Mon compte
    Niels Schneider dans un thriller introspectif et paranoïaque : que vaut Le Monde n'existe pas sur Arte ?
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Inspirée du roman de Fabrice Humbert, "Le Monde n'existe pas" transforme Niels Schneider en journaliste qu'une enquête replonge dans son propre passé. Et c'est peu dire que les premiers épisodes intriguent.

    ARTE

    Ça parle de quoi ?

    Adam Vollmann a 40 ans, il est journaliste pour la rédaction web d’un grand quotidien national. Un matin, s'affiche sur l’écran de télévision en face de lui le portrait d’Axel Challe, désigné comme le principal suspect dans l’affaire du meurtre d’une jeune fille, à Guerches-sur-Isoire.

    Lorsqu’il insiste auprès de son rédacteur en chef pour partir sur le champ en reportage là-bas, il lui explique qu’il en vient, de là-bas, qu’il y a grandi. Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il connait bien Axel Challe : c’était son ami. Plus encore, Axel Challe était le demi-dieu de son enfance.

    Le Monde n'existe pas, crée par Erwan Le Duc - Le 26 septembre 2024 sur Arte - Épisodes vus : 2/4

    Le Monde n'existe pas
    Le Monde n'existe pas
    Sortie : 2024-09-26 | 45 min
    Série : Le Monde n'existe pas
    Avec Niels Schneider, Maud Wyler, Julien Gaspar-Oliveri
    Presse
    3,6
    Spectateurs
    2,9
    Voir sur Arte

    Passé recomposé

    En mars 2023, Erwan Le Duc repartait de Séries Mania auréolé du prix de la Meilleure Série de la Compétition Française remis à Sous contrôle, crée par Charly Delwart. Un an plus tard, il a fait son retour à Lille avec Le Monde n'existe pas (récompensé pour sa musique) dont il est cette fois-ci le créateur, le co-scénariste et le réalisateur.

    Et de retour, il en est question dans cette mini-série inspirée du roman homonyme de Fabrice Humbert. Qui transpose son action dans le Nord de la France et la ville (fictive) de Guerches-sur-Isoire, mais en conserve l'essence : l'enquête du personnage principal qui l'amène à replonger dans son passé, et l'opposition entre fiction et réalité.

    "Dans un film, le personnage que tout accuse, à la fin ça ne va pas être lui", peut-on entendre dans le premier des quatre épisodes, qu'Arte diffuse d'un seul bloc, le 26 septembre. "Mais dans la vraie vie, quand tout accuse quelqu'un, c'est rarement une fausse piste."

    Comme une manière de confronter deux aspects de la carrière d'Erwan Le Duc, journaliste devenu scénariste et réalisateur, tout autant que donner des atours méta à un récit qui parle aussi des histoires que l'on raconte. A soi comme aux autres.

    L'ombre de Twin Peaks

    Non content de brouiller les pistes, Erwan Le Duc mélange aussi les genres. Le thriller introspectif et paranoïaque se teinte ainsi de pointes d'humour absurde (un personnage s'appelle Janine Tutor, verlan de Tortue Ninja), qui font baigner l'ensemble dans une inquiétante étrangeté rappelant aussi bien Twin Peaks que l'œuvre de Bruno Dumont, P'tit Quinquin en tête.

    Quelques mois après la fin de la diffusion de D'Argent et de sang, où il campait le flamboyant Jérôme Attias, Niels Schneider est de retour sur petit écran. Le crâne rasé et avec plus de muscles, dans un rôle beaucoup plus taiseux et mystérieux : celui d'un journaliste dont les secrets nous sont révélés alors qu'il cherche la vérité.

    La fin n'existe pas ?

    A mi-parcours, Le Monde n'existe pas intrigue, étonne et déroute. Fais des pas de côté pour s'écarter d'un chemin que l'on imaginait tout tracé. Et frustre, puisqu'il nous donne envie d'avoir le fin mot de l'histoire. Qui, lorsque la série a été montrée à Séries Mania, n'était pas comprise au programme puisque seuls deux épisodes y ont été projetés.

    Mais cela valait le coup d'attendre, et Erwan Le Duc nous l'avait confirmé : si le coupable n'était pas révélé à la fin du roman, la mini-série ne laissera pas ses téléspectateurs en plan. "Nous avons dû inventer un dénouement", nous dit-il, comme une manière d'enrichir un peu plus cette thématique sur la manière de raconter des histoires. Et surprendre

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top