Nouveau film d’animation des studios Walt Disney, Avalonia, l’étrange voyage embarque les spectateurs pour un fantastique périple dans un monde inexploré et peuplé de créatures aussi surprenantes qu’attachantes, aux côtés de la famille Clade. Hélas, les querelles entre ses différents membres menacent de faire échouer cette nouvelle mission, de loin la plus cruciale…
A l’occasion de l’arrivée du film sur la plateforme Disney+, les réalisateurs Don Hall et Qui Nguyen se sont confiés au micro d’AlloCiné.
AlloCiné : Avalonia, l’étrange voyage raconte l’histoire de trois générations d’une même famille. Où avez-vous trouvé l’inspiration pour ces personnages ?
Don Hall : L’inspiration pour ce film m’est venue de mes enfants. En 2017, j’ai commencé à penser au monde dont ils allaient hérité, et au monde dont j’avais hérité de mon père, qui est un agriculteur, et c’est là que ça a commencé.
C’est une histoire qui parle de l’environnement, à travers 3 générations, et en particulier d’héritage, ce qu’on laisse aux générations futures. Ça a toujours été la genèse de notre film, son ADN, et on a ensuite divisé le message environnemental entre les différents personnages.
Par exemple, Jaeger, c’est un conquérant, il n’y a aucune montagne qu’il ne peut gravir. Searcher est le régulateur, car c’est ce que font les agriculteurs, ils essaient de contrôler la nature autant qu’ils le peuvent. Ethan est le conservateur, en particulier à la fin du film, c’est son rôle de protéger ce nouveau monde incroyable qu’ils ont découvert.
AlloCiné : Quel est votre personnage préféré dans ce film, celui qui vous tient vraiment à cœur ?
Qui Nguyen : J’ai un petit faible pour Legend, j’adore ce chien. Quand on s’inquiète pendant 4 ans de l’arc narratif de chaque personnage, et la manière dont ils sont liés les uns aux autres, c’est vraiment plaisant d’avoir un personnage avec aucun arc. Il est juste heureux !
Que fait-il dans cette scène ? Il est heureux. Que se passe-t-il à la fin ? Il est heureux. C’est du pur bonheur du début à la fin, et c’est aussi un plaisir de voir le travail des animateurs, qui se sont éclatés à créer ce personnage pour lequel on a tous craqué, en dehors de Splat.
Don Hall : Si on retire Splat de la liste, car tout le monde l’adore, certainement Ethan. Évidemment pour ce qu’il incarne en termes de représentation et de diversité, je suis très fier de ça, mais aussi parce qu’il représente l’espoir que les générations futures ne répéteront pas les mêmes erreurs que l’on continue de répéter. Pour ces raisons et ce qu’il représente pour notre monde, j’en suis extrêmement fier.
AlloCiné : Ce film met en lumière l’importance de protéger la nature, comme vous le précisez. C’est un message important pour nous tous et pour les générations futures. Est-ce que vous pensez que l’art, et le cinéma en général, peuvent aider à changer les mentalités sur ces sujets ?
Don Hall : J’espère. On ne se fait pas d’illusion, on sait qu’on ne va pas résoudre le changement climatique. C’est évidemment trop conséquent et existentiel, pour qu’un film puisse faire ça. Mais si on peut être au cœur des discussions, si on peut susciter la conversation, si on peut planter une petite graine pour qu’elle grandisse en quelque chose de plus grand, ça je pense qu’on peut le faire.
Ces films, en particulier les films Disney, ont une véritable voix et on le sait. Ils ont une voix dans le monde entier et je pense qu’en tant que réalisateurs, c’est notre responsabilité de ne pas seulement faire un film divertissant, mais d’avoir également une thématique profonde qui fait écho aujourd’hui, et pour toujours.
AlloCiné : Est-ce qu’il y a un autre message que vous aimeriez que le public garde à l’esprit après avoir regardé ce film ?
Don Hall : Je pense que c’est important de ne pas repousser tous les problèmes sur nos enfants et les générations futures. C’est ce que raconte le point culminant du film, les 3 générations doivent collaborer pour résoudre ce problème. C’est bien trop conséquent pour laisser les jeunes générations régler tout ça, on doit tous se sentir responsables. C’est vraiment la force directrice de ce film !
AlloCiné : Vous aviez déjà travaillé ensemble sur le film d’animation Raya et le dernier dragon. Comment s’est passée cette nouvelle collaboration ?
Qui Nguyen : Ça s’est très bien passé. Ça été étonnement facile, car on a commencé à travailler sur ce film en 2018 pendant environ un an, avant de se tourner vers Raya et le dernier dragon pendant 18 mois, puis de revenir sur ce film pendant 18 mois.
Étonnamment, travailler sur Raya a renforcé notre collaboration. On ne se connaissait pas encore très bien quand on a commencé en 2018. Pendant un an et demi, on a traversé une période difficile avec la pandémie, et on a appris à faire un film d’une manière totalement différente.
Sortir de tout ça en étant une équipe plus forte était un vrai plaisir. Je pense que c’est une des choses que j’ai préféré, mon amitié avec Don. Pouvoir me reposer sur lui, pas seulement en tant que collaborateur artistique, mais aussi en tant qu’ami.
AlloCiné : Jake Gyllenhaal, Dennis Quaid, Lucy Liu… Vous avez également un casting vocal très impressionnant !
Don Hall : On est fans de tous ces acteurs. On a une directrice de casting fantastique, Jamie Roberts, qui avec très peu d’informations peut définir qui est le meilleur acteur pour incarner un rôle. On ne lui a même pas donné de scénario. Je crois qu’on lui a seulement pitché le film, avec quelques dessins. Mais elle a une super intuition, elle a préparé cette liste et on était épatés.
On a commencé à les rencontrer individuellement et on a tout de suite vu qu’ils seraient d’excellents collaborateurs. Qui et moi, nous cherchons des acteurs qui apportent tout leur potentiel créatif et c’est ce qu’ils ont fait.
Jake [Gyllenhaal] a réécrit une scène à partir d’une conversation qu’on a eu pendant un repas. On a rencontré Dennis [Quaid], on lui a pitché le film, et c’est lui qui a eu l’idée de cette voix. Lucy [Liu], Gabrielle [Union], Jaboukie [Young-White], Jake, ils se souciaient tous de leur personnage, ils sont venus avec leur propre vision et on les a vraiment considérés comme des collaborateurs.
Propos recueillis par Solène Boutillier le 12 décembre 2022.