Ce jeudi 16 mai, les cannois avaient rendez-vous avec l'Histoire. Car Megalopolis ne marquait pas seulement le grand retour de Francis Ford Coppola, douze ans après Twixt, mais l'aboutissement d'un projet qu'il chérit depuis plus de quatre décennies. Et qu'il avait même abandonné en 2001, comme on vous le raconte très bien ici.
Centré sur la reconstruction de New York par un architecte rêvant d'une utopie, le film est sélectionné en Compétition, ce qui pourrait permettre à son réalisateur de devenir le premier à remporter une troisième Palme d'Or. Au vu des premiers avis, très divisés, c'est loin d'être gagné. Mais qui sait ce qu'en pense le jury de Greta Gerwig ?
Emmanuelle Spadacenta - CinemaTeaser : "Peut-être a-t-il mis trop de temps à voir le jour, toujours est-il qu’à peine devant nous, Megalopolis est déjà ringard. Un film en toc et boursouflé dont les rares fulgurances ne sauvent jamais une entreprise totalement recluse sur elle-même et sans garde-fou."
("Je serai à jamais heureux que Megalopolis existe, et affirmer qu'il est 'insortable' est fondamentalement absurde, mais que ce film est un gâchis bon sang. Cela ressemble, par moments, à une adaptation signée Julie Taymor d'une pièce de Shakespeare dont personne d'autre à part Francis Ford Coppola aurait entendu parler.")
Inclassable, unique, dément
("Megalopolis : la folie est un dispositif, pas une anomalie ! Un auto-portrait criard, épique et tout à fait singulier à 120 millions de dollars qui est aussi une fable sur la chute de la Rome antique et un plaidoyer pour sauver notre civilisation (et son cinéma) d'elle-même. Très fan.")
("Il est peu probable que ce soit considéré comme l'une des réponses les plus incisives au paysage politique amèrement polarisé. De la même manière qu'il ne parvient pas à se fixer sur un seul ton, étant souvent, sérieux et idiot à la fois. Mais il n'est jamais fade.")
Pitcher le film : mission impossible pour les spectateurs de l'avant-première ?
Peter Bradshaw - The Guardian : "Le projet passion de Coppola est méga boursoufflé et méga ennuyeux."
("Megalopolis est le genre de chose correspond à ce pourquoi le grand public et les critiques adorent Francis Ford Coppola : une épopée téméraire et ambitieuse dans laquelle les thèmes éternels de l'Humanité - l'avidité, la corruption, la loyauté et le pouvoir - menacent d'étouffer une crise personnelle et intime.")
Le projet passion de Coppola est méga boursoufflé et méga ennuyeux.
S'il a désormais un distributeur français, donc l'assurance de passer par nos salles, Megalopolis n'a pas encore de sortie.