L'équipe d'AlloCiné est au Festival de Cannes pour vous partager les moments de vie qui accompagnent aussi les émotions proposées sur les écrans de cette 76ème édition. Voici ce qu'il fallait retenir de la journée du 23 mai.
Jennie from Blackpink
Elle était LA star de la journée, les Twittos n'avaient d'yeux que pour elle, c'est bien Jennie, chanteuse du groupe de K-pop Blackpink qui était présente sur le tapis rouge !
Les autres membres du groupe (Lisa, Jisoo et Rosé) étaient absentes, mais Jennie était là pour une actualité qui la concerne personnellement ! Elle interprète une danseuse de talent dans la série The Idol, dont un montage de quelques épisodes a été présenté hors compétition sur la Croisette. La série sort le 5 juin HBO en France au sein du Pass Warner de Prime Video.
Rire de l'oppression
Terrestrial Verses (Versets terrestres) a fourni à la salle Debussy une tranche d'humour noir irrésistible ! Les rires ont fusé devant ce concept pourtant risqué de s'amuser (pour ne pas pleurer) des absurdités de la vie à Téhéran sous le régime politique actuel. Rappelons que l'Iran vit sous une théocratie et que des règles ont été édictées selon lesquelles on ne peut pas donner à son bébé un prénom qui ne soit pas "national", donnant lieu à une discussion surréaliste entre un jeune papa et un préposé de l'Etat. Le film est divisé en une dizaine de scénettes filmées en plan fixe et si certains moments sont très drôles, l'irrévérence et la dénonciation sont évidemment aussi de la partie ! Grinçant.
La rencontre coup de cœur espérée chaque année
A Cannes aujourd'hui il y a eu le soleil, les marches rouges, les projections... et la fameuse rencontre "coup de coeur et révélation" ! C'est l'actrice Ella Rumpf qui a transformé notre journée, par sa simplicité, sa gentillesse et son humilité lors de l'interview vidéo que nous avons menée. Sur la Terrasse du Festival au sein du Palais, elle était tout sourire, éloquente à souhait lorsqu'il s'agissait de parler de ses personnages, plus réservée lorsqu'il était question de sa propre personnalité.
Et pourtant elle a de quoi dire, elle qui avant d'être à l'affiche du passionnant Théorème de Marguerite (Séances spéciales) s'est fait connaître dans Grave et chez les passionnés de séries télé, prouvant ses choix éclectiques et éclairés. En sortant du rendez-vous filmé, où du temps bonus nous a été octroyé (ce qui est exceptionnel!), cadreur et journaliste étions sous le charme, continuant à échanger sur sa carrière et de sa jolie manière de la raconter.
Ode à la jeunesse chinoise
Le vent de fraîcheur de la quinzaine nous vient de Singapour avec Un hiver à Yanji d'Anthony Chen, présenté dans la sélection Un Certain Regard. Le réalisateur, Caméra d'or 2013 pour Ilo Ilo, précipite un trio mal assorti - un petit génie de la finance introverti venu de Chine, une guide touristique coréenne débordante d'énergie et un gentil bad boy cuisinier coréen lui aussi - dans une virée de 48 heures en plein hiver chinois. Des litres d'alcool, un roadtrip en moto, des soirées en boîte de nuit... et de la mélancolie. Car sous la frénésie affleurent parfois les larmes et l'envie d'en finir. Le cinéaste a conçu et tourné son film dans l'urgence avec au cœur la jeunesse chinoise, à laquelle il voulait rendre hommage.
Parmi les étoiles
Pour présenter Asteroid City de Wes Anderson, une grande partie du casting a fait le déplacement sur la Croisette, donnant lieu à une montée des marches hollywoodienne qui a surpassé celles pourtant impressionnantes d'Indiana Jones et le Cadran de la destinée ou de Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese.
De gauche à droite, Jason Schwartzman, Jeffrey Wright, Rupert Friend, Rita Wilson et son mari Tom Hanks, Alexandre Desplat, Bryan Cranston, Maya Hawke, Wes Anderson, Adrien Brody, Scarlett Johansson, Damien Bonnard, Matt Dillon, Steve Carell, Stephen Park, Jake Ryan, Hope Davis, Thierry Frémaux. Asteroid City est présenté en compétition pour la prestigieuse Palme d'or.
L'improbable premier Festival de Cannes de Virginie Efira
Mardi 23 mai, à la veille de la présentation de L'Amour et les forêts en sélection Cannes Première, nous avons rencontré l'actrice Virginie Efira et sa réalisatrice Valérie Donzelli pour évoquer ce drame intense sur l'emprise, en salles ce mercredi. Mais en début d'entretien, dans un registre plus léger, nous leur avons demandé quel souvenir elles gardaient de leur tout premier Festival de Cannes. Et celui de Virginie Efira est assez rocambolesque.
"J'habite à Molenbeek, à Bruxelles, je suis dans la rue avec ma copine Annabelle, et quelqu'un nous arrête pour nous demander si on veut faire du cinéma, ce qui arrive assez rarement à Molenbeek, je peux vous dire !", raconte l'actrice en rigolant. "Il me dit qu'il est copain avec Jean-Claude Van Damme, bref... Je me retrouve avec une bande de gars assez doués pour les scènes de combat. Moi, dans le film, je jouais un truc improbable, c'était un délire pas possible. Puis ils me disent qu'ils doivent aller chercher du financement à Cannes. Financement qu'on a jamais trouvé ! On était dans un camping à côté et moi, j'essayais de rentrer vaguement dans les soirées, je me faisais jeter partout !" (rires)
Des larmes... de joie !
Larmes, joie, fierté, résilience... et maracas. L'émotion était réelle hier dans la salle Debussy. Et dépassait les frontières du cinéma. Sous les applaudissements (durant plusieurs belles minutes) des festivaliers assistant à la présentation du film dans la section Un Certain Regard, deux membres des Krahô, peuple autochtone du Cerrado (une région de savane brésilienne), célébraient leur mode de vie et leur résistance face à la violence de la "civilisation". De La Fleur de Buriti (Crowra), signé João Salaviza et Renée Nader Messora (Le Chant de la forêt), éclot un récit oral, navigant entre trois époques de l'histoire de cette terre indigène. Une expérience naturaliste, poétique, mystique et politique, qui fait écho à la venue du chef Raoni Metuktire il y a quelques jours à Cannes pour dénoncer la déforestation de l'Amazonie.
A demain pour de nouveaux coups de cœur, instantanés et ressentis !