Arrivée dans Demain nous appartient en novembre dernier, au cours d'une arche très forte durant laquelle son personnage tentait d'échapper à son mari manipulateur et violent, Dounia Coesens, alias Romy, est peu à peu en train de s'installer au sein de la grande famille du feuilleton quotidien de TF1.
Alors que Romy cherche actuellement à prendre un nouveau départ à Sète avec son fils Rayane (Sasha Birdy) et qu'elle pourrait bien être sur le point de se rapprocher de Victor Brunet (Farouk Bermouga), la comédienne révélée par Plus belle la vie revient pour nous sur ses premiers mois passés dans Demain nous appartient et nous en dit plus sur l'avenir de son personnage, sur le plan amoureux comme familial.
AlloCiné : Quel bilan tirez-vous de ces premiers mois passés dans Demain nous appartient ?
Dounia Coesens : J’étais très heureuse qu’on me propose ce rôle, car je n’ai pas l’habitude de jouer des personnages comme celui-là. J’ai été emballée par le descriptif de Romy, son passé, le fait qu’elle soit mère et qu’elle ait été sous le joug de son mari pendant des années.
Et si je devais tirer un bilan, je dirais qu'il y a un professionnalisme sur cette série qui est très agréable. Les comédiens ne lâchent rien, ce sont de gros bosseurs, c’est très plaisant de défendre Romy à leurs côtés. Et je trouve que j’ai un super fils de fiction (rires). Ça n’a pas été compliqué pour qu’on s’entende bien Sasha et moi, et qu’on ait cette complicité. Je suis donc ravie de ces premiers mois.
Qu’est-ce qui vous a immédiatement plu dans le personnage de Romy ?
Ce qui m’a plu au départ c’est toute cette manipulation qu’elle a vécu durant des années de la part de son mari. La manière dont elle arrive dans l'intrigue, après des semaines de fuite, la manière dont elle se comporte, dont elle se tient, c’est très loin de moi donc c’était génial à jouer.
Et puis, Romy a cette ambivalence, elle n’est pas toute blanche non plus. J’ai lu des commentaires qui disaient "Je ne la sens pas trop cette fille", et je dois dire que ça me plaît bien. Je me dis qu’elle ne peut pas ressortir de ce passé-là en étant simplement une victime, en étant toute douce. Après tout, elle a appris à mentir. Elle a d'ailleurs très bien menti quand elle devait dire que c’était elle qui avait tué Malik. Vu tout ce qu’elle a vécu avec Malik, à qui elle devait mentir dès qu’elle voulait sortir de la maison, ça a forcément laissé des traces.
Et en plus, là, dans ce qu'on voit en ce moment à l'écran, elle va vers Victor Brunet, qui est quand même, sur le papier, un peu la copie confirme de son mari. Alors qu’elle dit qu’elle est très bien sans son mari, qu’elle a envie de s’en sortir seule. Mais elle va quand même vers le même type d’homme. Et en même temps, il y a Karim, son beau-frère, avec qui elle se montre sous un visage d’ange. C'est assez perturbant. J’aimerais beaucoup garder cette ambivalence, que Romy ne soit ni touche blanche, ni toute noire. Ça peut créer des choses pas inintéressantes pour la suite.
C’est vrai qu’on se demande si Romy a des vues sur Karim et si Anna doit se sentir menacée…
Oui, ce n’est pas très clair. Dans les scènes avec Anna, on ne sait pas trop ce qu'on est censé penser de tout ça. Je pense que Romy est plus vicieuse qu'on le croit. En tout cas j’aimerais bien qu'on aille vers ça (rires). Je milite pour auprès de notre directeur de collection.
Vous parliez de votre entente avec Sasha Birdy. Est-ce que ça a également été une évidence avec vos autres partenaires de jeu ?
Oui, avec tout le monde. Que ce soit Samy Gharbi, Maud Baecker, Jennifer Lauret, ou Naïma Rodric. J’ai eu droit à un très bon accueil.
Même si elle a longtemps été sous l’emprise de son mari, Romy paraît être quelqu’un d’assez fort et d’assez solaire aussi. Pouvez-vous confirmer qu’on va la découvrir sous un nouveau jour dans les prochains épisodes ?
Oui, quand on a vécu tout ça, il y a forcément une force en soit qui naît. Il faut une certaine force pour partir, pour se reconstruire. Donc, oui, on va voir Romy commencer à prendre plus soin d’elle, à être plus solaire, car à un moment donné il faut quand même qu'elle puisse respirer. Même si son fils va lui créer quelques soucis (rires). On va la découvrir plus volontaire aussi, car elle va chercher du travail.
