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    C'est l'un des meilleurs films des 20 dernières années avec un Christian Bale génial mais presque tout le monde est passé à côté
    Clément Cusseau
    Clément Cusseau
    -Rédacteur
    Après des études en école de cinéma, il intègre la rédaction d’AlloCiné en 2011. Il est actuellement spécialisé dans les contenus streaming et l’actualité des plateformes SVOD.

    La plateforme Prime Video a ajouté à son catalogue le film "Vice", un biopic signé Adam McKay et consacré au sulfureux Dick Cheney.

    Récompensé en 2019 par le Golden Globe du Meilleur Acteur, Christian Bale remerciait dans son discours Satan de lui avoir permis de jouer un tel personnage. Voilà qui donne le ton du film Vice réalisé par Adam McKay, un portrait au vitriol consacré à l’ancien vice-président américain Dick Cheney (de 2001 à 2009).

    Vice
    Vice
    Sortie : 13 février 2019 | 2h 14min
    De Adam McKay
    Avec Christian Bale, Amy Adams, Steve Carell
    Presse
    3,9
    Spectateurs
    4,0
    Voir sur Prime Video

    Le nom de cet homme politique demeure peu connu auprès du grand public, et c’est notamment du fait de sa faible notoriété que ce dernier est parvenu à tirer dans l’ombre les ficelles du pouvoir.

    Le film s’ouvre d’ailleurs sur les attentats du 11 septembre, et voit Dick Cheney profiter du chaos pour agir au nom du président George W. Bush (Sam Rockwell) sans solliciter son accord.

    Le film s'ouvre sur une page sombre de l'Histoire

    Ce jour gravé dans la mémoire de tous est décrit par le narrateur du film (Jesse Plemons) comme une "opportunité" saisie par Cheney. Un accord passé avec Bush (présenté comme un simplet, finalement assez proche de sa marionnette des Guignols de l’info) lui avait permis d’outrepasser les fonctions symboliques de vice-président pour pouvoir fonctionner en totale autonomie.

    La scène d'ouverture du film Vice :

    Conservateur davantage par devoir que par conviction, Dick Cheney est en revanche un personnage animé par un ambition sans limite. Ses intérêts personnels ont ainsi motivé ses principales décisions, à l’instar par exemple de l’invasion de l’Afghanistan décidée arbitrairement pour offrir aux américains un sentiment de vengeance.

    Être sans aucun état d’âme, l’ancien "VP" est montré comme un personnage sans cœur. Avec beaucoup d’ironie d’ailleurs, le film revient sur les nombreux infarctus dont ce dernier a été victime. Une forme d’humour noir, mais qui ne tombe jamais dans la cruauté gratuite ni dans l’attaque physique.

    Un biopic peu conventionnel

    La grande qualité de Vice est de déjouer les codes traditionnels du biopic. Le parcours de Dick Cheney n’est pas raconté dans l’ordre chronologique, bien que le long métrage revienne sur l’ensemble de sa carrière depuis ses débuts comme employé dans l’administration du président Richard Nixon, jusqu’à sa lente mais irrésistible ascension jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir.

    Vice n’hésite pas à briser le quatrième mur, notamment par la voix de son narrateur dont l’identité conservée secrète jusqu’à la fin du film joue un rôle important dans le récit. Malgré son fond résolument sérieux, le long métrage n’hésite pas à glisser des touches d’humour noir – comme les négociations entre Bush et Cheney, montées en parallèle à un pêcheur s’apprêtant à ferrer un (gros) poisson.

    Un poisson nommé George W. Bush :

    Toute l’ironie du film se trouve d’ailleurs dans son titre. En effet, Vice désigne tout aussi bien la fonction de vice-président, que le "vice" qui a animé les intentions et les actions de Dick Cheney tout au long de sa carrière politique.

    Un casting quatre étoiles

    Mars Distribution

    Il serait également impossible de ne pas mentionner les performances des interprètes du film. A commencer par Christian Bale, auteur d’une nouvelle transformation physique dont il est le spécialiste avec plus de vingt kilos pris en amont du tournage.

    Changé physiquement, l’acteur gallois est également parvenu à reproduire avec un mimétisme sidérant le phrasé suffoquant de Dick Cheney.

    Son épouse Lynne Chaney, véritable alliée dans tous ses combats politique, est campée par Amy Adams – injustement boudée par l’académie des Oscars. La performance plus vraie que nature de Sam Rockwell en président Bush est également irrésistible, ainsi que l’interprétation d’un Steve Carell méconnaissable en Donald Rumsfeld, un autre requin de la politique américaine.

    Succès critique mais échec commercial à sa sortie, Vice est un film injustement sous-estimé et essentiel pour comprendre la géopolitique d'aujourd'hui. Les abonnés de Prime Video ont toutefois l’opportunité de (re)découvrir ce classique du cinéma américain, puisque le long métrage est dès à présent disponible dans le catalogue des films proposés par le service de streaming !

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