Plus de 250 000. C’est le nombre de personnes, en grande partie Afro-américaines, rassemblées dans les rues de Washington le 28 août 1963. Un siècle après l’abolition de l’esclavage, tous marchaient pour défendre les droits civiques des Noirs.
Le point culminant de cet événement, connu comme la plus importante manifestation pacifique des États-Unis, n’est autre que le célèbre discours de l’homme politique Martin Luther King qui commençait par ces mots : “I have a dream”.
Ce moment historique a été raconté et reconstitué de nombreuses fois au cinéma. L’un des derniers exemples remonte au Selma d’Ava Duverney. Bayard Rustin, mis en scène par George C. Wolfe, s’intéresse, 60 ans après, à celui qui était à l’origine de ce rassemblement. Un homme dont le nom est resté pendant longtemps inconnu. Il retrouve aujourd’hui la lumière grâce à ce biopic.
Rebelle dans l’âme, Bayard Rustin n’était pas seulement un militant politique respecté. Il était aussi un homme gay et devait, pour cette même raison, faire face aux nombreuses attaques de ceux qui voulaient décrédibiliser son combat.
“Bayard est un homme extraordinaire et les gens doivent le connaître, lance le cinéaste Georce C. Wolfe dans une interview accordée à IndieWire. Leur vie n’en sera que meilleure après ça.”
Coécrit par Dustin Lance Black - le scénariste de Milk de Gus Van Sant -, Bayard Rustin est un film plutôt court pour un biopic - à peine 1h50 -, ce qui lui permet d’attaquer frontalement son sujet, sans trop de longueurs, avec un angle bien précis : l’organisation de la marche, envers et contre tous, avec l’aide de Martin Luther King.
La force suprême de ce projet repose sur le talent de Colman Domingo (Euphoria), absolument impressionnant sous les traits du rôle-titre. Une performance qui pourrait l’amener tout droit aux Oscars.
Bayard Rustin est disponible sur Netflix.