En décembre 2017, un véritable séisme secouait le monde du cinéma hollywoodien ! Disney annonçait le rachat de la Fox pour 52,4 milliards de dollars. Ce montant stratosphérique s'élevait finalement à 66 milliards en incluant les 13 milliards de dettes du célèbre studio né en 1915 grâce au producteur William Fox.
Coup de tonnerre à Hollywood
5 ans après avoir racheté Lucasfilm pour 4 milliards de billets verts, la firme aux grandes oreilles frappait à nouveau un grand coup avec une nouvelle acquisition majeure, faisant d'elle un véritable mastodonte international.
Pour le président de la Walt Disney Company, Bob Iger, cette décision de rachat doit "accompagner la demande grandissante des consommateurs pour obtenir une diversité d’expériences de divertissement, plus satisfaisante, plus accessible et plus pratique que jamais auparavant."
Twentieth Century Studios
En achetant le groupe Fox, Disney s'adjugeait notamment ses activités internationales de cinéma et de télévision. Toutes les licences phares du studio passaient ainsi sous le giron de Mickey, de La Planète des singes à X-Men en passant par Alien, Predator ou Avatar. Déjà propriétaire du géant Marvel, la compagnie devenait alors une sorte de Gargantua du divertissement mondial.
Dès lors, les spéculations ont commencé à inonder la Toile. "Disney va gâcher toutes les franchises Fox", pouvait-on lire un peu partout, que ce soit du côté des fans ou de la presse. Cette image de l'ogre qui avale tout sur son passage pour en recracher du vomi était dans la tête de nombreuses personnes.
Des craintes légitimes ?
Ces craintes étaient relativement légitimes à l'époque, compte tenu de la stratégie de la société vis-à-vis de la saga Star Wars. L'épisode 7 était sorti 2 ans auparavant et avait déçu de très nombreux fans, malgré le succès commercial du retour de la saga intergalactique et ses 2 milliards de dollars récoltés. Par ailleurs, le public exprimait certaines peurs jusqu'à la caricature.
Captain America allait-il côtoyer les Na'vis d'Avatar ? Iron Man allait-il s'allier aux Predators pour affronter les Aliens ? Les primates de La Planète des singes allaient-il envahir le manoir de Charles Xavier pour décimer les X-Men ?
Twentieth Century Studios
Deadpool allait-il devenir sage pour avoir une classification PG-13 ? On pouvait voir fleurir sur le web de nombreuses théories farfelues qui affirmaient que Disney allait faire n'importe quoi avec les franchises estampillées 20th Century Fox (rebaptisé 20th Century Studios).
7 ans plus tard, les craintes sont-elles avérées ou bien Disney a-t-il su bien gérer les nouveaux projets liés aux grosses licences sous la bannière Fox ? "Nous allons continuer sur cette lancée en proposant des films qui n'entreront pas sous la bannière traditionnelle de Marvel Studios", assurait à l'époque Bob Iger, PDG de Disney, en évoquant notamment le cas Deadpool.
De plus, le grand manitou de la firme l'affirmait déjà, le super-héros trash restera bien classé R. Il n'était pas question de dénaturer le personnage. Force est de constater que la promesse a été tenue après les sorties de Deadpool 2 et 3.
Aux côtés de Wolverine, Deadpool 3 a même pulvérisé tous les records cette année, devenant le film classé R le plus rentable de tous les temps devant Joker, avec 1,21 milliard de dollars récoltés. Pari gagné pour la firme de Mickey de ce point de vue-là.
Encore plus fou, on peut recenser 116 F-Word dans Deadpool 3 ! En plus de la violence explicite, Ryan Reynolds était même surpris que Disney lui laisse également complètement carte blanche sur le langage ordurier. Il y a même toute une scène entre le super-héros et sa complice, Al, au sujet de la drogue.
