Comme quoi, il ne faut pas toujours s’en tenir à sa première impression. Alors que le face-à-face entre Sam Berger (Nina Meurisse) et Marie Kinsky (Ana Girardot) s’achève ce lundi, l’ancienne communicante politique devenue humoriste dévoile plus que jamais son jeu dans les derniers épisodes de La Fièvre.
Un rôle dans lequel Ana Girardot impressionne… Et pourtant, l’actrice a bien failli ne pas faire partie du casting de la série politique !
"Mon agent m’a supplié d’aller passer les essais"
En cause : sa réticence, à l’origine, à jouer un tel personnage. "Je me souviens qu’à la lecture du scénario du premier épisode, je me suis dit ‘Non… Non, vraiment, non, je ne peux pas dire ça’ ", partageait Ana Girardot en conférence de presse en février dernier.
Elle poursuit : "Mon agent m’a dit ‘Mais ça ne va pas ou quoi ? Il est extraordinaire ce rôle ! Cela fait des années que tu me demandes un rôle comme celui-là’. Je lui ai répondu ‘Oui, mais bon, quand même...’.
Mon agent m’a alors supplié d’aller passer les essais, ce que j’ai donc fait. Mais j’y suis allée en me disant que j’allais ruiner mon casting. Comme ça, il me laisserait tranquille".
Une rencontre déterminante avec le réalisateur de la série
Sa rencontre avec Ziad Doueiri, le réalisateur de La Fièvre, présent au casting ce jour-là, l’a finalement fait changer d’avis. "Il m’a ramené à mes premières amours du jeu. Il m’a rappelé ma prof de théâtre à New York. A ce moment-là, je me suis dit ‘Mon Dieu, mais qui est cette personne ? Je veux absolument travailler avec elle !’ ", raconte l’actrice.
Fallait-il encore réussir à renverser la vapeur après son auto-sabotage en règle. "Je me souviens avoir alors paniqué et avoir essayé de me rattraper. Mais quand je suis sortie des essais, j'ai senti que je n'avais pas donné 100 % de ce que je pouvais faire, se rappelle Ana Girardot.
Du coup, j'ai rappelé immédiatement mon agent et je lui ai dit ‘Je t’en supplie, rappelle-les, dit à Ziad que je reviens demain et que je vais encore mieux réussir ces essais. Je t’en supplie, aide-moi à obtenir une seconde chance !’ ".
Une demande satisfaite, avec le dénouement que l’on connaît. "Le lendemain matin, je suis revenue et j’ai tout défoncé parce que je me suis dit ‘Ok, un rôle comme celui-là, avec tout ce qu’il représente, si c'est avec un réalisateur comme Ziad, évidemment qu'il me le faut’."
"C’était extrêmement jouissif de jouer ce genre de rôle"
Aujourd’hui, Ana Girardot ne regrette pas du tout d’avoir saisi cette opportunité, bien au contraire. "C’était extrêmement jouissif de jouer ce genre de rôle. Je dois dire que j'ai toujours été abordée pour jouer des rôles de personnages plutôt gentils, doux, accompagnants.
A un moment donné, j'ai réalisé que j'étais souvent réduite à un rôle de ‘femme de’. A partir de là, j’ai voulu me tourner vers des rôles de personnages plus puissants. Et j'ai pris de plus en plus de plaisir", explique l’actrice.
Interpréter le personnage de Marie Kinsky semble donc finalement dans la continuité des choses. "Avec Marie Kinsky, je me suis carrément détachée de moi. J’ai physiquement senti en jouant que je pouvais tout me permettre, que je portais, en fait, un masque", rapporte Ana Girardot.
Elle ajoute : "Je me suis aperçu qu’avant, quand je jouais, j'y mettais un peu de moi, et donc je m'excusais un peu de ce que je faisais. Alors que là, pas du tout. Et je me suis sentie très libre".
La suite de La Fièvre est à découvrir chaque lundi à 21h sur Canal+.