Ça parle de quoi ?
Un chat se réveille dans un univers envahi par l’eau où toute vie humaine semble avoir disparu. Il trouve refuge sur un bateau avec un groupe d’autres animaux. Mais s’entendre avec eux s’avère un défi encore plus grand que de surmonter sa peur de l'eau !
Tous devront désormais apprendre à dépasser leurs différences et à s’adapter au nouveau monde qui s’impose à eux.
Go with the Flow
On le sait depuis Spider-Man New Generation : l'animation n'est pas condamnée au tout-numérique, et l'actualité nous le rappelle régulièrement.
Les Mitchell contre les machines ou Ninja Turtles ont adopté une forme hybride que l'on retrouve dans quelques productions Dreamworks récentes (Les Bad Guys, Le Chat Potté 2, Le Robot sauvage), alors que Sauvages, Aardman ou le Pinocchio de Guillermo del Toro continuent de faire vivre le stop-motion.
Guillermo del Toro qui, justement, adoubait Flow en mai dernier, lorsque son réalisateur Gints Zilbalodis partageait un extrait sur X/Twitter : "Si je pouvais souhaiter le futur de l'animation, ces images en seraient le début magnifique et époustouflant", écrivait l'auteur de La Forme de l'eau.
Et il est bien difficile de lui donner tort. L'avenir nous dira s'il avait vu juste, mais ce film passé par la catégorie Un Certain Regard du 77ème Festival de Cannes avant de remporter un prix à Annecy en juin est un petit bijou. Qui exerce un véritable pouvoir de fascination sur ses spectateurs, tout en étant apaisant.
Comme dans Le Robot sauvage, Flow se déroule dans un futur proche, où les humains sont absents du récit, dans un monde frappé par la montée des eaux. Donc pas vraiment très accueillant pour le héros, un chat qui va devoir cohabiter avec les autres animaux du bateau sur lequel il trouve refuge.
Fruit d'un travail qui a demandé cinq ans et demi au réalisateur et à ses équipes, majoritairement en France et grâce à un logiciel gratuit qui a fait fondre le budget nécessaire à sa production, le long métrage impressionne par la qualité de son animation, à la grâce féline lorsqu'il suit son personnage principal le temps de longs plans.
Entre le cinéma d'animation et le jeu vidéo
Gints Zilbalodis se dit inspiré par Alfred Hitchcock, Alfonso Cuaron, Paul Thomas Anderson ou Stanley Kubrick, mais il est difficile de ne pas voir l'influence du jeu vidéo sur Flow, dans des séquences qui rappellent des niveaux d'aventures de plateformes et alors que Stray, dans lequel le joueur incarne un chat, a récemment fait parler de lui.
Autre source d'inspiration revendiquée : le cinéma d'Hayao Miyazaki. Tant dans la forme que le fond, avec cette grande place accordée aux animaux et à la nature. Aucun des personnages n'est doté de parole, mais leurs caractères sont assez bien définis, ce qui permettra aux spectateurs moins jeunes d'y voir quelques parallèles avec notre société. Tel ce lémurien qui collectionne les objets et évoque le consumérisme.
A partir de quel âge peut-on voir Flow ?
Dénué de dialogues, Flow est on-ne-peut plus universel. Mais il faut quand même être âgé de 8 ans pour pouvoir apprécier au mieux l'aventure et ses moments un peu difficiles. Rien d'effrayant non plus, mais mieux vaut mettre toutes les chances de son côté pour apprécier le voyage et ses messages.
Peut-être pas du premier coup, car la richesse du long métrage réside aussi dans sa manière de parler aux différentes tranches d'âge. Les plus jeunes pourront ainsi s'émouvoir de cette histoire d'amitié en forme d'ode à la différence, quand les adultes seront sensibles à ce qui relève du vivre-ensemble et du rapport à la nature.
Qui sont un peu plus importants aujourd'hui que lorsque la production a débuté, avant le Covid. Sans le savoir, Gints Zilbalodis avait peut-être pressenti les défis qui nous attendaient. Et cela explique, entre autres, que Guillermo del Toro voit en son Flow l'avenir du cinéma d'animation.