De quoi ça parle ?
Les chroniques sur plusieurs générations de la famille Buendia dont le patriarche, Jose Arcadio Buendia, est le fondateur de Macondo, une ville fictive de Colombie.
C'est avec qui ?
Filmée en Colombie, la série Cent ans de solitude a été coréalisée par Alex García López (Misfits, Marvel's Luke Cage, The Witcher, Star Wars : The Acolyte) et Laura Mora (Frontera Verde, Los reyes del mundo).
Les deux pierres angulaires de la série sont incarnées par Marco González (The Dark Hour), qui joue Jose Arcadio Buendía, le patriarche de la famille, et Susana Morales, qui campe Ursula Iguarán, la matriarche.
Toute l'histoire de Cent ans de solitude débute avec eux et leur amour "maudit" ou "interdit" selon les craintes de leurs familles respectives. En effet, Jose et Ursula sont cousins et leur entourage craint que leur descendance ne soit affublée d'une queue de cochon à la naissance.
Jose et Ursula auront des enfants sans malformation, et leurs propres enfants, dont un certain colonel Aureliano (Claudio Cataño, vu dans Maria Magdalena) et sa nombreuse descendance faite de plusieurs Aureliano, qui comprendront au fur et à mesure des évènements que leur destinée était écrite et prédite par un gitan alchimiste du nom de Melquiades (Carlos Suaréz, vu dans La Casa de Papel),
Ça vaut le coup d'œil ?
C'est à un chef-d'œuvre de la littérature que Netflix s'est attaqué avec cette série et pas des moindres, avec le soutien de la famille de l'auteur. Classé parmi les 100 meilleurs livres de tous les temps, Cent ans de solitude, considéré comme l'un des plus grands romans du XXème siècle, a été vendu à plus de 50 millions d'exemplaires et traduit dans une quarantaine de langues.
Publié en 1967, l'ouvrage de Gabriel García Márquez, romancier, nouvelliste, journaliste colombien et prix Nobel de littérature est citée comme étant la pièce maîtresse de la littérature ibéro-américaine et le représentant le plus probant du courant du réalisme magique.
Une fresque familiale dantesque
L'ampleur de l'histoire de Cent ans de solitude est telle qu'elle a longtemps été réputée inadaptable et qu'il faut bien vous accrocher pour comprendre toutes les relations qui se trament dans la famille Buendía car vous en avez pour sept générations. D'autant que certains personnages ont le même nom que leurs aînés ou leurs ancêtres, histoire de corser le tout.
Heureusement pour le public, une voix-off permet de narrer ce conte tragique et de guider l'audience à travers cette fresque historique et mystique qui entoure la famille Buendía. Cette dernière est menée par Jose Arcadio Buendía et Ursula Iguarán, deux cousins mariés contre la volonté de leurs proches, qui ont quitté leur village avec des amis et des aventuriers.
Ils fondent une ville utopique au bord d'une rivière de pierres préhistoriques qu'ils baptisent Macondo. Ce nouveau foyer deviendra un berceau de la vie, qui verra la lignée Buendía accroître et évoluer au fur et à mesure des naissances, des morts, des guerres, des maladies, de l'amour et de la folie qui vont rythmer et tourmenter leur existence.
Car Cent ans de solitude a un côté novela indéniable, en raison de son intrigue et de son noyau culturel, mais cette tonalité soapesque ambitieuse colle parfaitement à l'ampleur de la narration, qui est faite de rencontres, de rebondissements et de tragédies.
Un conte fascinant et mystique
Comme si l'existence de la famille Buendía n'était pas déjà assez riche, cette dernière est confrontée à des phénomènes magiques, des dons, des malédictions et des quêtes transcendantales qui les mèneront à une vérité douce-amère. Car la lignée est tourmentée par la peur d'une terrible malédiction qui les condamne, sans espoir, à cent ans de solitude.
Même si la famille Buendía, très charismatique et quasi chamanique pour une ville en constante expansion, occupe une place centrale dans sa communauté et les populations qui viendront à leur rencontre, elle n'en reste pas moins seule dans ses réflexions et son évolution.
Car Cent ans de solitude, comme son nom l'indique, condamne la famille à être recluse dans cette ville (même pour les membres qui partent, ils y reviennent toujours comme aimantés à ce foyer maudit et salvateur) qui l'a vu naître et qui la verra mourir.
Sorte de huis clos spirituel et providentiel, cette série captive par son récit déplié avec intelligence, alternant entre le passé et le présent, et fascine par sa tournure mystique qui confère à la famille une singularité presque divine, avec ses qualités et ses déviances.
Le tout est incarné par une importante troupe de comédiens, jeunes et moins jeunes, impliqués et placé dans des décors impressionnants et ambitieux, avec la dose juste d'effets visuels qui confère un sentiment d'authenticité à l'œuvre, paradoxal à son atmosphère enchantée et fantastique.
La première partie de 8 épisodes de la série "Cent ans de solitude" est disponible sur Netflix. La seconde partie de 8 épisodes également sortira prochainement.