Réhabiliter Les 4 Fantastiques
Petit à petit, Marvel Studios commence d'ailleurs par introduire les X-Men au MCU, ne se précipitant pas pour presser comme un citron les célèbres mutants. Même chose pour Les 4 Fantastiques, qui repassent sous la bannière Disney/Marvel.
Le prochain long-métrage mettant en scène ces iconiques super-héros s'annonce excitant, porté par un casting de choix : Pedro Pascal, Vanessa Kirby, Joseph Quinn et Ebon Moss-Bachrach. Il sortira le 23 juillet 2025 au cinéma, le tout sous la direction du créateur de WandaVision, Matt Shakman.
Pour la Maison des Idées, l'ambition est de faire oublier les erreurs du passé avec le médiocre diptyque du début des années 2000 et la catastrophe signée Josh Trank en 2015.
À noter aussi que sous l'ère Disney, la série animée X-Men '97, sortie récemment sur Disney+, a convaincu les fans à la quasi unanimité. Le show revendique l'excellent score de 4,1 sur 5 sur AlloCiné !
Le récit suit les X-Men, groupe de mutants aux dons extraordinaires ; ces derniers s'efforcent dans les années 1990 de protéger un monde qui les déteste et les craint profondément. Les voici confrontés comme jamais auparavant à un avenir dangereux et inattendu.
Marvel
Avatar, la voie du dollar
En décembre 2022, Avatar 2 débarque sur les écrans, 13 ans après le premier volet. James Cameron, épaulé par le regretté producteur Jon Landau, a eu carte blanche pour ce nouvel opus. Le réalisateur canadien, connu pour son perfectionnisme, est protégé par Disney, qui lui laisse le temps nécessaire pour peaufiner sa vision.
Le résultat se voit à l'écran et le public est au rendez-vous : l'oeuvre rassemble 14,2 millions de spectateurs en France et récolte 2,3 milliards de dollars au box-office mondial. Le triomphe est total et James Cameron se permet même le luxe de décaler les dates de sortie des suites, afin de les fignoler comme il le souhaite.
Ainsi, le 3ème épisode sortira le 17 décembre 2025 et sera baptisé Ash and Fire. Avatar 4 débarquera le 19 décembre 2029 et Avatar 5 le 17 décembre 2031.
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La Planète des singes
Entre 2011 et 2017, Matt Reeves signe une nouvelle trilogie La Planète des singes qui marque les esprits, notamment grâce à la révolution que constitue la technologie de la performance capture. Les spectateurs sont au rendez-vous et les trois opus rapportent en tout 1,7 milliard de billets verts.
La Planète des singes : Suprématie sera le dernier épisode de la franchise sous l'ère Fox. Il est sorti au cinéma en août 2017, soit 4 mois avant le rachat par Disney. La compagnie ne s'est pas non plus précipitée pour mettre en chantier un nouveau film de la lucrative saga. Il faudra ainsi attendre 7 longues années avant de revoir les primates sur grand écran.
Le Nouveau Royaume arrive dans les salles obscures le 8 mai 2024. Wes Ball, metteur en scène du Labyrinthe, a succédé à Matt Reeves dans le fauteuil de réalisateur. Ce dernier est parti du côté de Gotham pour réaliser The Batman pour Warner et DC. Après toutes ces années, Disney a-t-il gâché la licence avec cette nouvelle itération ?
Dans la lignée des épisodes signés Matt Reeves, Le Nouveau Royaume séduit à nouveau le public avec un film de qualité ; noté 3,6 sur 5 par les spectateurs AlloCiné, le long-métrage est toujours aussi pionnier dans les effets spéciaux et bénéficie d'une histoire solide.
Force est de constater que cette franchise est également très bien gérée du côté de la firme aux grandes oreilles. Les spectateurs ne s'y trompent pas et l'oeuvre engrange 400 millions de dollars de recettes mondiales. Dans l'Hexagone, 2,5 millions de personnes sont conquises par ces nouvelles aventures simiesques.
