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    Affaire Depardieu : 600 artistes signent une "contre-tribune" pour "briser la loi du silence et l'écho de l'impunité"
    Vincent Garnier
    Vincent Garnier
    -Rédacteur en chef
    Cinéphile omnivore, Vincent « Michel » Garnier se nourrit depuis de longues années de tous les cinémas, sans distinction de genres ou de styles. Aux côtés de Yoann « Michel » Sardet, il supervise la Rédac d’AlloCiné et traque les Faux Raccords.

    Après la publication d'une tribune signée par 56 personnalités du monde de spectacle pour s'opposer au lynchage médiatique dont Gérard Depardieu serait victime, 600 artistes signent une "contre-tribune" en soutien aux présumées victimes de l'acteur.

    Laetitia Notarianni/Bestimage

    Mise à jour (31/12/2023) : la "contre-tribune" affiche 8000 signatures.

    Ce vendredi 29 décembre, ce qu'il est convenu d'appeler "l'affaire Depardieu", a connu un nouveau développement, qui a pris cette fois la forme d'une "contre-tribune". Signée par 600 artistes, dont la comédienne Corinne Masiero, les chanteuses Angèle et Pomme et l'humoriste Waly Dia, et parue sur la plateforme Cerveaux non disponibles, elle entend s'opposer à l'idée qui voudrait que "lorsqu'on s’en prend à Depardieu, ce serait à l’art que l’on s’en prendrait".

    "Brisons la loi du silence"

    Appelant à briser "la loi du silence", mettre "la lumière sur la vérité" et choisir "la fin des zones d’ombre", les signataires revendiquent leur opposition à la tribune parue dans Le Figaro le 25 décembre et signée par 55 célébrités du monde la culture, dont certains ont depuis décidé de retirer leur signature (Nadine Trintignant, qui réaffirme néanmoins son soutien à Depardieu) ou déclaré ne pas se sentir à l'aise avec la personnalité et les idées de Yannis Ezziadi, l'auteur controversé à l'origine de l'appel en faveur de Depardieu. C'est notamment le cas de Pierre Richard, Jacques Weber, Carole Bouquet et Josée Dayan, deux proches de l'acteur.

    La "contre-tribune" rappelle les faits dont est accusé Gérard Depardieu : "En plus des propos abjects découverts dans Complément d’Enquête, qui sexualisent en permanence les femmes, y compris une petite fille de 12 ans, rappelons que Depardieu est visé – à ce jour – par 3 plaintes pour viols et agressions sexuelles. Médiapart a également publié 13 témoignages de femmes accusant Depardieu de violences sexuelles".

    "Que la justice fasse son travail. Mais nous devons également faire le nôtre"

    Elle revient également sur l'implication du Président Emmanuel Macron dans le dossier : "Cette tribune et la défense de Macron sont autant de crachats à la figure des victimes de Gérard Depardieu mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles. C’est l’illustration sinistre et parfaite du monde d’avant qui refuse que les choses changent". Et souligne le sens de la démarche des signataires : "Que la justice fasse son travail. Mais nous devons également faire le notre. Celui de soutenir les victimes et de ne pas laisser tranquilles des agresseurs, des violeurs, des oppresseurs. Qu’ils ne puissent plus penser qu’ils peuvent agir en toute impunité, et parfois même en étant récompensés et glorifiés".

    L'après "Complément d'enquête"

    Comme le rappelle le "contre-tribune", Gérard Depardieu fait donc l'objet de 3 plaintes pour viols et agressions sexuelles. L'acteur doit également faire face aux conséquences de la diffusion du magazine "Complément d'enquête" sur France 2 le jeudi 7 décembre 2023. Le comédien y révèle sa face la plus sombre, multipliant propos obscènes et provocations jusqu'à sexualiser une enfant de 12 ans qui s'adonnait à l'équitation devant ses yeux.

    Côté artistique, la carrière de Depardieu est à l'arrêt. Lui qui au sommet de sa carrière pouvait aligner jusqu'à 10 films par an (en 2000, son année la plus faste) n'est plus associé au moindre projet. Son dernier film en date, Umami, est sorti sur nos écrans le 17 mai 2023, et attiré un peu de plus de 43 000 spectateurs.

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