Dans l’univers du streaming, Netflix préserve son titre de champion. La plateforme monopolise toujours la première place du podium, en popularité comme en nombre d'abonnés. Le géant ne cesse d’augmenter sa production de nouveautés. En 2022, 935 contenus originaux - films et séries confondus - ont été proposés. Une quantité record.
Néanmoins, les spectateurs les plus attentifs l’auront certainement remarqué : quel que soit leur genre, les productions partagent beaucoup de similarités visuelles. Des images lisses, des couleurs sombres, des photographies parfois identiques… Il est même possible de parler d’un “style Netflix.”
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Pour les films d’action - The Gray Man, Triple frontière, Luther, The Mother… -, les contrastes et les couleurs sont souvent les mêmes, allant du bleu au gris. Lorsque l’intrigue se déroule dans les pays du Moyen-Orient ou en Asie - comme dans Tyler Rake ou Red Notice -, les teintes seront forcément chaudes, du jaune à l’orange.
Si cette réflexion vous a déjà traversé l’esprit, c’est normal, il y a plusieurs explications. Tout d’abord, l’uniformisation des productions permet de créer une identité propre à la plateforme. Cette même identité peut influencer les spectateurs. En reproduisant le style visuel d’un film plébiscité par les abonnés, Netflix espère attirer le même public pour le film suivant et en tirer un succès similaire.
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La plateforme a également des exigences matérielles. Si un cinéaste accepte de travailler pour elle, il doit se plier à certaines règles. L’une d’entre elles concerne le choix de la caméra. Le géant du streaming impose une liste de caméas dites “approuvées”, aussi bien pour les films que pour les séries.
Dans une vidéo de six minutes proposée par Netflix, Kris Prygrocki, expert des sytèmes de caméras, explique : “En tant que studio, l’une de nos plus grandes priorités est d’aider les cinéastes à faire de leur mieux. Nous voulons qu’ils se sentent non seulement capables, mais aussi encouragés à utiliser les technologies de capture les plus récentes et les plus performantes pour raconter leurs histoires.”
La plateforme priorise avant tout la résolution, promettant une expérience optimale pour les abonnés. Existe-il toutefois des exceptions ? Oui, des écarts peuvent être faits pour les documentaires. Quant aux réalisateurs, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. De grands noms tels que Martin Scorsese, Guillermo del Toro ou encore Jane Campion ont pu opter pour les caméras de leur choix.
Cette exigence peut créer des frustrations chez les réalisateurs et les réalisatrices, mais elle peut également avoir du bon, à condition de sortir du lot. C’est le cas pour les longs métrages Roma d’Alfonso Cuarón et À l’Ouest, rien de nouveau d'Edward Berger.
Même si ces deux productions Netflix ont été tournées avec une caméra approuvée par la plateforme, la ARRI Alexa 65, chacun de ces films a remporté l’Oscar de la meilleure photographie - Roma en 2019 et À l’Ouest, rien de nouveau en 2023. De quoi encourager les artistes les plus réfractaires.
La liste des caméras approuvées par Netflix est à retrouver ici.