De quoi ça parle ?
Malek, la quarantaine, célibataire, vient d’emménager à Montmartre et accueille bientôt chez lui son neveu Ryiad fraîchement arrivé d’Algérie. Ensemble ils découvrent Barbès, le quartier de la communauté algérienne, très vivant, malgré la crise sanitaire en cours. Ses rencontres avec les figures locales vont permettre à Malek de retrouver une part de lui qu’il avait enfouie, de renouer avec ses origines et de commencer à faire le deuil de ses disparus.
Ce mercredi, aux côtés de L'amour ouf de Gilles Lellouche, Smile 2 ou encore Miséricorde d'Alain Guiraudie entre autres, il y a un film d'auteur français qui mérite toute votre attention, un premier long métrage réalisé par Hassan Guerrar.
Pour le milieu du cinéma, ce nom n'est pas du tout inconnu, puisque Hassan Guerrar est un des attachés de presse cinéma les plus influents, officiant dans le métier depuis 30 ans. Il s'est notamment occupé de la presse de films comme La Haine, La Vie d'Adèle ou encore Indigènes.
Aujourd'hui, Hassan Guerrar passe de l'autre côté : il signe son premier long métrage, coécrit avec l'incontournable Audrey Diwan (à qui, d'ailleurs, il dédie son film).
Précisons qu'Audrey Diwan - en plus d'avoir réalisé notamment L'événement et plus récemment Emmanuelle - est une scénariste particulièrement demandée. Ce mercredi, elle est aussi à l'oeuvre derrière L'amour ouf.
Entouré d'Audrey Diwan, mais aussi de Peter Douroutnzis (réalisateur de Vaurien) et l'aide de Rachid Benzine, Hassan Guerrar accouche d'un premier long métrage très maitrisé, sensible, vibrant, et à la mise en scène qui rappelle la fougue d'Abdellatif Kechiche, avec qui Hassan Guerrar a d'ailleurs régulièrement collaboré.
Barbès, little Algérie est un film profond, tendre par moment, touchant, et une chronique sociale, née de la fine observation de Hassan Guerrar. A notre micro, Sofiane Zermani confirme : "c'est une tranche de vie de ces personnages, tranche de vie de ce quartier. C'est un instantané, clairement".
Le film se passe peu après le confinement. "Il y a le cadre COVID, ce cadre qui a éprouvé tout le monde, en réalité. Le cadre confinement. Et puis, on est pendant la période du ramadan : une période très familiale pour les musulmans, une période de réunion et de communion.
Il y a énormément de positivité, énormément de philosophie, énormément de douceur
"On sent mon personnage encore plus isolé. Et puis, il va y avoir l'arrivée de ce neveu qui va lui rappeler qu'il a cette famille et qu'il a ce passé et que ce neveu va le matérialiser. Et au lieu de le rejeter, il va l'intégrer. Il va l'intégrer à cette nouvelle famille. Il va se passer toutes ces péripéties que vous découvrirez dans le film."
Il souligne : "il y a énormément de positivité, énormément de philosophie, énormément de douceur. Et puis, il y a énormément de force, il y a énormément de drames, d'enjeux."
Le scénario se déroule lentement, passant de la chronique à un film plus dramatique, servi par des acteurs talentueux : Sofiane Zermani, Khalil Gharbia (vu notamment dans Peter von Kant de François Ozon), Khaled Benaissa, Adila Bendimerad, Eye Haidara, Clotilde Courau, et Soolking. Barbès, little Algérie est au cinéma ce mercredi.