En 2022, le box-office mondial a repris quelques couleurs après des années difficiles, liées notamment à l'impact de la pandémie de Covid-19 sur les salles. Top Gun : Maverick a en effet su créer un véritable engouement, offrant à Tom Cruise son plus gros succès. Et Avatar 2 a confirmé que James Cameron était toujours le roi du monde en la matière.
Mais il y a, comme chaque année, eu quelques chutes spectaculaires, et Deadline a publié le flop 5 de 2022 au box-office. Soit le classement des longs métrages américains qui ont affiché les plus grosses pertes, établi en comparant les dépenses totales (budget de production et marketing inclus) et les recettes mondiales. Il ne s'agit donc pas forcément des opus qui ont le moins rapporté, mais de ceux qui ont été les moins rentables.
Le genre de classement dans lequel un comédien ou un studio redoute de se retrouver en fin d'exercice. Et on note que, en 2022, Disney y figure à deux reprises, au même titre que Margot Robbie, qui n'a même pas pu se consoler avec une nomination aux Oscars pour Babylon ou Amsterdam.
#5 - BABYLON
Paramount Pictures France
87,4 millions de dollars de pertes - A ce jour, le cinquième film de Damien Chazelle a rapporté 75 millions de dollars, en comptant les salles (et notamment les 1,5 million de spectateurs réunis en France, qui atténuent un peu le bilan d'ensemble) et l'exploitation vidéo. Mais c'est à peine le montant du budget de cette fresque sur le Hollywood de la fin des années 20 (80 millions de billets verts), auxquels sont venus s'ajouter divers coûts, pour un total de 162,4 millions.
#4 - DEVOTION
Sony Pictures
89,2 millions de dollars de pertes - Après avoir tutoyé les sommets grâce à Top Gun : Maverick, dans le sillage de Tom Cruise, Glen Powell a également inscrit son nom dans le flop 5 de 2022. Également à bord d'un avion dans Devotion, biopic sur fond de Guerre de Corée dans lequel il fait équipe avec un Jonathan Majors pas encore en disgrâce.
Le long métrage de J.D. Dillard a coûté la bagatelle de 158,2 millions de dollars (dont 90 pour sa seule production), et n'en a rapporté que 69 à travers le monde. D'abord mis en ligne sur Netflix en France, il est désormais visible sur Prime Video.
#3 - BUZZ L'ECLAIR
The Walt Disney Pictures
106 millions de dollars de pertes - Après un enchaînement de direct-to-Disney+ (Soul, Luca, Alerte rouge), Pixar renouait avec les salles obscures grâce à ce spin-off de la saga Toy Story avec lequel le studio espérait filer vers l'infini et au-delà au box-office mondial. Mais non. Parce que les habitudes du public ont changé ? Ou parce que le projet, présenté comme le film que le jeune Andy avait vu et aimé au point de vouloir un jouet Buzz l'Eclair, avait été compliqué à pitcher clairement ?
Toujours est-il que si ses 267 millions de dollars de recettes dans le monde sont loins d'être déshonorants, cela ne couvre pas le total de ses dépenses, qui s'élèvent à 373 millions de billets verts. Et placent Buzz l'Eclair en troisième position de ce flop 5.
#2 - AMSTERDAM
20th Century Pictures
108,4 millions de dollars de pertes - Alors que revoilà Margot Robbie. Entourée, non plus de Brad Pitt, mais de Christian Bale, John David Washington, Robert De Niro, Anya Taylor-Joy... dans cet Amsterdam qui ambitionnait, lui aussi, de s'inviter dans la course aux Oscars, comme les précédents longs métrages de David O. Russell.
Non seulement cela n'a pas été le cas. Mais le film n'a même pas pu se consoler au box-office. Entre les salles et son exploitation vidéo, Amsterdam a engrangé 63 millions de dollars dans le monde. Mais son budget était de 80, et ses dépenses totales montent à 171,4. D'où ces pertes colossales pour un opus que l'on n'avait pas imaginé aussi coûteux.
#1 - AVALONIA
The Walt Disney Pictures
197,4 millions de dollars de pertes - En 2022, Disney aura donc été au sommet du box-office mondial (grâce à Avatar 2) et en queue de peloton avec Avalonia, son film d'animation de Noël qui a coûté 317,4 millions de dollars (dont 180 pour sa seule production), et n'en a rapporté que 120. Dont 37,9 dans les cinémas américains.
Son destin aurait-il été différent si ce film d'aventures enthouasiasmant était passé par les salles françaises, dont le studio l'a privé afin de faire pression sur la chronologie des médias en vigueur dans l'Hexagone ? Sans doute pas, lorsque l'on voit le montant total des pertes.
On note par ailleurs, grâce aux chiffres détaillés par Deadline, que les cinq membres de cette liste ont en commun de ne pas être passés par les salles chinoises, devenues un enjeu stratégique et capables d'accentuer un succès ou de sauver une carrière, à l'image de celles de Pacific Rim et Warcraft.
L'impact aurait peut-être été limité dans le cas d'Amsterdam ou Devotion, qui n'avaient pas des ambitions de blockbusters. Mais qui sait si Buzz l'Eclair et Avalonia auraient fait partie de ce flop en cas de passage par la Chine.
