Il y a 41 ans, Thomas Harris présentait au monde le terrifiant psychiatre devenu tueur en série cannibale, Hannibal Lecter, dans son roman et classique de 1981, Red Dragon. Depuis, le personnage, devenu l’un des méchants de fiction les plus emblématiques, ne cesse de hanter la conscience collective. Sur grand écran, c’est l’interprétation d’Anthony Hopkins dans Le Silence des agneaux en 1991 qui l’a établi comme l’un des grands méchants du cinéma. Celle, toute aussi brillante, de Mads Mikkelsen dans la série Hannibal a fait de même pour la télévision.
Mais Anthony Hopkins n’est pas le premier à l’avoir interprété : comme le rappelle Collider, en 1986, Brian Cox s’était déjà glissé dans la peau du tueur légendaire dans le film Manhunter (intitulé Le Sixième Sens chez nous) de Michael Mann, une performance terriblement négligée qui mérite qu’on parle d’elle.
Moins “charmant” et moins “séduisant” que ses successeurs, le Hannibal de Brian Cox est arrogant, grossier et agressivement égoïste. Si les autres versions du personnage sont plus théâtrales, entre horreur et comédie, celle de l’acteur de Succession est fermement ancrée dans la réalité. Pas de vocabulaire éloquent et d’attitude sympathique, tout en forçant quelqu’un à manger son propre cerveau pendant que de la musique classique joue en arrière-plan : ici, la performance de l’acteur est plus sobre et le résultat donne froid dans le dos. Pas de maniérismes, Hannibal Lecktor (l’orthographe a été changée) est franc et ressemble un peu trop aux tueurs de la vie, la vraie. Plus horrible, plus réel, plus mystérieux, il est peut-être le plus terrifiant.
Outre la performance de Brian Cox, le film peut aussi se vanter de sa cinématographie stylisée et du jeu fantastique de William Petersen dans la peau de l’agent du FBI, Will Graham. L’adaptation de Michael Mann reste d’ailleurs l’un des plus grands films, lui qui suit de près le matériel source, racontant la chasse de Graham pour attraper le tueur en série connu sous le nom de Tooth Fairy (Tom Noonan). Pour ce faire, il fait appel à Hannibal Lecktor, un tueur incarcéré qu’il a aidé à capturer lors d’un événement qui l’a profondément traumatisé.
Le Sixième Sens de Michael Mann vaut le détour : on vous conseille de découvrir le film au plus vite si ce n’est pas déjà fait.
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