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    Mon crime : "Délicieux et tonique", "comédie jubilatoire"... Découvrez ce film de François Ozon dans la lignée de 8 femmes
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 12 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Une jolie troupe d'actrices et d'acteurs dans une étonnante comédie d'enquête, c'est Mon crime de François Ozon ! Nous avons rencontré le tandem Rebecca Marder et Nadia Tereszkiewicz, Dany Boon, et François Ozon. Un film à voir au cinéma ce mercredi.

    De quoi ça parle ?

    Dans les années 30 à Paris, Madeleine Verdier, jeune et jolie actrice sans le sou et sans talent, est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Aidée de sa meilleure amie Pauline, jeune avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense. Commence alors une nouvelle vie, faite de gloire et de succès, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour…

    Mon Crime
    Mon Crime
    Sortie : 8 mars 2023 | 1h 43min
    De François Ozon
    Avec Nadia Tereszkiewicz, Rebecca Marder, Isabelle Huppert
    Presse
    4,0
    Spectateurs
    3,8
    Voir via MyCanal

    20 ans après 8 femmes, plus grand succès de sa riche filmographie, François Ozon renoue avec la comédie d'enquête. Mon Crime, son nouveau film, au cinéma ce mercredi, compte sur une vaste distribution mêlant plusieurs familles d'humour (Fabrice Luchini, Dany Boon, Régis Laspalès, Michel Fau...) et de grands rôles féminins (dont les révélations Rebecca Marder, et Nadia Tereszkiewicz, fraichement Césarisée), pour une intrigue mettant au premier plan l'amitié féminine et la sororité.

    Le fil conducteur est une enquête qui nous emporte dans un tourbillon, avec ses fausses pistes, et dont les thématiques ne peuvent que résonner avec l'époque. Le parti pris de François Ozon est de prendre pour toile de fond les années 30, tout en leur donnant un souffle actuel, et en y injectant un vrai ton comique.

    Nous avons échangé à ce sujet avec lui, et ses deux comédiennes principales, Rebecca Marder et Nadia Tereszkiewicz. Découvrez notre entretien en vidéo ci-dessus.

    "Pour moi, c'était important que le film résonne avec aujourd'hui. Ce qu'on vit par rapport à la condition des femmes, des rapports homme-femme... Même si ça se passe dans les années 30, il y a beaucoup de choses qui font écho à ce qu'on vit et il fallait en jouer", expose le cinéaste à notre micro.

    Il y a beaucoup de choses qui font écho à ce qu'on vit et il fallait en jouer.

    "En même temps, je me donne la permission d'en rire, d'en sourire, parce qu'il y a la distance. Parce que ce sont les années 30, une époque que nous n'avons pas vécu, qui est très loin. Surtout, c'est une époque où la condition féminine est objectivement très dure : les femmes n'ont pas le droit de vote, elles ne l'acquièrent qu'en 1945", développe-t-il.

    "Elles n'ont pas le droit d'ouvrir un compte en banque... Elles sont obligées d'avoir une dot pour se marier. Le patriarcat est extrêmement oppressant. Faire carrière est très compliqué. Peu de femmes font carrière. C'est très difficile pour une femme de devenir avocate. Pour une actrice, il y a certainement un droit de cuissage ou des choses comme ça.

    Donc c'était intéressant de suivre ces deux jeunes femmes qui essayent de s'en sortir dans un contexte hostile, et regarder ces personnages avec notre regard d'aujourd'hui, où l'on sait toutes les luttes qui ont eu lieu, des luttes positives pour les femmes, et tous les combats qui restent à venir. Donc ça mettait un effet de perspective qui me semblait intéressant."

    J'aime l'aspect un peu amoral de cette histoire où il faut passer par le mensonge pour accéder à une vérité.

    "Et puis, c'était important d'avoir deux jeunes actrices modernes qui portent ça, qui soient capables de faire passer toutes ces idées, toutes les émotions. Ce que j'aimais également, c'est l'aspect un peu amoral de cette histoire où il faut passer par le mensonge pour accéder à une vérité.

    Nous avons également rencontré le tandem Rebecca Marder et Nadia Tereszkiewicz, dans la lumière avec les César. Toutes les deux étaient en lice pour le César de la Révélation féminine, qui a finalement été remporté par Nadia Tereszkiewicz pour son rôle dans Les Amandiers.

    "C'est à la fois un hommage aux années 30 et aux films des années 30, avec l'âge d'or du cinéma hollywoodien. Et en même temps c'est un film très actuel, parce que ce sont deux filles qui vont s'allier, se compléter et s'aider pour s'en sortir, et vouloir échapper à leur condition et s'émanciper".

    C'est presque troublant à quel point ça nous parle aujourd'hui.

    "Même si c'est dans ce contexte historique des années 30, c'est presque troublant à quel point ça nous parle aujourd'hui. J'ai des répliques auxquelles je crois encore aujourd'hui, d'égalité, de liberté.

    Ça a avancé mais le combat est encore actuel. C'est avec la distance des années 30 que l'on peut en faire une comédie, parce que c'est quand même d'un sujet grave dont on parle.", poursuit Nadia Tereszkiewicz .

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    "Le rire permet de tourner en ridicule toutes ces figures de "vieux cochons" comme dit Nadia dans le film, qui sont tous ces mâles blancs dominants", complète Rebecca Marder. "Ce sont deux jeunes femmes visionnaires qui évoluent dans une société patriarcale des années 30, et heureusement aujourd'hui, on a avancé."

    "C'est fou de voir à quel point ces deux jeunes femmes sont presque en avance d'un siècle. Alors que Mon crime rend hommage à ces films des années 30, il est aussi un pied de nez, où l'on montre des relations de femmes rivales, d'actrices qui se crêperaient le chignon.

    Là c'est un film qui magnifie les actrices, et qui montre de manière assez émouvante différentes générations d'actrices, main dans la main, le poing levé. Je trouve ça beau, ça m'a émue aux premières visions du film", conclut-elle.

    Mon crime est à découvrir actuellement au cinéma.

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