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    Insolite : cette célèbre tradition hollywoodienne est née... Par accident !
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    A côté du fameux Hollywood Walk of Fame et ses 2700 étoiles honorant les talents de l'industrie du spectacle, se trouve une tradition plus vieille encore, née au sein d'un cinéma classé monument historique depuis 1968 : le Grauman's Chinese Theatre.

    FAMEFLYNET / BESTIMAGE

    A Los Angeles, tout le monde connait le Hollywood Walk of Fame; attraction touristique incontournable lorsque l'on visite la ville. Créé en 1958, cette "promenade des célébrités hollywoodiennes" honore les divers talents de l'industrie du spectacle. La Chambre de commerce de Hollywood, par l'entremise de l'association Hollywood Historic Trust, veille sur ses 2700 étoiles, dont l'attribution donne lieu à une cérémonie immuable réglée avec une précision d'horloger Suisse.

    Mais il existe une autre tradition, plus ancienne encore, qui prend place au 6925 Hollywood Boulevard, située le long du Walk of Fame : le Grauman's Chinese Theatre. Classé Monument historique depuis 1968, cette salle de cinéma mythique, qui compte parmi les plus célèbres du monde, a ouvert ses portes en mai 1927, pour accueillir la première du film Le Roi des rois, du réalisateur américain Cecil B. DeMille. Depuis, des centaines d'avant-premières et de soirées d'anniversaires y ont été organisées, ainsi que trois cérémonies des Oscars, de 1944 à 1946.

    TCL Chinese Theatre

    C'est là, sur le parvis de ce gigantesque cinéma flanqué de ses pagodes, que les stars laissent pour la postérité les empreintes de leurs pieds et de leurs mains. On ne compte plus les stars hollywoodiennes qui se sont prêtées à l'exercice, de Marylin Monroe à Christopher Nolan, en passant par Kim Novak ou Robert de Niro.

    Ou même, en mai 1984, le duo Steven Spielberg et George Lucas, alors que sortait sur les écrans Indiana Jones et le temple maudit. Séquence souvenir en images !

    Figurez-vous que cette très vieille tradition est née... D'un accident ! En 1927, la star du cinéma muet Norma Talmadge rendit visite à son ami, Sid Grauman, propriétaire du nouveau cinéma, alors dans sa dernière ligne droite de construction. Un chantier gigantesque. En arrivant sur les lieux, l'actrice glissa sur le ciment encore frais. Témoin de la séquence, Grauman eut alors l'idée de créer son propre Hall of Fame, situé juste devant le cinéma, sur le parvis.

    Wikimedia Commons Norma Talmadge
    Wikimedia Commons

    Il demanda à ses associés, Douglas Fairbanks et Mary Pickford, également stars de cinéma, de poser leurs empreintes de pieds et de mains. S'emparant d'un clou, ils signèrent à côté de leurs empreintes. Elles restèrent là longtemps, jusqu'en 1958, où elles furent enlevées pour faire de la place, et mises de côté. Puis oubliées.

    Portées disparues pendant 23 ans

    Ce n'est qu'en 1981 que l'on a retrouvé la trace de ces empreintes historiques, dans une lettre écrite par une femme au maire de Los Angeles, Tom Bradley. Veuve d'un homme dénommé J.W. Nicks, ce dernier était l'entrepreneur qui fut chargé de construire le Walk of Fame. Elle était en possession de trois des quatre empreintes : celle de Douglas Fairbanks, celle de Mary Pickford, celle de Sid Grauman. On ignore ce qu'il est advenu de celle de Norma Talmadge.

    Dans sa lettre, la veuve expliquait que son mari avait enlevé tous les dallages existants, et avait pris les empreintes comme souvenirs parce que personne n'en voulait à l'époque. Elle écrivait pour savoir si la ville était prête à racheter ces empreintes.

    Changeant plusieurs fois de mains, stockées un temps dans les sous-sols du bâtiment qui héberge l'émission Jimmy Kimmel Live, elles ont finalement pu regagner leur lieu de naissance historique. Comme il existe des centaines d'empreintes et en raison d'un espace évidemment limité, celles-ci tournent régulièrement, sont enlevées pour être nettoyées, parfois réparées, et stockées. Un patrimoine unique, partie intégrante de la mémoire du 7e Art.

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