Mon compte
    "Il sentimentalisait tout" : quand John Carpenter dénigrait l'un des plus grands réalisateurs du cinéma américain
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Il y a quelques années, John Carpenter ("The Thing", "Christine") s'en est pris au défunt réalisateur John Ford, considéré comme l'un des plus grands cinéastes américains.

    John Carpenter a une dent contre John Ford ! Lors d'un entretien donné il y a des années, le réalisateur de The Thing et de Christine s'en est pris au cinéaste, souvent considéré comme l'un des meilleurs metteurs en scène du cinéma américain :

    "Le vaudeville irlandais, je ne supporte plus. Je n'en peux plus de ces scènes où ils dansent. La Prisonnière du désert est un film génial mais il est gâché, vraiment gâché au milieu par le retour, le mariage, le 'pose ta main sur mon épaule et regardons le feu dans la cheminée'..."

    C'est tellement sentimental
    La Chevauchée fantastique
    La Chevauchée fantastique
    Sortie : 24 mai 1939 | 1h 37min
    De John Ford
    Avec John Wayne, Claire Trevor, Thomas Mitchell
    Presse
    4,0
    Spectateurs
    3,8
    Streaming

    "Et enfant j'avais aimé L'Homme tranquille mais en le revoyant, j'ai envie de pleurer. C'est tellement sentimental, avec un point de vue d'immigrant, là où Hawks était un réalisateur complètement intégré. (...) Ford sentimentalisait l'Ouest, surtout les femmes, les mères... Bien sûr, dans les coulisses, ce n'était pas comme ça mais c'est ce qu'il montrait."

    Et de pointer une erreur dans un autre classique du western et de la filmographie du cinéaste :

    "Bien sûr que je fais l'erreur sur tous mes films, mais ce type était incapable de mettre en scène les stage lines". Les stage lines sont des lignes imaginaires qui délimitent l'espace de tournage.

    Une règle en technique cinématographique est la règle des 180 degrés : une ligne imaginaire sépare un espace en deux côtés et elle ne doit pas être déplacée une fois choisie, que l'on filme un côté ou l'autre. Si elle l'est, l'orientation des personnages devient incohérente et leurs yeux ne se croisent plus, on ne sait plus qui parle à qui.

    Une erreur que semble avoir commise Ford sur La Chevauchée fantastique, selon Carpenter :

    Carpenter trouvait tout de même des qualités à un film de Ford, Les Raisins de la colère, qu'il qualifiait alors de "vraiment génial" et de "son grand film".

    Les Raisins de la colère voit Henry Fonda incarner Tom Joad, un repris de justice rentrant dans sa ferme d'Oklahoma pour constater que sa famille en a été chassée, du fait des événements de la Grande Dépression. Les Joad partent donc pour un périple qui doit les mener en Californie et, l'espèrent-ils, à une vie meilleure.

    Que pensez-vous des remarques de Carpenter ? Êtes-vous d'accord avec les reproches qu'il adresse à son aîné John Ford ? A vos claviers !

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top