Après avoir séduit 10,8 millions de spectateurs au cinéma, Un p'tit truc en plus a récemment débarqué sur MyCanal. Le phénomène de l'année 2024 mis en scène par Artus continue donc de faire son chemin pour attirer encore plus d'adeptes !
Pour ses débuts en tant que réalisateur, Artus a donc frappé fort avec cette comédie feel good portée par des comédiens et comédiennes en situation de handicap. L'artiste tenait absolument à travailler avec eux pour que son long-métrage soit le plus authentique possible.
P'tit truc en plus mais gros défi
Cependant, cela a été un vrai défi pour s'adapter aux personnes handicapées, pas habituées aux plateaux de tournage. Ainsi, la logistique a été complexe : 15 rôles, 35 jours de tournage chacun, plus les parents et les éducateurs hors champ.
Artus ne voulait pas faire un "film de valides" où, de temps en temps, on voit passer des personnages en situation de handicap pour rappeler qu’ils sont là : "Pour moi, ils étaient au centre et le film était choral : donc il n’y a pas une scène sans eux. Après, dans le groupe, chacun avait une place particulière", confie-t-il.
"Et il fallait trouver, avec chacun, une technique spécifique pour les diriger – pour Ludovic, le mieux c’était l’oreillette, mais Arnaud, lui, préférait que je dise sa réplique avant lui, pour qu’il la répète… Ils ne connaissaient pas le plateau de tournage et ses règles, ils s’en foutaient un peu – eux étaient venus pour jouer... C’était à nous de laisser vivre, à nous de nous adapter", explique Artus.
Même si tout était mis en oeuvre pour mettre à l'aise ces acteurs débutants, le début de tournage a tout de même été très compliqué entre Alice Belaïdi et Marie Colin. Cette dernière, porteuse d'un handicap, joue Marie, un des personnages marquants du film, celle qui reçoit souvent des objets sur la tête par accident.
Gagner la confiance de Marie
Invitée de l'émission En Aparté sur Canal+, l'interprète de l'éducatrice nommée Alice a évoqué les relations difficiles entre elle et Marie Colin. "Ah mais alors on ne se regarde pas du tout ! On se met des tartes, ouais carrément ! Ah non alors Marie, elle ne pouvait pas me saquer. Mais genre pas, pas me saquer ; elle ne voulait pas que je sois là carrément", confie la comédienne de 37 ans.
Marie, elle ne pouvait pas me saquer. Mais genre pas, pas me saquer ; elle ne voulait pas que je sois là carrément.
"Je pense qu'elle voulait jouer mon rôle", poursuit Alice Belaïdi. "Elle était jalouse parce que je crois qu'elle est tombée un petit peu amoureuse d'Artus, donc elle était un peu jalouse parce que moi je jouais un peu l'amoureuse d'Artus dans le film, donc elle n'a pas pu me saquer", indique l'actrice.
"Quand j'étais au combo, le petit écran qu'il y a derrière la caméra, elle mettait des tartes comme ça sur le combo : 'Dégage de là !' C'était dur pour moi. Mais franchement, la première semaine on a un peu rigolé avec l'équipe, 2ème semaine, ça commençait à être dur..."
"Déjà, ça me fait chier de pas réussir à avoir de lien avec elle et puis, sur le plateau c'est compliqué car il faut que je la gère quand même mais elle ne veut pas que je la touche, et j'ai pas envie d'être ultra intrusive non plus", se souvient Alice Belaïdi.
Jouer pour se rapprocher
L'artiste ne sait plus quoi faire pour tenter d'apaiser la situation afin d'obtenir une complicité avec Marie Colin pour les besoins du film. Elle évoque alors un coup de fil à son père pour lui demander conseil. Ce dernier l'invite à tenter de jouer avec elle.
"T'es marrant, elle me met des tartes dans la tronche, ça va être compliqué", rétorque Alice Belaïdi à son père. "Et le lendemain, elle a un poupon avec elle, et je lui demande 'Est-ce que tu veux qu'on joue au papa et à la maman ?' Et là elle me regarde et me dit : 'Ok, je suis la maman, Artus c'est le papa et toi t'es le bébé'. Et là, je lui dis 'Ok, d'accord, je m'appelle comment ? J'ai quel âge ?', elle me dit 'Tu t'appelles comme ça, t'as 9 ans ou 8 ans', et à partir de là, ça a été", révèle l'actrice.
C'est devenue mon amie, je suis devenue son amie aussi, et c'est quelqu'un de très important dans ma vie.
Contre toute attente, jouer avec Marie a débloqué la situation et les deux femmes sont finalement devenues amies. "Marie m'appelle, je pense, 5 fois par jour, le matin, l'après-midi, le soir. C'est devenue mon amie, je suis devenue son amie aussi, et c'est quelqu'un de très important dans ma vie. Je crois que je suis quelqu'un d'important dans la sienne et elle compte beaucoup pour moi aujourd'hui parce que je sais que son amour est pure, sincère", conclut Alice Belaïdi.