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Alien Romulus
Après Prometheus et Covenant, sortis en 2012 et 2017, la saga Alien change aussi de bannière et passe du côté de chez Disney. Tout comme La Planète des singes, il faudra 7 ans avant de revoir le xénomorphe visqueux squatter les écrans de cinéma. Le géant Mickey allait-il manger toute crue la bestiole de l'espace ?
L'Alien n'ira pas se battre contre les Avengers mais restera bien dans l'espace, là où personne ne nous entendra crier quand il attaquera ! Fede Alvarez, grand admirateur de la franchise, est chargé de réaliser Romulus, nouvelle oeuvre qui se situera chronologiquement entre le premier et le second opus de la saga.
Le cinéaste, très respectueux du matériau original, s'inspire des autres épisodes de la licence pour proposer un retour aux sources ! Avec Romulus, il revient aux bases et livre une oeuvre horrifique qui réussit pour le moment à convaincre le public. Sur AlloCiné, les spectateurs lui attribuent la note de 3,7 sur 5. Avec un démarrage solide à 110 millions de dollars dans le monde, Alien Romulus est promis au succès.
Preuve que les dirigeants de Disney/Fox ne sont pas là pour que Mickey mange la grosse bestiole extraterrestre : Fede Alvarez a pu tourner la fin troublante et répugnante qu'il souhaitait, malgré les réserves des producteurs. "Au début, ils se sont montrés réticents, mais pas parce qu’ils n’aimaient pas ça. Ils se disaient simplement : Est-ce que c’est trop ? Est-ce qu’on doit vraiment aller jusque-là ?", confie le réalisateur au micro de The Hollywood Reporter.
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Fede Alvarez a ensuite répondu : "Oui, maintenant que vous avez dit que nous ne devrions pas le faire, je sais que je vais le faire. Et c'est exactement ce que nous avons fait ici. Si une société appartenant à Disney vous confie un film Alien et qu'elle vous dit immédiatement 'Oui, faisons-le', alors vous échouez d'une certaine manière. Nous avons donc repoussé les limites, et je suis heureux que nous l'ayons fait", a indiqué le metteur en scène.
Par ailleurs, une série va arriver bientôt sur Disney+, Alien Earth, créée par l'auteur de la série Legion, Noah Hawley. Cette nouvelle intrigue devrait se passer sur Terre, avant les événéments de la célèbre franchise cinématographique initiée par Ridley Scott. L'histoire suivra l'arrivée du premier xénomorphe sur la planète bleue.
Predator
Un autre monstre estampillé Fox est tombé dans la besace de Disney après le rachat du studio : Predator. La créature, révélée en 1987 par John McTiernan, est en mauvaise posture en 2017. Le projet The Predator, initié avant l'acquisition de Fox par Disney, débarque en octobre 2018 en salles. Ce nouvel opus est très critiqué, le public rejetant en masse la proposition du réalisateur Shane Black.
Avec le score de 1,9 sur 5 sur AlloCiné, le long-métrage est largement conspué. Côté box-office mondial, The Predator est un échec cuisant avec seulement 160 millions de billets verts récoltés. La licence est donc mise de côté plusieurs années, à raison.
Pour relancer la saga, Disney ne mise pas sur un affrontement avec les Aliens, les singes ou les super-héros. Tout comme pour la firme le fera pour Romulus, elle mise sur un retour aux sources. Dan Trachtenberg, metteur en scène de 10 Cloverfield Lane, est choisi pour relancer la licence. Le projet Prey est donc lancé mais celui-ci atterrira sur Disney+ directement le 5 août 2022.
Le cinéaste a fait le choix de nous emmener 3 siècles en arrière, sur le territoire des Comanches. Naru, une farouche et brillante guerrière, se fait désormais un devoir de protéger sa tribu dès qu’un danger la menace.
