Lauréat de la Caméra d’or en 2018, au Festival de Cannes, Lukas Dhont avait fait une entrée remarquée dans l’univers du cinéma avec Girl, son premier film. Ce drame suit le destin de Lara, une adolescente transgenre de 15 ans, qui rêve de devenir danseuse étoile.
Pour cette histoire, le réalisateur s’inspire d’un vrai parcours, celui de Nora Monsecour, une jeune élève de l’École Royale de Ballet d’Anvers assignée homme à la naissance.
Pour incarner l’héroïne de son film, le cinéaste se tourne vers Victor Polster, un véritable danseur qui fait ici ses premiers pas devant la caméra. Si le comédien est déjà familier avec la discipline, il doit s’entraîner pendant près de trois mois pour apprendre à danser sur les pointes, une technique principalement réservée aux filles.
Bluffant, l’acteur se donne corps et âme dans son interprétation. Plus qu’un film sur l’adolescence, Girl est une histoire sensible sur la relation fusionnelle qui lie une fille à son père, prêt à tout pour permettre à son enfant d’outrepasser les normes de la société et de réaliser son rêve.
Après son sacre à Cannes, le long métrage est pointé du doigt par une partie de la communauté LGBT+. Certains reprochent à Lukas Dhont d’approcher le sujet avec “voyeurisme” et de véhiculer les pires clichés sur l’expérience des personnes transgenres, remettant notamment en cause une scène clé du film.
Nora Monsecour, la principale intéressée sur qui le film est basé, a publiquement exprimé son désaccord avec les critiques. Dans une interview accordée à IndieWire, elle explique : “Cette séquence est une métaphore des pensées sombres et suicidaires qui prennent le dessus, c’est ce que j’ai vécu.”
Elle poursuit : “Elle est cruciale dans le film. J’ai rencontré des jeunes gens dans mon entourage qui se sont suicidés. Et ça, ce n’est pas un film, c’est une réalité. Des gens se tuent puisqu’ils ne peuvent pas s’accepter eux-mêmes.”
Le film fait également l’objet d’une censure lorsqu’il est acheté par Netflix pour être diffusé aux États-Unis. La plateforme américaine coupe une poignée de scènes en raison de la nudité du personnage principal. Bloqués par un contrat déjà signé, le réalisateur et le producteur n’ont d’autre choix que de se plier à leurs exigences. En France, Girl est montré dans sa version originale.
Girl de Lukas Dhont est disponible sur Netflix.