Pour son nouveau film Blitz, disponible sur Apple TV+, Steve McQueen revisite l’histoire du Blitz à travers les yeux d’un enfant, George, 9 ans. On y suit l'épopée de ce petit garçon vivant à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale et que sa mère Rita envoie se réfugier dans la campagne anglaise.
Mais George, déterminé à retourner chez sa mère et son grand-père Gerald dans l’est de Londres, se lance dans une aventure extrêmement dangereuse, tandis que Rita, folle d'inquiétude, se lance à sa recherche.
Un projet nourri par une image et une obsession de longue date
Inspiré par une photographie trouvée lors de recherches pour sa série Small Axe, McQueen a été profondément marqué par l’image d’un petit garçon noir, seul sur un quai de gare, une valise massive portée à bout de bras. Cette scène a hanté le réalisateur, le poussant à imaginer : "Qui était cet enfant ? Quelle était son histoire durant le Blitz ?", comme il le confie dans le dossier de presse du film.
Cette image, conservée à l’Imperial War Museum, montre l'immense solitude de ce petit garçon :
Dans Blitz, George, interprété par Elliott Heffernan, est un jeune garçon métis envoyé à la campagne, comme des milliers d'autres enfants, pour échapper aux bombardements. Défiant les ordres, il retourne à Londres, plongé dans une quête périlleuse pour retrouver sa mère Rita (Saoirse Ronan) et son grand-père Gerald (Paul Weller). À travers cette odyssée, McQueen explore la résilience des familles face aux ravages de la guerre.
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Un récit personnel et une réflexion sur la société
McQueen, enfant de Londres, porte un intérêt de longue date au Blitz, période qu’il décrit comme fondatrice de l’identité britannique. Ce projet a été renforcé par ses travaux en tant qu’artiste de guerre officiel en Irak en 2003. Il y a découvert comment les conflits façonnent les communautés, une réflexion qu’il transpose dans Blitz : "La guerre met en lumière nos pires et nos meilleurs côtés", souligne-t-il.
Le film aborde également la question du racisme au sein d’une nation qui combattait pourtant l’idéologie de la haine nazie. George, enfant d’une mère blanche et d’un père immigré des Caraïbes, découvre les préjugés tout en cherchant sa place dans un monde en ruines. "Il voit les choses telles qu’elles sont", explique McQueen. Cette perspective brutale est contrebalancée par la chaleur des liens familiaux et la lumière d’une mère qui ne cesse de se battre.
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Une esthétique immersive pour capturer l’émotion
Afin de traduire l’intensité du Blitz, McQueen a collaboré avec des talents comme Hans Zimmer pour une bande-son mêlant terreur et espoir, et Adam Stockhausen pour recréer des lieux emblématiques comme une station de métro bombardée. En tournant dans des décors réels ou construits, l’équipe a cherché à restituer la douleur et la résilience des Londoniens. "C’est vivre dans un monde entre vie et mort, dans un état de limbes", résume McQueen.
En se concentrant sur les épreuves d’un enfant, Blitz transcende le genre du film de guerre pour raconter une histoire universelle d’amour et de survie. Une œuvre qui, à travers les yeux innocents de George, invite à regarder en face les horreurs de l’histoire et, peut-être, à mieux comprendre notre présent.
Blitz est actuellement disponible sur Apple TV+ et MyCanal.
