De quoi ça parle ?
"Nous sommes en 2029, dans une société où résonnent étrangement les craintes et les préoccupations d’aujourd’hui. Cette société sort à peine de la vague des épidémies Covid. Et la peste qu’elle rencontre est autrement plus redoutable… Alors que l’on a appris à vivre avec les variants saisonniers de la covid, on découvre dans cette ville du Sud un nouveau variant du bacille de la peste baptisé YP2. Faute de traitement, le gouvernement central va décider, afin d’épargner le reste du pays, de boucler la ville - puis d’y appliquer un mystérieux 'Plan D' dont nous découvrirons peu à peu les monstrueux ressorts."
D'après l’œuvre d’Albert Camus, La Peste est une mini-série en quatre épisodes sera diffusée lundi 4 mars et lundi 11 mars 2024 à 21h10 sur France 2 (deux volets proposés par soirée).
C’est avec qui ?
Frédéric Pierrot se glisse ici dans la peau du Dr Bernard Rieux. Hugo Becker et Sofia Essaïdi incarnent le couple formé par le journaliste Sylvain Rambert et la scientifique Laurence Molinier. Judith Chemla interprète quant à elle la professeure de musique Lucie Ferrières.
Ceux-ci donnent la réplique à Pascale Arbillot (Juliette Rieux), Johan Heldenbergh (Jean Tarrou), Elias Hauter (Jacky Roux) et Constance Bascou (Nora Sokolova), Elias Hauter (Jacky Roux), Eric Naggar (Cottard) ou encore Guillaume Marquet (le juge Othon).
Gilles Taurand et Georges-Marc Benamou ont écrit le scénario et Antoine Garceau s’est chargé de la réalisation.
Ça vaut le coup d’œil ?
Cette version de La Peste propulse les téléspectateurs dans le futur, en 2029, pour offrir une vision dystopique de notre société durant une nouvelle pandémie. La force du récit d’Albert Camus demeure d’ailleurs dans son intemporalité, tant son propos s’inscrit parfaitement dans cette époque pas si lointaine de la nôtre.
Dans cette ville fictive où évoluent nos personnages, l’Etat totalitaire est par définition partout et le populisme roi. A cause de la vague de contaminations mortelles qui frappe les habitants en pleine période estivale, fake news, panique et violences policières se multiplient, au même moment où les services des hôpitaux sont à bout de souffle.
Quelques libertés ont été prises de la part des scénaristes de cette fiction télé par rapport au livre de l’auteur... mais toutes ont été validées par Catherine Camus, la fille du principal intéressé décédé en 1960. Quelque peu revisitée, l’histoire est malgré tout racontée de façon très pédagogique, sans doute hélas un peu trop.
Les interventions ponctuelles de Frédéric Pierrot en voix-off, énonçant le texte de l’écrivain, manquent souvent de relief et renforcent le sentiment d’écouter un cours. Malgré cela, les performances du comédien et de ses partenaires sont plutôt convaincantes, bien que relativement classiques. Sofia Essaïdi tire toutefois son épingle du jeu, peut-être du fait d’une plus grande liberté pour elle dans le jeu grâce à l’invention de son personnage.
L’univers de La Peste, la série rappelle fatalement le mauvais souvenir de l’épidémie de Covid-19 et son atmosphère si particulière. Se replonger dedans, même si l’espoir persiste toujours dans ce projet, fait remonter à la surface quelques sentiments anxiogènes qui ne sont malheureusement que trop familiers...
En dépit de sa modernité, cette adaptation de La Peste apparaît un peu mollassonne et manque parfois de panache malgré son thème, certes, lourd. Néanmoins, cette fiction devrait susciter l’intérêt et la curiosité du public de France 2 de par une certaine originalité.
