Aux Etats-Unis, Tom Hanks ou Katharine Hepburn ont réalisé un rarissime back-to-back aux Oscars, en 1993-1994 (Philadelphia/Forrest Gump) et 1967-1968 (Devine qui vient dîner/Le Lion en hiver). En France, le doublé n’avait jamais été concrétisé dans les deux catégories reines Meilleure actrice et Meilleur acteur (Marie-France Pisier et Nathalie Baye l’ont fait en tant que Second rôle, respectivement en 1976/1977 et en 1981/1982).
Jusqu’à ce vendredi 24 février et la 48e cérémonie des César, qui a vu Benoît Magimel remporter le César du Meilleur acteur pour Pacifiction – Tourment sur les îles, un an après avoir reçu la statuette pour De son vivant. Devant la caméra d’Albert Serra, dans une œuvre exigeante et expérientielle, il campe le Haut-Commissaire de la République de l’île de Tahiti, personnage insaisissable et mystérieux qui fraye entre les puissants, les militaires et la population locale pour prendre le pouls de l’archipel et anticiper les crises.
Dans le rôle de ce colosse de sable, Benoît Magimel, en auguste privé de trône, est au-delà de tous les éloges.
Pacifiction confirme la position singulière de Magimel dans le champ du cinéma français contemporain
Cette performance habitée et hypnotique, plébiscitée en mai 2022 à Cannes où le film était présenté en Compétition, confirme le statut de Benoît Magimel sur la scène cinématographique française et son retour en grâce depuis son César du Meilleur second rôle pour La Tête haute en 2016. Avec cette récompense, le comédien rejoint le club des double-Césarisés en tant que Meilleur acteur : Philippe Noiret, Gérard Depardieu, Daniel Auteuil, Michel Bouquet, Mathieu Amalric. Michel Serrault affiche, lui, un palmarès de trois trophées en 1979, 1982 et 1996.