StudioCanal / CANAL+ / TV 2
Certains d'entre eux vont s'en sortir, d'autres changer de vie et de classe, et ce, dans différents pays d'accueil. Comme dans ses œuvres précédentes, Thomas Vinterberg réussit à insuffler le désir de vie et d'amour dans les plus grandes tragédies grâce à une écriture qui évite le manichéisme et qui projette bien la versatilité de l'esprit humain, parfois incapable de prendre des décisions logiques.
Le format série permet à Families like ours de réellement prendre le temps de nous attacher à cette famille et de rythmer le récit à travers de nombreux rebondissements, qui émeuvent ou crèvent le cœur.
Les épisodes nous plongent dans un stress permanent et une peur grandissante jusqu'à un final lumineux qui met en opposition un pays vidé de ses âmes à ses cœurs remplis de nouveau ailleurs, comme l'adolescente Laura (Amaryllis August bouleversante), l'héroïne du récit et figure d'une nouvelle génération sur laquelle on a envie de compter.
Les deux premiers épisodes de "Families like ours" sont diffusés ce soir sur CANAL+ et sont disponibles sur myCANAL. Le reste de la série sera diffusé à raison de deux épisodes par soirée les lundis.
