Depuis plusieurs mois, l'Abbé Pierre est accusé d’harcèlements et d’agressions sexuelles par des dizaines de femmes. L’enquête menée par Emmaüs a également pu déterminer que les premiers signalements de son comportement remontent à 1959, et que le Vatican avait connaissance des agissements de ce dernier.
Décédé en 2007, l’Abbé Pierre – de son vrai nom Henri Grouès – ne fera jamais face à la justice. Néanmoins, la révélation de cette affaire pose de nombreuses questions sur l'avenir la fondation Emmaüs (un processus de changement de nom et de logo a récemment été enclenché) mais également sur les nombreuses rues et places nommées en hommage à l’homme de foi.
Un biopic sorti quelques mois seulement avant les révélations
Quelques mois seulement avant la révélation de cette enquête, le long métrage L'Abbé Pierre - Une vie de combats est sorti au cinéma. Dans ce film biographique signé Frédéric Tellier, le prêtre lyonnais est campé par Benjamin Lavernhe qui l'incarne depuis ses tout premiers combats de résistant jusqu’aux dernières heures de sa vie.
La sortie du film précédant la révélation des affaires, les agissements de l’Abbé Pierre ne sont pas évoqués dans ce biopic vu par près d’un million de spectateurs au cinéma. Mais un tel projet mettant en avant l’humanisme de ce dernier au détriment de sa face obscure ne peut que susciter la gêne de l’opinion publique.
Ainsi, le groupe France Télévisions a décidé d’agir en annulant la programmation du film sur ses chaînes et sa plateforme de replay. Malgré l’acquisition des droits pour deux diffusions (pour la somme d’1,2 million d’euros), la présidente du groupe Delphine Ernotte Cunci a décidé que le film ne sera finalement pas montré sur les antennes de France TV.
Une décision équivalente a été prise du côté du groupe Canal+, selon nos confrères du Parisien La chaîne cryptée a d’ores et déjà annulé les rediffusions du film, tandis que le long métrage a été retiré de la plateforme myCANAL sur laquelle il était disponible depuis plusieurs semaines.