“J’ai l’impression de me battre pour une vie qui m’échappe…”
À 35 ans, Ron Woodroof est un authentique cow-boy. Son chapeau vissé sur la tête, droit dans ses bottes, il mène un style de vie bien à lui : sexe, drogue et rodéo sont les maîtres-mots de son quotidien.
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Mais un jour, tout bascule. Ron apprend qu’il est séropositif et qu’il ne lui reste que 30 jours à vivre. S’engage alors une course contre la montre pour comprendre sa maladie et tenter de lui faire face, malgré l’impuissance du corps médical qui le révolte. Avec d’autres malades, il fonde un groupe de soutien et de lutte prêt à tout pour survivre : le Dallas Buyers Club.
“... J’aimerais qu’elle ait un sens.”
Transformé pour le film, dans lequel il apparaît amaigri, Matthew McConaughey (Mud, True Detective, Interstellar) s’y montre plus habité que jamais. Bouleversant dans ce premier grand rôle dramatique, celui qui s’était jusqu’alors illustré dans des comédies romantiques émeut par la lueur d’espoir et de combativité qui luit toujours dans son œil, quand la frustration aurait dû prendre l’ascendant.
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Et cette fureur, autant que sienne, devient nôtre. Face aux médecins impuissants, aux laboratoires et lobbys, le spectateur lui-même a le sentiment d'adhérer au Dallas Buyers Club.
Mais si la réussite de ce film engagé tient beaucoup à la prestation de Matthew McConaughey et des autres interprètes (Jared Leto, Jennifer Garner), elle doit aussi à l’incroyable investissement du cinéaste Jean-Marc Vallée.
Pour le réalisateur de C.R.A.Z.Y, Big Little Lies et Sharp Objects, malheureusement décédé en 2021, ce projet a été laborieux. D’abord, parce que personne n’y croyait. “On n'avait pas assez de fric, pas assez de jours de tournage, mais on était malgré tout très motivés, déclarait-il en 2014 au micro d’AlloCiné.
C’est une histoire qui nous tenait tous à cœur, on était tous touchés par ce récit, par ce que le personnage de Ron a vécu.”*
Couronné à sa sortie par plus de 30 récompenses, dont trois Oscars et deux Golden Globes, Dallas Buyers Club a été une “belle revanche” pour son réalisateur.
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Un succès qui a véritablement amorcé la carrière de son interprète principal. “Au départ, poursuit Jean-Marc Vallée, je n’étais pas du tout convaincu par [...] Matthew. [Il] est trop beau, trop marqué, trop musclé ! [...]
Sauf que depuis un moment, non seulement avec Dallas Buyers Club mais avec d’autres films comme Mud - Sur les rives du Mississippi, [...] il nous a obligés à changer de perception sur lui. En fait, je pense qu’il a senti qu’il était à un tournant et qu’il fallait donner une nouvelle impulsion à sa carrière.”*
Adapté de la véritable histoire de Ron Woodroof, décédé des suites de sa maladie en 1992, Dallas Buyers Club parvient à transcender la dure réalité de son sujet pour émouvoir par le substantifique combat qui l’anime : celui, éternel, de la vie contre la mort.
Un film culte, à revoir dès maintenant sur UniversCiné.
*Propos recueillis en 2014 par Olivier Pallaruelo pour AlloCiné.