Elle découvre que la proie qu’elle traque en ce moment n’est autre qu’un prédateur extraterrestre particulièrement évolué doté d’un arsenal de pointe des plus sophistiqués. Une confrontation aussi perverse que terrifiante s’engage bientôt entre les deux adversaires. Ce prequel est très bien reçu par les fans et le public, qui notera le film 3,5 sur 5 sur AlloCiné. Le succès est tel sur la plateforme que Disney commande une suite à Dan Trachtenberg : Badlands.
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Les Simpson
Une autre grosse licence est passée sous le giron Disney après le rachat de la Fox : Les Simpson. La série culte créée par Matt Groening en 1989 fête ses 35 ans cette année. En 2017, les fans ont eu une énorme frayeur en apprenant qu'Homer et sa famille allaient désormais passer du côté de chez Disney.
La société allait-elle faire le ménage et annuler la série après quasiment 30 ans d'antenne ? Les personnages allaient-ils devenir moins grossiers et irrévérencieux pour ne choquer personne et gagner un public plus large ? Des rumeurs insistantes annonçaient également que le groupe ne mettrait pas toutes les saisons à disposition sur sa plateforme Disney+.
7 ans plus tard, rien de tout ça ! Les Simpson continuent de plus belle et n'ont rien perdu de leur verve légendaire ; cependant, la série a dû faire face à une polémique sur le personnage d'Apu, accusé de véhiculer des stéréotypes racistes, ce qui a conduit sa voix originale, Hank Azaria, à s'excuser et abandonner le rôle. De son côté, le studio Fox avait indiqué en 2020 que "Les Simpson n'auront plus d'acteurs blancs pour assurer la voix des personnages non blancs". Malgré cette controverse, Les Simpson ne sont pas près de se terminer !
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"Quand vous regardez Disney qui va avoir bientôt 100 ans, je ne vois pas de raison qui ferait que la série ne pourrait pas durer dans le temps. Ou en tout cas, au moins au-delà de ma propre espérance de vie. Donc oui, j'y crois. En toute modestie, je pense que c'est une série qui peut durer très, très longtemps", a confié le showrunner Al Jean au micro de PureBreak.
De son côté, Matt Groening a toujours eu carte blanche et n'a jamais reçu de directives de la part de Disney pour édulcorer la série. "J'adore certaines des choses assez folles que nous avons pu proposer récemment. Nous sommes désormais entourés de séries d'animation mettant en scène des pères gros et bêtes et leurs familles dysfonctionnelles. De ce fait, Les Simpson ne sont plus les seules bandes loufoques du coin", explique-t-il.
"Néanmoins, les histoires que nous racontons ces derniers temps sont assez malignes et particulièrement folles", a-t-il confié dans les colonnes de USA Today, évoquant notamment les critiques sur les dernières intrigues de la série. "Il faut voir l'histoire de la série en entier quand vous voulez et ainsi voir son évolution. Vous pourrez vérifier par vous-mêmes que la satire et la qualité de l'animation sont toujours fantastiques. Je suis vraiment fier des efforts du groupe."
Des franchises à foison
Toutes les franchises évoquées ici ne sont que les plus importantes de 20th Century Studios. Dans les prochains années, il n'est pas exclu que Disney relance d'autres licences marquantes comme L'Âge de glace, Dr Dolittle, Percy Jackson (au cinéma), Sister Act, Willow (version cinéma), Rio, Maman, j'ai raté l'avion, La Nuit au musée, Kingsman ou Independence Day. Pour rappel, le catalogue patrimonial de la 20th Century Fox comprend plus de 3 600 films produits depuis 1935.
Quoi qu'il en soit, les entités estampillées Fox se portent bien pour le moment et le studio compte bien les faire fructifier en prenant son temps, privilégiant la qualité. Cela va-t-il continuer dans cette direction ? L'avenir nous le dira. En attendant, on vous laisse en débattre : que pensez-vous des films post-rachat de la Fox par Disney ?
