Premier long métrage de Jeanne Aslan et Paul Saintillan, Fifi se déroule à Nancy au début de l'été. Sophie, dite Fifi, 15 ans, est coincée dans son HLM dans une ambiance familiale chaotique.
Quand elle croise par hasard son ancienne amie Jade, sur le point de partir en vacances, Fifi prend en douce les clefs de sa jolie maison du centre-ville désertée pour l’été.
Alors qu’elle s’installe, elle tombe sur Stéphane, 23 ans, le frère aîné de Jade, rentré de manière inattendue. Au lieu de la chasser, Stéphane lui laisse porte ouverte et l’autorise à venir se réfugier là quand elle veut..
Emmené par la lumineuse Céleste Brunnquell, déjà vue dans Les Eblouis, En Thérapie et dans L'origine du mal et Quentin Dolmaire (Trois souvenirs de ma jeunesse, OVNI(s) et plus récemment Le Processus de paix), le film relate l'amitié ambigüe entre une jeune fille issue d'un milieu pauvre et un étudiant ayant grandi dans une famille bourgeoise.
Inspiré des souvenirs de la réalisatrice
Le scénario coécrit par les cinéastes s'inspire des souvenirs d'adolescente de la réalisatrice et scénariste Jeanne Aslan, qui précise dans le dossier de presse :
"Le film reflète le milieu social dont je viens sans être complètement autobiographique. J’avais envie de restituer l’ambiance particulière du quartier où j’ai grandi. Un quartier HLM qui n’a rien à voir avec ceux qu’on voit dans les médias. Il en existe d’ailleurs des milliers, des cités de ce genre, au fond assez tranquilles, voire désolées, et où les problèmes sont surtout d’ordre financier.
Mais Fifi, ce n’est pas vraiment moi, et sa famille n’est pas exactement la mienne. D’ailleurs, moi, je suis d’origine turque, mais mon quotidien était celui de tous ceux qui vivaient là. Nous étions plusieurs familles avec une fratrie de six ou sept gosses, avec tout ce que ça suppose de promiscuité, de problèmes, etc."
Et pour incarner l'héroïne de ce film au charme fou, le duo a choisi la jeune Céleste Brunnquell sans avoir vu ses précédentes prestations.
Paul Saintillan déclare : "Au moment où on l’a choisie, nous n’avions pas vu Les Eblouis, et la série En thérapie n’avait pas encore été diffusée. Mais Céleste a une telle présence qu’elle s’est imposée à nous dès qu’on a vu ses essais filmés.
Il n’y a pas eu la moindre hésitation. Non seulement elle correspondait au rôle, mais elle avait une proximité naturelle avec Fifi. Elle l’a incarnée avec un plaisir et une intensité qui nous ont impressionnés."
Concernant son partenaire de jeu Quentin Dolmaire, nommé au César du Meilleur espoir masculin en 2016 pour Trois souvenirs de ma jeunesse, les réalisateurs avouent que son timbre de voix et sa manière d'être ont beaucoup influencé le personnage de Stéphane.
"On s’est félicités à chaque instant de l’avoir avec nous pour incarner Stéphane. À partir du moment où il a accepté le rôle, sa présence n’a cessé d’influer sur le personnage et le scénario, et d’acquérir toujours plus de profondeur et d’épaisseur psychologique.
Le personnage de Stéphane a bénéficié de sa grande singularité et de cette voix si particulière. Dans certaines répliques, on avait parfois l’impression d’entendre Charles Denner, un acteur qu’on aime beaucoup."
Jeanne Aslan, ajoute : "Quentin apporte une étrangeté et un charme qui arrivent à rendre n’importe quelle scène intéressante – même quand les personnages collent des timbres sur des enveloppes !
Il a aussi apporté une certaine fragilité au personnage. Enfin, Quentin comme Céleste ont en commun d’être parfois très beaux, mais pas tout le temps ! Et cette mobilité dans leur physionomie les rend passionnants à filmer et à regarder."
Le solaire Fifi est découvrir dans vos salles dès ce mercredi 14 juin.