Quatre ans après Anna, Luc Besson est de retour derrière la caméra avec DogMan, un thriller porté par la révélation Caleb Landry Jones, Prix d'interprétation à Cannes en 2021 pour Nitram. Ce dernier incarne Douglas, un enfant, meurtri par la vie. Ce dernier trouvera son salut grâce à l’amour que lui portent ses chiens.
IDÉE DE DÉPART
Après plusieurs années de déboires judiciaires pour des accusations de viol ayant abouti à un non-lieu, Luc Besson s'est remis au travail en élaborant le script de DogMan. C’est en lisant un article sur une famille ayant jeté son enfant de 5 ans dans une cage que l'artiste a eu l'idée du film. Le réalisateur du Grand Bleu s'est demandé comment un être humain pouvait traverser une telle épreuve, surmonter ce traumatisme psychologique et émotionnel.
"C’est ce que j’ai eu envie d’explorer dans DogMan. Nous avons tous en commun la souffrance et la seule arme pour la combattre, c’est l’amour et le partage. La société des hommes apporte un peu de réconfort, mais l’amour peut permettre de panser ses plaies."
UNE PRÉPARATION INTENSIVE
Le tournage du film était calé sur la progression du personnage principal. Cela a permis à Caleb Landry Jones de se préparer au mieux : "Sur certains films, ce sont les montagnes russes en permanence. Mais Luc avait planifié le tournage d’une façon très intelligente qui m’a permis d’être sur le qui-vive du début à la fin", explique le comédien de 33 ans.
Après les deux premières semaines, l'acteur américain a pu se concentrer au maximum sur les scènes avec Evelyn (Jojo T. Gibbs), qu'il redoutait le plus. Il rentrait à l’hôtel, se préparait ses scènes et travaillait avec un autre acteur, Tonio, pendant 4 ou 5 heures.
"C’est uniquement grâce à ce travail préparatoire que j’ai pu tout mémoriser." Le comédien a passé un an avec Luc Besson, "pour être certain qu’on soit à l’aise l’un avec l’autre et qu’on s’apprécie humainement", précise le réalisateur.
Dogman doit beaucoup à Caleb Landry Jones, selon Luc Besson. "Il fallait un acteur qui puisse incarner le désir, la puissance, la mélancolie, les épreuves de ce personnage complexe et fascinant.J’espère que le spectateur comprendra ce que Douglas a enduré et cette douleur qui est si difficile à surmonter. Il a souffert plus que la plupart des gens, mais il garde, intacte, sa dignité."
COMMENT TRAVAILLER AVEC DES CHIENS ?
Sur les conseils de Louis Leterrier (Fast X), Luc Besson a collaboré avec la dresseuse d'animaux Mathilde de Cagny. Celle-ci a notamment travaillé sur Retour vers le Futur 2 et 3, Pour le pire et pour le meilleur et Marley & moi. Malgré son expérience, la dresseuse ressentait une certaine appréhension face à l’ampleur de la tâche.
"Je savais que le film allait mettre en scène un groupe de chiens, mais pas qu’il y en aurait autant, avec beaucoup de personnalités différentes". Mathilde de Cagny a privilégié des chiens disposant déjà d’une solide base de dressage et ne nécessitant pas d’intense préparation.
Shanna Besson - 2023 –LBP– EUROPACORP–TF1 FILMS PRODUCTION–TOUS DROITS RÉSERVÉS
Mathilde de Cagny a notamment présenté deux ou trois chiens qu'elle avait dans sa société : "Luc Besson les a tout de suite aimés et ils ont aussitôt été embauchés. Ensuite, il a fallu en trouver beaucoup d’autres qui n’aient pas à faire le voyage. Je suis donc allée en France pour repérer les dresseurs et les chiens pouvant correspondre à mes critères."
La dresseuse a ensuite contacté Muriel Bec, gérante d’Animal Contact, société qui fournit des animaux pour la télévision et le cinéma français. "Ses installations disposant de tout ce dont nous avions besoin pour l’entraînement, j’ai demandé à Muriel de se charger de la majorité du recrutement canin et de la constitution d’une équipe de dresseurs."
Au total, une quinzaine de dresseurs ont été engagés pour trouver les nombreux chiens nécessaires au tournage. "Le plus difficile, c’était de tout coordonner à la fois – les chiens, les dresseurs, le décor, les acteurs – et d’être opérationnel le plus rapidement possible. Les chiens devaient être entraînés et savoir ce qu’on attendait d’eux, tout en restant naturels", explique Mathilde de Cagny.
capelight pictures
Sofiane Tarefet, spécialiste du "dressage au mordant", technique permettant au chien d’apprendre à contrôler la force de sa mâchoire, et le chef-cascadeur Alain Figlarz ont également participé à DogMan. Ce dernier était notamment là pour se faire mordre à la place des acteurs. Enfin, Caleb Landry Jones a passé trois jours avec les chiens et les dresseurs pour se familiariser avec les animaux.
"Caleb est venu pendant trois jours passer du temps avec les chiens et s’habituer aux dresseurs qui travaillent, parlent, bougent. Il était curieux et extrêmement désireux de s’impliquer", confie la dresseuse. "C’est, entre autres, le fait qu’on tourne avec de vrais chiens qui m’a convaincu", affirme le jeune comédien.
Sur le plateau, Sofiane Tarefet a été très étonné par la disponibilité de Caleb Landry Jones et par ses interactions avec les chiens. "Il était incroyablement calme et il allait spontanément vers les chiens. Un investissement d’autant plus appréciable que certaines séquences étaient particulièrement complexes à tourner", indique le cascadeur.
DogMan est sorti en salles le 27 septembre.
