Cette année, le 76ème festival de Cannes présente en avant-première mondiale Indiana Jones et le Cadran de la destinée, nouvel opus de la saga de l'archéologue-aventurier. A 80 ans, Harrison Ford est de retour sous le chapeau d'Indy aux côtés de Phoebe Waller-Bridge et Mads Mikkelsen.
L'histoire de la franchise de George Lucas et Steven Spielberg avec le Festival de Cannes n'est pas nouvelle puisqu'elle remonte à 2008, lorsque Indiana Jones et le royaume du Crâne de cristal était présenté hors compétition lors de sa 61ème édition.
Le dimanche 18 mai, alors que la moitié du Festival s'est déjà déroulée, quelques centaines de chanceux et chanceuses se retrouvent dans une grande salle cannoise pour découvrir le film.
Le moment est historique, car la saga s'est arrêtée en 1989 avec Indiana Jones et la dernière croisade et Steven Spielberg foule les marches cannoises pour la première fois depuis La Couleur pourpre, présenté hors-compétition en 1986 !
Journalistes, festivaliers... Tout le monde est impatient à l'idée de voir cette nouvelle aventure pleine d'action. La foule hurle à l'arrivée du cinéaste, de son acolyte George Lucas et de son acteur Harrison Ford.
La salle est bourrée à craquer, les lumières s'éteignent et le silence se fait. Lorsqu'elles se rallument, une standing ovation résonne pendant 3 minutes et 30 secondes, une durée que Variety analyse à l'époque comme "une marque de respect et d'appréciation du savoir-faire et de la sensibilité nostalgique dégagés par le film".
Malgré ces réactions positives, le journal spécialisé salue une séquence d'ouverture si impressionnante que "le reste du film a du mal à se maintenir au niveau". De son côté, le Guardian note que "le film ne détruit pas nos chers souvenirs, mais n'en crée pas de nouveaux".
Roger Ebert est meilleur public, saluant que si l'on a aimé les films précédents, on aimera Le Crâne de cristal, en sous-entendant cependant qu'il s'agit du moins bon des quatre épisodes. Screen Daily loue par ailleurs le jeu de Shia LaBeouf, écrivant qu'il "apporte l'élément humain qui vient équilibrer toute l'action et fournir le happy end permettant à la saga de se terminer de façon satisfaisante".
Le coup le plus dur est asséné par Rolling Stone, qui termine son avis par un cynique : "Spielberg et Lucas ne se surpassent pas, ils font leur business".
En France, si Libération, Positif ou Les Inrocks n'ont pas été déçus, Le Monde juge le film "laborieux" et Télérama que l'intrigue "fait du surplace même quand elle croit courir".
Avec le recul, Harrison Ford a digéré ces messages, comme il l'a évoqué au micro de THR, qui à l'époque avait reproché au film d'être une "mer de cascades et d'effets spéciaux" et que "le charme est absent des scènes et des relations entre personnages" :
[Les critiques] ont été durs avec [le film], mais que font-ils aujourd'hui ? Je comprends, mais c'était leurs règles, pas [celles de Lucas ou de Spielberg]. Ils imposaient leurs règles à ce que le film devait être. Je ne trouve pas nécessaire d'aborder ces problèmes. Je pense que chacun a le droit d'avoir une opinion. Peut-être le film n'a-t-il pas eu le succès que nous escomptions, mais cela n'a pas influencé en quoi que ce soit [Le Cadran de la destinée].
Aujourd'hui, quinze ans jour pour jour après Le Royaume du Crâne de cristal, Indiana Jones et le Cadran de la destinée va à nouveau être d'abord découvert aux chanceux présents au Festival de Cannes. La réception sera-t-elle meilleure ou pire ? Réponse dans les prochaines heures !