Louis de Funès nous a quittés il y a 40 ans, le 27 janvier 1983. L'acteur français roi du box-office durant les années 1960 et 1970 voyait le comique comme un véritable sacerdoce à prendre très au sérieux. Et voici le conseil principal qu'il donnerait à un débutant cherchant à percer dans l'humour :
Il ne faut surtout pas jouer comique. C'est un grand secret que je donnerais à des élèves : il faut jouer sincère, presque de la tragédie. Il ne faut pas faire ce que j'appelle le gugusse, le comique, ça ne passe du tout. C'est un clin d'oeil au public qui se dit : 'ah ! On veut que je ris'.
Mais le secret est aussi - selon De Funès - qu'il faut que l'équipe de tournage fasse confiance à l'artiste comique, au clown.
Le metteur en scène doit diriger sans que le clown [ne le sente]. Je crois que l'acteur comique est un auteur lui-même - regardez Raymond Devos, Fernand Raynaud, ce sont des auteurs. Et je ne vois pas pourquoi d'un coup ils se feraient diriger de A jusque Z.
Et en citant d'autres auteurs comiques, De Funès pensait aussi souvent à son propre cas, car il s'estimait souvent maltraité par certains réalisateurs :
"Je ne veux plus être dirigé. Supposons qu'un acteur s'amène devant un monsieur qui est baptisé metteur en scène et d'un seul coup, il tremble ! Je ne vois pas pourquoi. Et ce monsieur lui dit : '(...) Vous allez vous mettre là. Vous allez dire ça comme ça - non, bouclez-là. Vous vous mettez là, vous dites ça et ça [ira très bien]' et souvent, [cela n'aboutit] à rien."
Gaumont International
"[Jean] Girault, Gérard Oury, [Edouard] Molinaro aussi, ce sont les trois seuls avec qui je peux tourner, car ce sont les seuls qui me laissent faire ce que je veux, j'ai l'impression. (...) Je soumets un tas de choses, ils me mettent en garde contre mille autres choses.
On fait un film en collaboration. Moi, j'amène ma collaboration d'acteur, [Girault] sa collaboration technique. Mais au-delà de la technique, il a du goût, et le metteur en scène remplace le public trois ou quatre mois avant le film. Moi je me base sur la tête qu'il a."
On ne devrait jamais leur donner du texte à jouer, on devrait leur dire : 'voilà une situation, vous allez m'écrire votre texte'. Et puis le conseiller. Le diriger tout doucement.
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