Pierre Leprieur (Olivier Gourmet) est né au Havre, avec du pétrole et du sel dans le sang. Homme de tous les combats, il est devenu par son engagement politique et syndical une figure respectée parmi les dockers.
Mais le soir de ses 60 ans, alors que ses proches sont réunis pour son anniversaire, tout s’effondre. Son fils cadet Simon (Panayotis Pascot) est arrêté au volant d’une voiture que son frère Jean, concessionnaire, lui a prêtée pour la soirée. Un kilo de cocaïne est retrouvé dans le châssis.
C’est le point de départ de De Grâce, la série qu’Arte présente en Compétition Internationale à Séries Mania. Créée par Maxime Crupaux et Baptiste Fillon, elle nous plonge au cœur d’un thriller shakespearien où se mélangent vengeance et malédiction familiale.
La réalisation léchée de Vincent Maël Cardona - à qui l’on doit l’excellent Les Magnétiques, primé aux César - vient appuyer cette atmosphère presque mystique. L’ambiance y est poisseuse, lourde, sombre, comme si l’air était irrespirable.
On se laisse happer par la série et par ses personnages dont on ne sait finalement pas grand-chose après les deux premiers épisodes projetés à Séries Mania.
Car c’est le parti pris des scénaristes de De Grâce : le passé vient éclairer le présent. Et l’utilisation de flashbacks permet de comprendre les personnages et leurs agissements, à l’instar du patriarche joué par Olivier Gourmet.
Si l’ensemble du casting s’en sort d’ailleurs avec les honneurs - Pierre Lottin, Margot Bancilhon, Astrid Whettnall et Gringe en tête - Panayotis Pascot tire son épingle du jeu. Celui que l’on voit plus souvent dans la comédie se glisse ici dans le rôle d’un jeune perdu et taiseux qui se cherche.
Arte diffusera De Grâce à l’automne prochain. Et on a déjà hâte de découvrir la suite.