Porté par Billy Nighy, Vivre nous entraîne à Londres en 1953. La ville panse encore ses plaies après la Seconde Guerre mondiale. Williams, fonctionnaire chevronné, est un rouage impuissant dans le système administratif de la ville qui doit se reconstruire.
Il mène une vie morne et sans intérêt, mais tout change lorsqu’on lui diagnostique une maladie grave qui l’oblige à faire le point sur son existence. Rejetant son quotidien banal et routinier, Williams va alors se dépasser et enfin vivre pleinement sa vie.
GENÈSE DU PROJET
Un soir, alors que l’écrivain Kazuo Ishiguro et le producteur Stephen Woolley dinaient ensemble, Bill Nighy a débarqué à l’improviste. Ce dernier se rappelle : "Ils s’amusent à évoquer des cinéastes majeurs dont les films, pour la plupart en noir et blanc, ont été tournés entre 1930 et 1957."
"Ils organisent des quizz entre eux pour voir s’ils sont capables de citer le nom du chef-décorateur, du réalisateur et de l’acteur qui joue un policier. À la fin du dîner, Ishiguro et sa femme discutaient entre eux. Et puis, ils se sont tournés vers moi et m’ont dit qu’ils savaient de quoi devrait parler mon prochain film."
LE REMAKE D'UN CLASSIQUE DE KUROSAWA
Woolley rapporte qu’Ishiguro l’a rappelé peu de temps après : selon lui, Nighy devrait camper le rôle principal d’une relecture de Vivre, film d’Akira Kurosawa de 1952, en le transposant dans le Londres de la même époque. Le producteur gardait un bon souvenir du film. Ishiguro confie :
"J’avais très envie de voir une version britannique du grand classique qu’est Vivre de Kurosawa Je crois que je l’ai découvert à la télévision, en Angleterre, quand j’étais enfant, et il m’a fait très forte impression. En partie en raison de mes origines japonaises par le message de ce film."
Par chance, Woolley a réussi à convaincre l’écrivain, lauréat du prix Nobel de Littérature, qu’il en avait les compétences. Une décision qui s’est révélée inestimable pour obtenir les droits du film auprès des ayants droit de Kurosawa, méfiants au départ, mais intéressés par l’implication d’Ishiguro.
UN RÉALISATEUR PROMETTEUR
Stephen Woolley souhaitait d’emblée engager un metteur en scène qui ne soit pas britannique. Le producteur développe : "On a décidé – et j’y tenais particulièrement – de faire appel à un réalisateur qui n’ait pas un point de vue stéréotypé sur l’Angleterre. J’étais également convaincu qu’il nous fallait un metteur en scène très cinéphile."
"Kurosawa et Ishiguro ont en commun une véritable passion pour le cinéma". Le producteur avait vu Moffie (2019), drame signé Oliver Hermanus autour de jeunes recrues homosexuelles dans l’armée sud-africaine homophobe des années 1980 – et s’est montré impressionné par sa sensibilité et sa capacité à reconstituer une époque récente.