Après la diffusion du crossover avec Alexandra Ehle vendredi dernier, Astrid et Raphaëlle vont faire leur grand retour en solo (ou presque) ce vendredi 8 novembre à partir de 21h05 à l’occasion de la diffusion des deux premiers épisodes de la saison 5.
Dans cette salve d’épisodes inédite, Astrid et Raphaëlle vont devoir jongler entre leur vie sentimentale compliquée et leurs enquêtes toujours plus insolites. Afin de discuter de cette saison 5 et de ce qui attend nos deux héroïnes, AlloCiné s’est entretenu avec Alexandre de Seguins, créateur et scénariste d’Astrid et Raphaëlle.
AlloCiné : Après 4 saisons à l’antenne, Astrid et Raphaëlle continue de rencontrer un franc succès. La saison 4 a en effet rassemblé en moyenne 6,5 millions de téléspectateurs, soit la meilleure audience pour France Télévisions pour la saison 2023/2024. Comment expliquez-vous que la série fonctionne toujours aussi bien ?
Alexandre de Seguins : C'est toujours difficile d'essayer de comprendre pourquoi une série fonctionne. Je crois que c'est parce qu'Astrid et Raphaëlle a une identité propre qui est reconnaissable même dans ses intrigues toujours un peu atypiques.
Même visuellement, nous nous sommes attachés assez tôt à lui donner une identité visuelle. Erwann Kermorvant, le compositeur, a également beaucoup contribué à créer cette identité qui est proche du genre. Je pense que c'est un des éléments qui a contribué à ce succès.
Mais pour moi, la seule raison pour laquelle la série marche vraiment, c'est grâce aux personnages. Le personnage d'Astrid est particulièrement attachant, et le personnage de Raphaëlle est particulièrement identifiable.
Leur amitié a quelque chose qui fait du bien aux téléspectateurs et qui du coup, contribue à créer ce rendez-vous. Les comédiennes qui les incarnent ont réussi à créer cet attachement. Pour le personnage d'Astrid, on a envie de découvrir son univers et on aime apprendre de nouvelles choses sur elle.
Elle intrigue et en même temps on se sent proche d'elle. Quant au personnage de Raphaëlle, ce n'est pas une flic traditionnelle. Elle n'est pas infaillible, elle se trompe.
C’est toujours compliqué de se renouveler après 5 saisons. Quel a justement été le plus gros défi pour cette salve d’épisodes ?
Il y avait beaucoup de défis pour cette nouvelle saison. Le principal, c'était de réussir à respecter le contrat que nous avons avec les téléspectateurs. Nous devions lui donner quelque chose qu'ils connaissent, tout en renouvelant nos intrigues et la relation entre les personnages, qui est le cœur de la série.
Nous devons à la fois raconter de nouvelles choses sur leur amitié, et en même temps nous ne pouvons pas commencer à raconter autre chose, ne respectant pas le rendez-vous, qui repose sur l’histoire d'amitié entre Astrid et Raphaëlle.
Nous avons essayé de travailler sur des intrigues où elles se disputeraient. Mais cela ne fonctionne pas. Ce que les téléspectateurs viennent chercher, c'est leur amitié. Nous avons maintenant écrit une quarantaine d'épisodes, ça commence à faire beaucoup. J'espère qu'on a bien réussi à se renouveler, parce que nous ne voulons pas raconter la même histoire que l'année dernière.
Les enquêtes d’Astrid et Raphaëlle sont toujours très originales. Comment réussissez-vous à trouver de nouvelles idées ? D’où vous vient l’inspiration ? Est-ce que vous vous inspirez de faits divers réels ?
Nous nous inspirons très peu de faits divers, même si, en tant que scénariste sur une série policière, nous sommes obligés de lire la rubrique dans les journaux, ne serait-ce que pour s'imprégner de la dimension humaine de ces moments où la vie dérape.
Pour les intrigues, on se nourrit de genre. Par exemple, dans la saison 5 nous avons un épisode sur les loups-garous. Ce sont des styles cinématographiques qui nous plaisent avec Laurent Burtin, le co-créateur, et Hélène Hassoun, la co-directrice de collection.
Ce sont des univers intéressants parce qu'on peut créer une vraie connivence avec le spectateur. C'est très codifié donc on peut faire des clins d'œil, en appelant une mythologie.
Quand on fait un épisode sur le Codex Borbonicus et les aztèques, ça fait évidemment référence à tout un cinéma qui a nourri notre enfance. Quant aux intrigues, je ne sais pas exactement ce qui nous inspire.
Nous avons une manière très rigoureuse pour écrire les épisodes, mais en même temps, chaque épisode est un peu un prototype. A chaque nouvelle histoire, on essaie de ne pas se contenter de suivre la trame de l'histoire d'avant avec un suspect qu'il faut démasquer.
On essaie à chaque fois de se challenger pour trouver des mystères, des paradoxes, des choses qui vont vraiment nous surprendre en tant que spectateur. C'est d'ailleurs quelque chose qui a été induit dès la fin du pilote d'Astrid et Raphaëlle.
Astrid explique la résolution d'un casse-tête qui est l'énigme des neuf points. Et pour le résoudre, il faut sortir du cadre. Et c'est un peu comme ça que nous essayons d'écrire. On essaye de traiter les intrigues comme si elles étaient des casse-têtes. Nous essayons de saisir l'imagination pour que nous ayons vraiment envie d'avoir la réponse, plus que dérouler une enquête standard.
Retrouvez la saison 5 d'Astrid et Raphaëlle à partir de ce vendredi 8 novembre à 21h05 sur France 2. Les épisodes sont disponibles en avant-première sur la plateforme france.tv.