Deuxième long métrage de Lucie Borleteau, Chanson Douce est adapté du best-seller du même nom, écrit par Leïla Slimani et prix Goncourt 2016, qui s’inspire d’un fait divers s’étant déroulé à Manhattan quelques années plus tôt.
L’histoire ici est celle de Paul et Myriam, parents de deux enfants en bas âge qui, lorsque cette dernière décide, malgré les réticences de son mari, de reprendre son activité dans un cabinet d’avocats, se décident à engager une nounou.
Entre alors dans leur vie l’expérimentée et parfaite Louise, une femme attentionnée, volontaire et responsable, qui finit par occuper une place de choix dans la petite famille. Mais bientôt les réactions et agissements de cette dernière inquiètent et un drame finit par se produire.
Entre thriller psychologique intense et chronique sociale angoissante, Chanson Douce est subtil, anxiogène, tragique et terriblement efficace. Tout au long du film, un sentiment de peur et de malaise envahit le spectateur, impuissant jusqu’au dénouement final.
S’inscrivant dans l’air du temps, le film suscite une réflexion sur des problématiques modernes autour de la famille, du travail et des enfants, ainsi que sur la lutte des classes et la dualité de l’être humain.
Chronique d’un drame annoncé, à la fois glaçante et fascinante, Chanson Douce raconte une histoire dont aucune morale ne se dégage, faisant le portrait d’un personnage complexe, sévère, noir, fou et violent interprété par l’étonnante Karin Viard qui s’illustre là dans un registre inédit. Une performance qui lui vaudra d’ailleurs une nomination au César de la Meilleure actrice en 2020.
Puissant et oppressant, le long métrage est horrifique, dérangeant et brillant. Tel un véritable cauchemar de parents (incarnés ici par les impeccables Leïla Bekti et Antoine Reinartz), il restera dans vos mémoires. À voir absolument.
Chanson Douce de Lucie Borleteau avec Karin Viard, Leïla Bekhti, Antoine Reinartz…
À partir de 14 ans
Ce soir sur France 3 à 21h10