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    La Plus belle pour aller danser : une comédie tendre sur l’adolescence signée Victoria Bedos, la scénariste de La Famille Bélier
    Mathilde Fontaine
    Mathilde Fontaine
    -Rédactrice ciné-séries
    Celle qui est fan de Friends et pourrait bosser chez Dunder Mifflin. Ne loupe jamais une séance ciné, rêve de vivre dans un film de Sautet, de faire une choré avec les fréros Vega (ceux de Tarantino) et d'aller à une Boum avec Vic ! ("Et là, normalement, il me faut une citation latine...")

    Actuellement au cinéma, La Plus belle pour aller danser est le tout premier film réalisé par Victoria Bedos. On y découvre la jeune Brune Moulin qui campe une ado se déguisant en garçon pour se faire aimer des autres. Rencontres.

    Comme elle ne s’aime pas et qu’elle a l’impression que les autres ne l’aiment pas lorsqu’elle est en elle, elle se déguise en garçon. C’est une manière simple de raconter l’acceptation de soi.” Ces mots, ce sont ceux de Victoria Bedos au sujet de Marie-Luce, l’héroïne de son tout premier film. Au cinéma depuis ce 19 avril, La Plus belle pour aller danser raconte en effet comment une jeune fille de 14 ans va se travestir pour plaire à ses camarades de classe, et à celui qui lui plaît.

    La Plus belle pour aller danser
    La Plus belle pour aller danser
    Sortie : 19 avril 2023 | 1h 32min
    De Victoria Bedos
    Avec Brune Moulin, Philippe Katerine, Pierre Richard
    Presse
    2,9
    Spectateurs
    3,4
    Voir sur Netflix

    LA COMÉDIE POUR ÉVOQUER DES THÈMES UNIVERSELS

    Une astuce scénaristique ludique pour évoquer habilement le thème de l’adolescence, mais pas que. “J’ai toujours tendance à partir de l’intime pour parler de l’universel. Du coup, je m’inspire de ce que j’ai vécu, parce que c’est ce que je connais le mieux, explique la réalisatrice. Là j’avais très envie de parler de ce passage à la fois crucial et cruel à l’âge adulte. C’est un moment douloureux pour beaucoup de monde. Je voulais donc le traiter en comédie. D’abord parce que c’est mon style, mais aussi parce que je pense que la comédie permet de faire passer énormément de choses.

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    Sous le costume de cette ado mal dans sa peau et qui se sent mieux dans celle de Léo, Brune Moulin fait ses premiers pas sur grand écran : “J’ai mis 6 mois à trouver Marie-Luce, se souvient Victoria Bedos. Ça a été très long parce qu’il fallait que je trouve deux personnages en un, et je voulais que ce soit une évidence."

    Il faut trouver la nuance, et la garder car c’est toute l’essence du film.

    "Lorsque j’ai vu Brune, j’ai senti cette évidence, j’ai tout de suite compris et je me suis dit “Ça y est, on peut commencer à faire ce film !” Sans elle rien n’existait, elle porte le film sur les épaules. Je la trouve très saine d’esprit, très solide, et puis juste… elle est douée, elle est vraiment douée !

    BRUNE MOULIN : LA RÉVÉLATION D'UNE ACTRICE

    Un pari relevé haut la main pour la comédienne qui a raflé le Prix d’interprétation féminine au Festival de l’Alpe d’Huez 2022 pour sa performance, mais qui avait pourtant beaucoup d’appréhension à l’idée de ce premier rôle. “Le scénario a tout de suite éveillé ma curiosité, même si j’ai vite pris la mesure du challenge que ça pouvait être. C’était une première expérience au cinéma, en plus dans un premier rôle, et dans un personnage que l’on n’a pas la chance de pouvoir souvent incarner.”, confie-t-elle.

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    C’était difficile, mais c’était super intéressant, car il ne faut pas oublier que c’est une fille qui se déguise en garçon. Donc lorsqu’elle est dans son personnage de garçon, il faut trouver la nuance, et la garder car c’est toute l’essence du film.

    Et de raconter ce moment du tournage durant lequel elle a pris pleine conscience de son rôle : “Il y a une scène où je danse. Je l’ai donc répété dans la journée en moi, Brune Moulin. Le soir, pendant le tournage où je danse en tant que Léo, un monsieur est venu me voir pour me dire “Oh c’est marrant, tout à l’heure une jeune fille faisait exactement la même danse que vous !” C’était drôle, et j’étais hyper fière car j’ai vraiment compris à cet instant que ça fonctionnait !

    C’était l’une des premières fois de ma vie que je me suis vraiment sentie à ma place.

    Très entourée par l'équipe, l’actrice a aussi vécu une véritable rencontre avec Victoria Bedos. Connue de tous pour avoir, entre autres, signé le scénario de La Famille Bélier, celle-ci enfile ici la casquette de réalisatrice pour la toute première fois avec talent. Une expérience qu’elle souhaitait concrétiser depuis longtemps sans vraiment le savoir, et qui est devenue réelle grâce à l’insistance de sa productrice Hélène Cases.

    VICTORIA BEDOS : LE RÉALISATION D'UN SOUHAIT

    J’adore écrire et scénariser, mais on doit laisser son bébé à quelqu’un d’autre. Là c’était génial de pouvoir aller au bout. Ça peut paraître un peu pompeux dit comme ça, mais en réalisant mon premier film, j’ai vraiment eu la sensation de me réaliser moi-même, s’enthousiasme-t-elle. Le personnage de Marie-Luce cherche à trouver sa place, dans le regard de son père, de sa classe, de celui qu’elle aime. Et je pense que moi aussi je cherchais à trouver ma place à l’époque de l’écriture du film. Lorsque je suis arrivée sur le plateau, je pense que c’était l’une des premières fois de ma vie que je me suis vraiment sentie à ma place.”

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    Pour interpréter le père de Marie-Luce, Victoria Bedos a pu compter sur le talent de Philippe Katerine, plus sincère que jamais sous les traits de Vincent. Une “évidence” pour la cinéaste. “On en a discuté lors d’un dîner, et je voulais absolument que ce soit lui. En plus il m’a parlé de sa relation avec sa fille, il comprenait totalement que le père que j’avais écrit se comporte comme ça avec la sienne. Ce personnage peut quand même paraître obtu, voire dur. Mais grâce à Philippe Katerine, ça devient plus subtil, plus touchant. Il a ce côté lunaire, très doux et très poétique qui fait que tout passe avec lui.

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    A l’affiche, on retrouve d’autres acteurs pour qui ce sont loin d’être les premiers pas à l’écran, à l’image de Firmine Richard, Guy Marchand ou encore Pierre Richard. Une bande avec qui les jeunes comédiens ont pris grand plaisir à jouer, eux qui se disent “chanceux” et “fiers” d’avoir pu leur donner la réplique. “Au-delà des grands acteurs qu’ils sont, ils sont d’une bienveillance folle et ils sont tellement drôles, de vrais ados ! Quelqu’un de l’équipe les avait surnommé les Avengers d’ailleurs (rires).” Une comédie sans fausse note, donc, à découvrir dès maintenant sur grand écran.

    Propos recueillis par Mathilde Fontaine au Festival de l’Alpe d’Huez 2022.

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