Va-t-elle se laisser séduire par Victor Brunet ? Et au fond, est-elle prête pour une nouvelle relation ?
Je ne peux rien dire sur la manière dont les choses vont évoluer entre Romy et Victor. Moi-même, je ne sais pas trop dans quelle direction cela va aller. Mais pour répondre à la deuxième partie de votre question, je ne suis pas certaine qu'elle soit prête pour une nouvelle histoire, vous avez raison.
Son rapprochement avec Victor va-t-il créer des tensions avec Rayane ?
Oui, clairement. Rayane n’est pas très content. Karim non plus d'ailleurs (rires). Il n’aime pas voir Romy se rapprocher de Victor. Personne n’est content en fait !
Rayane se rapproche de plus en plus de Jack (Dimitri Fouque) au lycée. Romy va-t-elle être là pour lui et va-t-elle le guider dans cette possible histoire d’amour naissante ?
Assez peu finalement. Je n’ai pas eu beaucoup de scènes à ce sujet avec Sasha. Je sais juste que Romy va essayer de faire en sorte que Rayane lui parle de Jack, mais il n’ose pas vraiment. Elle lui dit qu’elle aimerait bien rencontrer Jack. Mais elle n’accompagne pas vraiment son fils là-dedans. C’est sûrement volontaire. Vu que Rayane a du mal à assumer lui-même, il n’est peut-être pas prêt à assumer ce rapprochement auprès de sa famille.
Le couple "Jayane" est en train de devenir un petit phénomène dans le monde sur les réseaux sociaux, c’est assez dingue. Qu’est-ce que ça vous inspire ?
Je trouve ça formidable. On n’a pas beaucoup de couples homosexuels jeunes à la télévision. Et puis, venant d’un personnage comme Rayane, qui n’est pas du tout un archétype, qui est très masculin, très rentre-dedans, je trouve ça encore plus génial. C'est chouette de ne pas tomber dans des clichés, car la vie n’est pas un cliché. Je trouve ça bien qu’un personnage comme Rayane soit emmené dans cette direction. Ça fait du bien, ça change. Et c’est très bien que ce soit dans une quotidienne, sur TF1.
Je repense à la scène durant laquelle Romy aborde pour la première fois avec Rayane son homosexualité. On l’avait travaillée de manière très sérieuse avec Sasha, en mode face à face, "Tu fais bien ce que tu veux dans la vie". Et d’un seul coup on nous a dit "Non, levez-vous, c’est quotidien, jouez-le comme si les personnages discutaient simplement, en allant payer".
Je n’étais pas sûre, car je me disais que c’était quand même important comme discussion. Et quand la scène est passée à l’antenne, je l’ai vue avec un ami qui est gay et il m’a dit "Pour une fois que c’est abordé de manière quotidienne, normale, ça devrait être comme ça tous les jours, on n’en fait pas tout un plat, c'est super". Et il avait raison. C’est beaucoup mieux de le jouer comme ça, ça devrait toujours être comme ça. Au lieu d’en faire un vrai sujet un peu lourd, c’était très léger et naturel.
Le personnage de Romy est-il inscrit dans la durée ?
Je ne peux pas répondre à cette question car au départ la production m'a demandé si je voulais venir défendre un personnage sur un an, et je leur ai rappelé que j’avais d’autres projets déjà calés, avec la même société de production d’ailleurs (rires). Donc je leur ai dit "Je vais faire quatre mois, et on s’en reparle au milieu, pour voir si je suis bien et si vous êtes contents du personnage".
Pour l’instant on ne sait pas trop. Je suis au moins engagée jusqu’en août. Avec des pauses au milieu pour le tournage de La Doc et le véto, et un autre tournage aussi. Et pour la suite, on verra.
Combien de nouveaux épisodes de La Doc et le véto vont voir le jour ?
On en fait deux par an. On a tourné l'an dernier les épisodes 3 et 4 qui seront bientôt diffusés. Et on va tourner cette année les épisodes 5 et 6. Je suis ravie, c’est génial de passer d’un personnage comme Romy à un personnage comme Emma qui, dans les prochains épisodes surtout, n'est que dans le rire et la comédie.
Vous prenez toujours autant de plaisir à jouer avec Michel Cymes ?
Oui, vraiment, car Michel a envie d’apprendre. On se marre beaucoup entre les prises, mais c’est un bosseur. Donc plus on tourne plus on s’entend bien et mieux il est sur le plateau. C’est un réel plaisir de travailler avec lui.