Bien que situé dans un futur proche (et indéterminé), Civil War paraît souvent plausible puisqu'il repose sur des images de conflits qui nous sont désormais familières, mais déplacées aux États-Unis. Où un groupe de photojournalistes menés par Kirsten Dunst doit traverser le pays.
Mais son réalisateur Alex Garland refuse de faire précisément référence à une personne ou un événement. Même si le Président joué par Nick Offerman a des faux airs de Donald Trump, dont il reprend une partie de la rhétorique dans le discours qui ouvre le film. Et qu'il est difficile de ne pas penser à l'assaut du Capitole, survenu en janvier 2021, devant certaines scènes.
S'il ne dément pas cette influence, lorsque nous l'évoquons avec lui à Londres, Alex Garland tempère néanmoins la place qu'occupe cet événement dans la genèse de son quatrième long métrage en tant que réalisateur : "Il a été écrit avant, il y a environ quatre ans", nous répond-il. "Le premier jet date du mois de juin 2020."
"L'assaut du Capitole a été traité et vu comme si c'était une honte, et c'était le cas. C'était une honte"
"Mais est-ce que ça a eu un effet sur le film ? Bien sûr ! Pas sur l'écriture, mais sur moi. Et je sais que ça a eu un effet sur beaucoup de personnes qui ont travaillé dessus. Un des vrais effets de ce jour a été de mettre les gens en colère. Ça a été traité et vu comme si c'était une honte, et c'était le cas. C'était une honte."
"Donc il était impossible pour un groupe de personnes de ne pas être affecté par cela." De là à dire que Civil War n'est pas autant un film de science-fiction qu'on ne le pense, il n'y a qu'un pas… qu'Alex Garland franchit à moitié : "Il parle de choses qui ne sont pas impossibles, donc je vous répondrais 'oui et non'" Ambiance, à quelques mois de l'élection présidentielle américaine.
Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Londres le 26 mars 2024 - Montage : Constance Mathews