En 1996, deux films avec Robert De Niro sortent sur les écrans, et pas des moindres : Heat et Casino. Le premier est réalisé par Michael Mann et le second par Martin Scorsese. Après ces deux chefs d'œuvres, la carrière de De Niro ne sera plus jamais à ce niveau d'exigence et ne connaîtra plus jamais une telle perfection.
Heat
Heat sort sur les écrans français le 21 février 1996. Il réunit pour la première fois dans une même scène Al Pacino et "Bob" De Niro dans une confrontation hallucinante de 5 minutes. Déjouant les attentes du public qui s'attendaient à les voir ensemble la majorité du film, Michael Mann envoie le message que l'intérêt de son film ne repose pas sur son casting royal.
Ce qui intéresse Mann, c'est la traque de Hanna (Pacino) pour mettre sous les verrous McCauley (De Niro) et la façon dont ses personnages apprennent l'un de l'autre sans jamais se croiser. Pour De Niro, Heat n'est pas un film policier de plus dans lequel il incarne un gangster. C'est davantage une plongée dans la psyché de McCauley, ses motivations, son code de l'honneur si l'on peut dire, de truand "à l'ancienne".
Avec une note spectateurs de 4,3/5 sur AlloCiné, Heat est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs polars de tous les temps.
Casino
Casino arrive moins d'un mois plus tard, le 13 mars 1996. Huitième collaboration entre le comédien et son réalisateur fétiche Martin Scorsese, ce polar de plus de trois heures plonge le spectateur dans les investissements mafieux de Sam Rothstein dit "Ace", joué par De Niro. Son ami d'enfance Nicky Santoro (Joe Pesci), un type violent, est chargé de le protéger mais très vite, commence à devenir de plus en plus ingérable.
Le jeu de De Niro est d'une finesse incroyable puisque, tranchant avec l'agitation et la présence pesante du personnage de Pesci à l'écran, il choisit de jouer de façon plus monolithique et de tout miser sur les regards, les murmures et les petits gestes discrets. Ace ne s'énerve pas facilement, fait faire le sale travail par d'autres, et c'est justement ce calme habituel qui renforce ses rares pétages de câble : s'il sort de ses gonds, c'est que les choses vont vraiment mal.
Aux États-Unis, Casino est sorti le 22 novembre 1995 et Heat le 15 décembre 1995. Étonnamment, aucun des deux ne vaudra à De Niro une nomination à l'Oscar du Meilleur acteur, et pourtant, quelle année !
Après The Score en 2001, hormis quelques rares rôles dans des films marquants tels que The Irishman, Joker, ou Raisons d'Etat, De Niro ne reviendra jamais à ce niveau-là ni d'implication ni de science du jeu. Heat et Casino sont deux films intemporels, un pic dans la carrière de De Niro, qui avec le temps s'avérera pour lui indépassable.