Nora, la cinquantaine, femme de ménage de son état, veille sur sa petite famille dans une cité des quartiers nord de Marseille. Après une longue période de chômage, un soir de mauvaise inspiration, son fils aîné Ellyes s’est fourvoyé dans le braquage d’une station-service. Incarcéré depuis plusieurs mois, il attend son procès avec un mélange d’espoir et d’inquiétude. Nora fait tout pour lui rendre cette attente la moins insupportable possible…
Sorti en salles en 2021, le drame Bonne mère va vous bouleverser. Pour son deuxième long métrage après Tu mérites un amour, Hafsia Herzi a choisi de dresser le portrait d'une mère courage, une histoire que la réalisatrice a toujours voulu écrire et sur laquelle elle a commencé à plancher près de quinze ans auparavant.
"J’ai grandi seule avec ma mère qui était femme de ménage. J’ai perdu mon père très jeune", confie Hafsia Herzi. "J’ai beaucoup d’admiration pour cette femme qui, quand on se réveillait le matin, avait déjà tout préparé pour nous, avant de partir travailler. Je voulais faire un film sur elle et sur ces femmes-là, qui s’oublient complètement pour leurs enfants, quelles que soient leurs origines."
Le lumineux Bonne mère, portrait émouvant et généreux d'une maman, est un film élégant, délicat et très attachant, criant de vérité, qui est aussi une déclaration d'amour à la ville de Marseille, jamais aussi bien filmée qu'ici. Hafsia Herzi a grandi dans le quartier Les Oliviers, dans un immeuble en face de celui dans lequel Bonne mère a été tourné. "Cette cité des quartiers nord m’a toujours inspirée. Je voulais immortaliser ces tours avant qu’elles ne soient détruites un jour, montrer les ambiances qui y règnent, faire entendre ses bruits", déclare-t-elle.
"Elle fait des essais et là, c’est magique"
Hafsia Herzi a trouvé Halima Benhamed, qui incarne Nora, la fameuse maman du film, lorsqu'elle faisait le casting pour le rôle de la fille de celle-ci. Sabrina Benhamed, une des jeunes femmes venue auditionner, était accompagnée de sa mère, une femme d’une cinquantaine d’années.
"On fait connaissance et je lui propose de passer le casting pour le rôle de Nora", se souvient Hafsia Herzi. "Elle refuse tout de suite en rigolant. Elle ne se sent pas comédienne. Je n’insiste pas. J’attends et je redemande. Nouveau refus. C’est une dame très timide. Je parviens finalement à la convaincre. Elle fait des essais et là, c’est magique. Son regard m’a convaincue."
Ce soir sur Arte à 22h45
Un film sur une "mère courage" qui se bat au quotidien