De quoi ça parle ? Marinette Pichon a le foot dans la peau dès son plus jeune âge. Élevée par une mère courageuse qui doit faire face à un mari violent, elle surmonte les difficultés et se forge une détermination sans faille. Alors qu’elle mène de front petits boulots et carrière sportive, elle est sélectionnée en équipe de France puis repérée par un grand club américain. Marinette débarque alors avec sa mère aux Etats-Unis, poursuivant le rêve de devenir la meilleure joueuse du monde.
Une légende du foot français
Marinette Pichon a été recordwoman du nombre de but et de sélections en équipe de France jusqu’en 2020, hommes et femmes confondus. Au cours de sa carrière internationale avec la sélection tricolore, elle a participé à trois championnats d’Europe en 1997, 2001 et 2005, et à la première Coupe du Monde disputée par les Bleues en 2003.
Parallèlement, elle est devenue en 2001, la première joueuse française, hommes et femmes confondus à intégrer une équipe aux Etats-Unis. Elle est alors nommée MVP (Most Valuable Player) du championnat le plus relevé du monde, et meilleure attaquante et buteuse à 2 reprises, avec 14 buts inscrits en première saison. Après son retour en France, Marinette Pichon devient championne de France avec le club de Juvisy, et gagne le titre de meilleure joueuse UNFP, le deuxième de sa carrière. Retirée des terrains, elle devient commentatrice et consultante pour France TV.
Sur le plan personnel, elle se marie en 2013, trois mois après la promulgation de la loi du mariage pour tous, avec sa conjointe championne de basket handisport, et peut alors adopter son fils. Elle est d’ailleurs la deuxième femme en France à obtenir un congé paternité.
La sportive a inscrit 81 buts dans sa carrière en bleu en 112 sélections (sur 300 au total dans sa carrière), faisant d’elle la détentrice du record, hommes et femmes confondus, jusqu’en 2020. Olivier Giroud et Thierry Henry, respectivement premier et deuxième du classement masculin, ont quant à eux inscrits 53 et 51 buts en Équipe de France.
Genèse
Après avoir pratiqué pendant dix ans l’athlétisme et le handball, Virginie Verrier voulait réaliser un deuxième long-métrage qui soit lié au sport. Alors qu'elle effectuait des recherches sur des sportives, elle a appris d'une amie la sortie de la biographie de Marinette Pichon, Ne jamais rien lâcher.
Après l'avoir lue, elle a décidé de l'adapter au cinéma : "j’ai tout de suite senti une familiarité en découvrant son parcours. J’ai compris d’où elle venait. Les stades et les vestiaires sont des lieux qui me sont familiers. Cet air du temps qu’elle décrit et certains éléments de son enfance résonnaient en moi. La maltraitance et la violence conjugale sont des sujets qui m’importent. Au fur et à mesure de son récit, on trouve aussi le rêve américain, l’expulsion de l’équipe de France, le harcèlement."
Adaptation
Pour les besoins du film, Virginie Verrier a rencontré Marinette Pichon lors d'un déjeuner : "la connexion fut instantanée, nous parlions le même langage. Marinette m’a fait confiance et immédiatement autorisée à porter son histoire à l’écran. Pour l’écriture, elle m’a laissée carte blanche."
Après avoir lu sa biographie, la réalisatrice a revu l'ancienne sportive à plusieurs reprises et s'est entretenue avec sa mère et sa sœur. "J’avais une matière très copieuse, j’ai dû élaguer. Je me suis également beaucoup fondée sur les rencontres déterminantes, qui sont comme des carrefours et provoquent des accélérations dans un parcours et dans le temps."
Filmer les matchs
Pour les scènes de matchs, la réalisatrice voulait être en immersion et faire ressentir les émotions de son héroïne. Elle avait en tête aussi bien la série animée Olive et Tom, "qui nous place souvent dans la tête des personnages", que L’Enfer du dimanche d’Oliver Stone et "ces scènes au cœur de la mêlée pendant les matchs". Pour ces séquences, elle a utilisé un robot Agito, fourni par la société Novagrip, utilisé habituellement pour filmer des défilés de mode ou émissions TV. À distance, un technicien dirigeait sa trajectoire et la vitesse, l’autre le suivi caméra. Afin de rendre ces scènes crédibles, et rendre hommage aux sportives, un vrai travail de recrutement a été effectué en sélectionnant plus de 200 joueuses licenciées en club.
Garance Marillier
Virginie Verrier suivait Garance Marillier sur Instagram car elle appréciait son parcours et ses choix. Après que l'actrice a partagé une vidéo d’elle en train de jouer au foot, la réalisatrice y a vu un signe et l’a contactée : "Elle a lu mon script, qu’elle a adoré et trouvé très engagé". Pour se préparer, la comédienne a fait du renforcement musculaire et s’est entraînée avec un coach plusieurs fois par semaine. Afin d'adopter les attitudes de Marinette Pichon, elle a échangé avec elle via les réseaux sociaux avant de la rencontrer.