Troisième adaptation cinématographique d'un roman de Sylvain Tesson après "Dans les forêts de Sibérie" (2016) et "La Panthère des neiges" (2021), Sur les chemins noirs sort ce mercredi 22 mars dans nos salles obscures.
Réalisé par Denis Imbert et porté par Jean Dujardin, le film suit Pierre, un écrivain explorateur, qui, un soir d'ivresse, fait une chute de plusieurs étages. Cet accident le plonge dans un coma profond. Sur son lit d'hôpital, il se fait la promesse de traverser la France à pied du Mercantour au Cotentin. Un voyage unique et hors du temps à la rencontre de l'hyper-ruralité, de la beauté de la France et de la renaissance de soi.
Un voyage à travers la France mais également un voyage intérieur fort et bouleversant qui résonne en chaque spectateur.
Sorti en octobre 2016 aux éditions Gallimard et vendu à plus de 230 000 exemplaires pour l'édition grand format, "Sur les Chemins noirs" est un ouvrage qui parle de la renaissance de soi. Le roman s'inspire de l'histoire de son auteur.
Une chute de plusieurs mètres
Le soir du 21 août 2014, l'écrivain français Sylvain Tesson fait une chute de 8 mètres alors qu'il escalade, ivre, la façade du chalet d'un ami en Savoie. Transporté à l'hôpital d'Annecy, il reste plusieurs semaines dans le coma et souffre de nombreuses fractures des vertèbres notamment et d''une paralysie faciale.
Ce grand voyageur et sportif invétéré entreprend d'importantes séances de rééducation et s'entraîne en montant régulièrement les 400 marches de Notre-Dame de Paris. Il se promet alors de traverser la France en n'empruntant que les "chemins noirs", sortes de chemins de traverse qui fait sortir des sentiers battus et sont donc difficilement praticables.
Marcher pour panser ses blessures
Habitué des périples périlleux à travers le monde (il a traversé 31 pays, parcouru 5000 kms à pieds à travers l'Himalaya,...), Sylvain Tesson avait envie de découvrir la France et avait la certitude que la marche allait lui permettre de se remettre sur pieds autant physiquement qu'intérieurement.
L'auteur a choisi de voyager en n'utilisant que les chemins noirs qui sont représentés sur les cartes IGN au 1/25 000e. Un sorte de dissimulation et de voyage silencieux afin de faire le point sur sa vie et se recentrer.
Invité de l'émission de France Télévisions La Grande librairie pour la promotion de son livre en octobre 2016, Sylvain Tesson déclarait :
"Je cherchais une forme de dissimulation sur le territoire car je pansais mes plaies. J'avais envie d'une marche du silence, j'avais envie de voir ce pays mais sous une forme cachée et je tirais une analogie des chemins noirs en disant qu'on pouvait tout à fait faire ce que l'on faisait sur un territoire en le traversant, on pouvait le faire dans sa vie, c'est à dire, chercher des traverses, des issues de secours où l'on convoque une sorte de lenteur, de solitude et de dissimulation."
Avec cette analogie, l'auteur montre qu'une autre vie est possible, que d'autres chemins existent et qu'il est encore possible de prendre le temps et de se reconnecter avec la nature.
Et c'est ce que Denis Imbert, qui adapte son livre au cinéma souhaitait montrer. Le réalisateur précise dans le dossier de presse :
"J’ai lu tout ce que Sylvain Tesson a écrit. Lorsque j’ai appris l’accident de Sylvain Tesson à Chamonix, cela m’a touché. C’était à la fois extraordinaire et terrible. A la lecture des Chemins Noirs, j’ai eu l’impression que Sylvain avait touché terre, qu’il était redevenu mortel.
Le projet de film est né à la sortie du confinement. À un moment de ras-le-bol de la vie urbaine et ce besoin de se reconnecter avec la nature. Avec cette diagonale du vide que Sylvain Tesson traverse et ce désir d’embrasser l’hyper ruralité, je savais qu’il y avait un sujet de film."
Sur les chemins noirs sort demain au cinéma.