En 2017, Luc Besson a sorti l’un de ses plus gros projets : Valérian et la Cité des mille planètes, une superproduction avec pour têtes d’affiche Dane DeHaan et Cara Delevingne.
Le film était ambitieux, semblait prometteur et le réalisateur n’a ainsi pas hésité à miser sur ce dernier : à tel point qu’environ 209 millions de dollars bruts (197 millions d’euros) ont été dépensés pour le projet – certaines sources portent même ce chiffre au-dessus de 220 millions – ce qui impliquait d’y investir tous les revenus annuels de sa société de production EuropaCorp. Valérian et la Cité des mille planètes est ainsi devenu le film de science-fiction le plus cher de l’Histoire du cinéma européen – et malheureusement, l’un des plus gros échecs de tous les temps également.
Valérian et la Cité des mille planètes devait d’ailleurs être le premier volet d’une franchise basée sur les bandes dessinées de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières, une idée qui n’a pas abouti après son échec retentissant au box-office. Le film a en effet rapporté 225,8 millions de dollars à l’international (contre, on vous le rappelle un budget estimé entre 200 et 220 millions). Il aurait dû dépasser les 400 millions pour avoir une chance d’être rentable…
Ce revers a par la suite entraîné un ralentissement notable du rythme de production d’EuropaCorp, qui après trois autres longs-métrages sortis en 2018, n’a proposé que trois autres films depuis – qui, eux non plus, n’ont pas brillé au box-office.
Le casting remis en question ?
Certains n’ont pas manqué d’attribuer cet échec au casting, et notamment à son duo principal. La même année, on avait pu voir Dane DeHaan dans le film d’horreur psychologique de science-fiction de Gore Verbinski, A Cure for Life, qui avait reçu des critiques mitigées. Face à lui, Cara Delevingne venait de laisser un très mauvais goût au public avec son rôle de méchante dans le Suicide Squad de David Ayer. Pourtant, plusieurs autres visages connus avaient de quoi intriguer : Ethan Hawke, Clive Owen ou même la chanteuse Rihanna – autant de noms qui auraient pu attirer différents publics dans les salles de ciné.
Toutefois, on ne peut pas nier que l’argent dépensé a tout de même servi à créer un univers à la force visuelle indiscutable.
Pour rappel, dans cette aventure se déroulant au 28ème siècle, une équipe d’agents spatio-temporels chargés de maintenir l’ordre dans les territoires humains, se voit attribuer une nouvelle mission sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha, une métropole en constante expansion où des espèces venues de l’univers tout entier ont convergé au fil des siècles. Mais un mystère se cache au cœur d’Alpha, une force obscure qui menace l’existence paisible de la Cité des Mille Planètes. S’ensuit une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauver l’univers.
La qualité visuelle et l’ambition du projet ne sont toutefois pas passées totalement inaperçues auprès du public et des critiques. Noté 3 sur 5 par la presse française et 3,3 sur 5 par les spectateurs d’AlloCiné, Valérian et la Cité des mille planètes n’est pas un échec complet. Côté américain, le film a obtenu un petit 48 % d’avis positifs par la presse spécialisée sur le site Rotten Tomatoes, et 53% d’avis positifs auprès des spectateurs. L’enthousiasme n’était certes pas grand – et certainement pas suffisant pour se déplacer dans les salles.
Finalement, les pertes ont été estimées à 82 millions de dollars, ce qui a eu un véritable impact pour un film produit de manière indépendante. Il est vrai qu’il y a eu des catastrophes bien plus importantes récemment – un bon exemple serait les plus de 100 millions de dollars estimés que Fox aurait perdu à cause de Terminator: Dark Fate (2019) – mais cela n’enlève rien aux tristes “mérites” du film de Luc Besson.
Valérian et la Cité des mille planètes est actuellement disponible en streaming sur TF1+.