Pour ce film, j’étais seul dans la salle : on était deux… l’autre est parti pendant les pubs !
Corentin Palanchini
Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

Il arrive de faire des séances de cinéma en petit comité et parfois même tout seul dans la salle ! Mais j'espérais vraiment que l'autre spectateur resterait...

Avril 2010, Aix-en-Provence. Je me rends gaillard au cinéma Le Cézanne pour aller voir un film. Lequel ? Je n'en ai aucune idée, j'y vais juste pour voir si quelque chose passe et tuer le temps. Pas de chance : l'horaire est nul, et le choix est limité. Globalement, il reste un seul film sur lequel me rabattre. Il possède un titre à rallonge qui ne me dit rien. Je n'ai vu aucune promotion autour, je regarde l'affiche sur laquelle se trouve Marina Hand et Julien Doré.

Un drôle de film et une drôle de séance

Rezo Films

Ce film s'appelle Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour. Un titre un peu long pour une comédie romantique adaptée d'un film de Dino Risi, Fais-moi mal mais couvre-moi de baisers, parodie des romans-photos sortie sans grand bruit en France en 1973. A l'époque, je ne sais rien de tout ça, je me dis juste 'pourquoi pas' et je prends mon billet.

Je suis en avance, la séance n'a pas commencé, les pubs non plus. Autrement dit, j'ai au moins un bon 20 minutes devant moi. J'attends donc posé dans une salle d'au moins une bonne centaine de places si ce n'est plus, absolument seul. Les pubs débutent et quelqu'un finit par arriver.

C'est un homme d'une cinquantaine d'années, proche de la soixantaine. Les cheveux bouclés poivre et sel légèrement dégarnis sur le devant, il installe sa chemise à carreaux et son jean bleu au quatrième rang et regarde les publicités et les bandes-annonces. "Bon, on sera deux", me dis-je... Que nenni !

Rezo Films

Car alors que l'enchainement frénétique des bandes-annonces nous fait comprendre que le film va commencer, l'homme se lève et part tranquillement vers la porte par laquelle il est entré ! Une envie pressante ? Pas du tout : il est parti, et je ne le reverrai jamais. Le film a commencé et je suis seul dans la salle. Je le resterai jusqu'à sa fin.

Je lance donc un appel : si vous étiez-là ce jour d'avril 2010, au Cézanne d'Aix-en-Provence, si vous vous êtes reconnu dans cet article, laissez un commentaire : je dois savoir pourquoi vous êtes parti. Car ensemble, nous aurions pu vivre une très, très grande histoire... de cinéma !

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