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    Alien revient en force au cinéma : comment Romulus tient toutes ses promesses ?
    Maximilien Pierrette
    Happé par la galaxie lointaine de Star Wars à la vitesse lumière, estomaqué par Matrix, envoûté par 2001, captivé par les batailles de la Terre du Milieu, effrayé par les dinos de Jurassic Park… Il doit quelques-unes de ses plus belles claques à ces univers qui l’ont fait voyager en restant assis.

    Sept ans après la sortie de "Covenant", la saga "Alien" renaît au cinéma avec "Romulus". Un opus signé Fede Alvarez ("Evil Dead", "Don't Breathe") qui devrait plaire aux fans du Xénomorphe.

    Ça parle de quoi ?

    Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l'univers…

    Alien: Romulus
    Alien: Romulus
    De Fede Alvarez
    Avec Cailee Spaeny, David Jonsson, Archie Renaux
    Sortie le 14 août 2024

    3 bonnes raisons de voir "Alien Romulus"

    Le simple fait qu'il s'agisse d'un nouvel épisode de la saga Alien peut suffire pour certains. Tout comme le peu de blockbusters à voir en salles cet été ou la manière dont cet opus peut nous rafraîchir, entre la climatisation des salles et les frissons qu'il procure. Sinon, voici quelques arguments.

    1 - Le chaînon manquant entre Alien et Aliens…

    Quand Fede Alvarez dit que Romulus se situe entre les films de Ridley Scott et James Cameron, ça n'est pas qu'une question de chronologie. Mais également de style, de rythme et d'histoire, comme il nous l'avait annoncé lors de son passage à Paris au mois de juin. Et force est de constater que le réalisateur uruguayen n'a pas menti.

    Au premier film, il emprunte son côté confiné, son rythme et le fait que les personnages découvrent petit-à-petit le Mal qui rôde. Et du second, il prend la multitudes de menaces, une partie de l'action et l'esprit de camaraderie qui règne entre les personnages au début, puisqu'il a choisi d'en faire des amis, histoire de rendre leurs souffrances plus douloureuses pour le spectateur.

    Je voulais vraiment revenir vers l'horreur pure du premier Alien

    On sent, derrière la caméra, le fan de la saga désireux de ressusciter son esprit. Que l'action se déroule dans une station spatiale appelée "Renaissance" (composée de deux moitiés : "Romulus" et "Remus") ne fait que souligner cette intention, qui se fait également sentir sur le plan esthétique. "Je voulais vraiment revenir vers l'horreur pure du premier film, et prendre ces bouts de thriller qu'Aliens a, tout comme Alien 3", disait-il à Variety au moment du lancement de la première bande-annonce.

    "Nous sommes allés très loin pour renouer avec les techniques de réalisation du premier film [en maximisant les effets pratiques pour les créatures et les décors en dur notamment, ndlr]." Sans que Romulus ne paraisse trop rétro ou fétichiste car, sans forcément avoir le même niveau de puissance, il fait le lien entre Alien et Aliens. Et enrichit un peu la mythologie.

    2 - … avec la patte de son réalisateur

    C'est ce qui fait la force des quatre premiers opus de la saga (et des Mission : Impossible jusqu'à Rogue Nation inclus) : leur différence. En changeant de réalisateur à chaque film, Alien se mue en un gigantesque terrain de jeu spatial dans lequel chaque nouveau venu peut faire ce qu'il veut, même si David Fincher a un avis différent sur la question.

    Dans l'esthétique, le rythme, le genre ou tout simplement le look de Ripley, il est ainsi facile de différencier les longs métrages de Ridley Scott, James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet. Et, aujourd'hui, Fede Alvarez. Qui ne s'écarte pas autant de ses prédécesseurs qu'on aurait pu l'imaginer (peut-être parce qu'il est dur de révolutionner la saga aujourd'hui ?), préférant mélanger plusieurs de ses éléments.

    20th Century Studios

    Romulus n'est pas un simple best-of agrémenté de morceaux qui rappellent le jeu "Isolation" pour autant. Car on y retrouve ce qui a fait le succès de ses premiers, et notamment Don't Breathe dont on retrouve le postulat ici (des jeunes entrent par effraction dans un lieu, et ça tourne mal) : le sens du cadre, cette envie ludique de montrer des objets qui serviront plus tard, et la gestion de l'espace et de la tension.

    Cette dernière s'exprime tout particulièrement dans les séquences les plus impressionnantes et terrifiantes. Dont une où le son et la peur peuvent devenir des dangers pour les personnages. Un beau rappel du savoir-faire du réalisateur qui, s'il vise une cible plus jeune avec son casting, ne cède pas aux jump scares faciles et autres clichés du cinéma d'horreur grand public actuel.

    3 - Les créatures et les humains

    L'idée de confronter le Xénomorphe et les Facehuggers à des personnages jeunes est venue à Fede Alvarez devant l'une des scènes coupées d'Aliens, visible dans la version longue, qui nous montre des enfants en train de courir dans les couloirs de la colonie. Sur ce plan, il apporte quelque chose de nouveau à la saga.

    Et il ne se rate pas sur le casting, où font équipe Isabela Merced (Dora l'exploratrice), David Jonsson (Industry), Archie Renaux (Morbius), Spike Fearn (Aftersun) et Aileen Wu autour de Cailee Spaeny, qui confirme son statut de révélation majeure de 2024 après Priscilla et Civil War.

    20th Century Studios

    La comédienne s'impose en héritière de Sigourney Weaver, et on lui souhaite plus de réussite que Noomi Rapace et Katherine Waterston, héroïnes des prequels d'Alien. Et la réussite de Romulus tient aussi à ses autres personnages : les créatures. Que le réalisateur a voulu réalistes au possible, avec un maximum d'effets pratiques qui accentuent l'angoisse en rendant la menace tangible.

    A tel point que les rares effets numériques se remarquent encore plus… et soulignent le très gros travail esthétique réalisé par Fede Alvarez et ses équipes. Si l'on ne nous entend toujours pas crier dans l'espace, le son résonne plus dans la salle de cinéma (votre voisin(e) pourra en témoigner), et ils vont vous permettre de le prouver.

    Notons enfin, comme ultime argument, la manière dont Romulus se rattache à différents films de la franchise, sans créer d'incohérence. Mais ça, nous en reparlerons plus tard.

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