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    Le Monde n'existe pas sur Arte : la fin est-elle la même que dans le roman ?
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Diffusée d'un seul bloc le jeudi 26 septembre sur Arte, la mini-série policière décalée "Le Monde n'existe pas" s'inspire du roman homonyme de Fabrice Humbert. Mais à quel point est-elle fidèle au matériau d'origine ? Réponse avec le réalisateur.

    ARTE

    Le 26 septembre à 20h55, les téléspectateurs présents sur Arte ont fait connaissance avec Adam Vollmann (Niels Schneider) et l'enquête que ce dernier mène sur son passé. Quelques heures plus tard, comme Le Monde n'existe pas a été diffusée d'une traite, ils connaissaient le fin mot de l'histoire. Contrairement aux personnes qui ont découvert la mini-série au Festival Séries Mania, en mars, où seuls deux des quatre épisodes avaient été présentés. Quitte à créer une certaine frustration.

    Le Monde n'existe pas
    Le Monde n'existe pas
    Sortie : 2024-09-26 | 45 min
    Série : Le Monde n'existe pas
    Avec Niels Schneider, Maud Wyler, Julien Gaspar-Oliveri
    Presse
    3,6
    Spectateurs
    2,9
    Voir sur Arte

    Une frustration par laquelle sont également passées les personnes ayant lu le roman homonyme de Fabrice Humbert, dont la mini-série s'inspire. Ces derniers ne pouvaient en effet pas connaître le fin mot de l'histoire avant tout le monde, pour une simple et bonne raison : "La fin est très ouverte", nous dit le réalisateur et créateur Erwan Le Duc. "Il n'y a pas vraiment de fin et de résolution."

    "C'est vraiment mental et on sait pas. On se perd un peu dans le livre. Il y a quelque chose qui est presque de l'ordre de la poésie, mais pas de résolution concrète à l'affaire que l'on suit. Donc il fallait qu'on en invente une, parce qu'on s'est rapidement mis d'accord qu'il aurait été dangereux, et presque trop facile, de ne pas aller au bout du récit. C'est quelque chose que nous avons inventé , tout en gardant une partie un peu trouble au sein de cette résolution. Pour que la morale, s'il y en a une, ne soit pas si simple."

    Des États-Unis au Nord de la France

    Mais ce n'est pas le seul changement majeur opéré par Erwan Le Duc et sa co-scénariste Mariette Désert. Car ils ont également pris leurs libertés en transposant l'action des États-Unis au Nord de la France. Parce que le réalisateur est originaire de Douai ? "Quand on a écrit le scénario, on n'avait pas une région en tête. Nous ne nous sommes pas dit que nous allions absolument venir dans les Hauts-de-France."

    "Il y a aussi des questions de financements à prendre en compte : nous faisons des propositions à plusieurs régions, et il y en a où c'est plus intéressant que d'autres. Il se trouve que les Hauts-de-France c'est la première région vers laquelle nous nous sommes tournés, et c'est très bien que la région nous ait soutenus parce que j'étais content de revenir ici. Et puis on raconte l'histoire d'un personnage qui revient dans sa ville d'enfance, 20 ou 25 ans plus tard, et ça devenait aussi mon cas, car je n'étais pas revenu depuis longtemps non plus."

    "C'est toujours intéressant, quand on raconte quelque chose d'aussi intime que ça et que cela rejoint et recoupe nos problèmes et nos propres sentiments. Quand on a fait les repérages, c'était vraiment passionnant pour moi de retrouver cette ambiance là, cette architecture du bassin minier avec tout ce qu'il y a autour, les briques. Je me suis vite senti chez moi, et j'ai eu envie de filmer l'endroit et les lieux. Ça faisait sens et, artistiquement, c'était vraiment pertinent. Ça donnait vraiment une atmosphère très forte. C'est une série qui joue beaucoup sur la terre."

    P'tit Twin Peaks ?

    Est-ce cette terre qui a favorisé l'humour décalé dont se pare la série ? Et qui évoque P'tit Quinquin de Bruno Dumont, qui se déroule dans la même partie de la France. Ou l'indépassable Twin Peaks, référence à laquelle on pense d'autant plus que Le Monde n'existe pas, à l'origine, se déroule aussi aux États-Unis. "David Lynch et Twin Peaks étaient des références très fortes, oui. Pour la liberté et l'audace formelle, ainsi que la manière de raconter cette histoire. Bruno Dumont en a aussi fait partie : d'abord pour sa façon de filmer les paysages du Nord de la France. Puis la lumière, les décors, le gens."

    "Et il y a cette liberté et cette irrévérence en commun avec Twin Peaks, cette manière de se jouer du grotesque pur. Je ne sais pas si c'est la région, spécifiquement, qui permet de jouer avec les décors comme ça, mais moi je m'en sers beaucoup. Quand je fais des repérages, j'en choisis certains car ils me donnent immédiatement des idées de mise en scène, de gags ou de pas de côté, juste comme ça."

    Des gags que vous pouvez voir dans les quatre épisodes du Monde n'existe pas, disponibles sur Arte depuis le 26 septembre.

    Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Lille le 18 mars 2024

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